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Le 250e de l’expédition de Benedict Arnold mis sur la glace

Un rappel historique que c’est bien la libération de «The Province of Quebec» du joug britannique que les troupes du Général Benedict Arnold poursuivaient comme objectif, il y a 250 ans.
L’effet Trump ou le manque de ressources? Le climat politique plombé par l’obsession du président américain Donald Trump de s’approprier le Canada par le déclenchement d’une guerre commerciale jette de l’ombre sur le 250e anniversaire, cette année, de l’expédition du général Benedict Arnold venu libérer «The Province of Quebec» de l’armée britannique en 1775. Un an avant l’indépendance des États-Unis, l’«armée de libération», composée au départ de la Kennebec de 1100 soldats sous les ordres de Georges Washington, souhaitait joindre les habitants canadiens-français, «différents par leur langue et par leur religion (catholique) de leurs maîtres britanniques», à la rébellion naissante en Amérique pour «chasser le roi tyrannique».
Un tournant dans l’histoire qu’ont en commun les deux pays voisins, jusqu’à tout récemment amis et alliés. Si l’invasion avait réussi, le Québec (et non le Canada) serait devenu la 14e colonie! Comment sera célébré cet épisode historique qui a bien failli être un tournant majeur pour les États-Unis et le Canada? Les préparatifs, de ce côté-ci de la frontière du moins, ont été mis sur la glace. Une seule certitude, il est peu probable que le rappel historique obtienne la même attention que lors des commémorations du 200e anniversaire, en 1975, qui avait permis de reconstituer l’expédition d’Arnold entre le Maine et la Beauce, par The Arnold Expedition Historical Society, basée dans l’état du Maine.
Dans son article «The libération of Quebec», publié le 4 octobre 1975 dans le Weekend Magazine de Montréal, l’auteur Daniel Francis met en lumière le climat qui régnait au Québec 200 ans plus tôt. En 1775, cela faisait tout juste 16 ans que les Britanniques avaient conquis la Nouvelle-France. Suffisamment de temps pour que les marchands, le clergé et les seigneurs, qui composaient l’élite, se fassent à l’idée que la vie d’après-guerre ne se déroulait finalement pas si mal dans la colonie britannique. «Peu d’entre eux étaient prêts à reprendre les armes et la plupart attendaient, en retrait, de voir comment les choses allaient se passer au terme de l’invasion américaine», note l’auteur.
Le sacrifice et le courage, démontrés par les membres du corps expéditionnaire d’Arnold, ont été oubliés, mis au rancart par le fait de la défection de Benedict Arnold, devenu un traître aux yeux de ses compatriotes. Au terme des 45 jours que devait durer l’expédition, passant par le lac Mégantic et la rivière Chaudière, la troupe réduite à 600 hommes, affaiblis et affamés, arriva sur la rive sud du fleuve en novembre et ne livrera qu’une courte bataille le 31 décembre, perdue aux mains des Britanniques.
Dans le même article, Daniel Francis écrira qu’il n’y a eu que deux groupes de nations que les Américains n’ont pu conquérir en 200 ans, les Canadiens-britanniques en 1775, encore plus tard en 1813, ainsi que le peuple du Nord-Vietnam «plus récemment».
Chacun de son côté de la ligne?
Alors, quoi célébrer au juste l’automne prochain? Pierre Bédard a vécu les célébrations de 1975 à Lac-Mégantic, alors que plus de 2000 personnes avaient souligné l’arrivée de l’expédition historique américaine au centre-ville. À la demande de l’Écho, le 3 février dernier, il a rejoint, par courriel, Mike Holt, membre du conseil d’administration de la Arnold Expedition Historical Society (AEHS). La réponse ne s’est pas fait attendre: «Je crois qu’en raison d’un manque de bénévoles et de fonds, nous n’ayons aucun plan d’activités au Canada. Nous construisons cinq bateaux modelés sur les bateaux utilisés par l’expédition Arnold et nous prévoyons organiser plusieurs événements sur la rivière Kennebec au cours de l’été et de l’automne prochains. De plus, nous prévoyons quelques conférences à Fort Western à Augusta, ME, et nous travaillons à finaliser les dates et heures de celles-ci. Cependant, malheureusement, même ces quelques événements consommeront notre temps de bénévolat disponible.»
Mike Holt ajoute qu’il existe un groupe de reconstitution historique, dirigé par Mike Cecere, et que ceux-ci pourraient organiser un événement au Canada. «Sur le groupe Facebook «Arnold’s March to Quebec 1775/2025» vous pourrez suivre l’évolution des plans de ce groupe en consultant les mises à jour sur cette page. Mike Cecere est ouvert aux e-mails et aux questions concernant leurs efforts et leur planification.»
Vice-président de la Corporation du patrimoine archéologique du Méganticois, Pierre Bédard avait l’intention de prendre les commandes pour un événement commémoratif aux couleurs méganticoises quelque part à l’automne, mais, pour l’instant, tout est sur pause. Dans la région de Lac-Mégantic, ni la Ville, ni la MRC du Granit n’a le temps de planifier un événement commémorant cette expédition.
Reste à voir si, en Beauce, l’intérêt pour cet anniversaire reste encore bien vivant, malgré la guerre commerciale de Trump qui affecte une grande partie de leurs entreprises.
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