Projet de restauration de l’église de Woburn

Quelle meilleure façon de rendre hommage aux pionniers de St-Augustin-de-Woburn que d’investir dans la restauration de l’église paroissiale, construite en 1923? Un projet rassembleur sur lequel planchent en commun le curé Daniel Gilbert, le maire Steve Ch

Bien décidés à ce que leur église ne subisse pas le même sort qu’à Nantes et Marston, des paroissiens du secteur Woburn, au sein de l’unité pastorale St-Joseph-des-Monts, viennent d’amorcer une démarche afin de réunir les fonds nécessaires à la restauration de leur lieu de culte, «l’âme du village» comme le dit la présidente du conseil de gestion, Diane Dubrûle. L’archevêché du diocèse de Sherbrooke applaudit, le curé Daniel Gilbert soupire d’aise et ne reste plus que la population à démontrer leur intérêt pour la remise en forme d’un bâtiment dont la construction remonte à 1923.
La population de Woburn oscille autour de 700 personnes. Leur lieu de rassemblement demeure encore l’église. Elle a beau ne pas être ciblée par les menaces de fermeture, rien ne peut garantir formellement sa survie, si ce n’est les paroissiens qui devront mettre la main dans leur poche s’ils désirent la garder ouverte.

Consultée, la population a donné son appui à des travaux, dont on ne connaît pas encore toute l’ampleur, mais qui devraient, selon un premier rapport d’architecte, dépasser les 80 000$, revêtement extérieur et restauration de la toiture inclus.

Pour communiquer la bonne nouvelle, l’ancienne mairesse Francine Blais, nommée présidente du comité de levée de fonds, a réuni dans l’église le curé Daniel Gilbert, le maire Steve Charrier, la présidente du conseil de gestion, Diane Dubrûle, le président de la Caisse populaire de Woburn, Claude Drapeau, son directeur général Raymond Lapierre et un industriel toujours impliqué dans les affaires de son village, Jean-Paul Fontaine.

Le but de la rencontre, informer les journalistes des moyens que vont prendre les ouailles du curé Gilbert pour sauver leur église.

Francine Blais est catégorique : «Mon église, j’y tiens! C’est pas le curé qui m’attire.» Sur un ton plus sérieux, celle qui est passée par l’épreuve d’un cancer avoue que «si je n’avais pas eu ça (en désignant l’église), je ne suis pas sûre que je serais encore ici!»

Comme bien d’autres, elle trouve triste de voir dans le pays de sa région des affiches «à vendre» devant des églises. Et comme bien d’autres, elle n’accepterait pas de laisser tomber la sienne, sous prétexte que le taux de fréquentation diminue.

Avec une telle alliée, le curé Gilbert n’a rien pour perdre la foi. «Le projet de restaurer l’église ne peut que me réjouir. Les gens d’ici sont fiers, fiers de leur église, fiers de leur patrimoine, fiers de leur foi et de leur religion.»

En novembre 2006, il lui est apparu que les paroissiens désiraient conserver et entretenir leur église, qui a besoin de quelques travaux pour retrouver son lustre d’antan. Non pas qu’elle tombe en décrépitude, mais avant qu’il ne se passe ce qui est arrivé à l’église de La Patrie dont le toit s’est mis à couler, comme les érables au printemps, juste pour mal faire directement au-dessus de l’orgue fraîchement restauré, «Cet édifice est d’une grande valeur patrimoniale. Il n’a jamais été modifié depuis sa construction et il devrait être éventuellement éligible à des subventions de la Fondation du patrimoine religieux du Québec.»

Des factures qui peuvent être remboursées jusqu’à 70% des coûts des travaux, sans l’intervention divine, voilà de quoi plaire au commun des mortels qui auront à défrayer la différence.

Une lettre a été envoyée à tous les membres de la communauté. L’objectif à atteindre pour la levée de fonds n’est pas précisé, mais les premiers donateurs se sont pointés avec des offres intéressantes.
À commencer par le maire Steve Charrier qui annonçait, mardi, la décision de son conseil d’allouer une enveloppe spéciale de 5 000$ pour la réfection de l’église. «Nous tenons un brunch à chaque année et les profits seront versés à ce projet», a-t-il promis.

Au tour de la Caisse populaire de Woburn d’engager un montant de 15 000$ pour trois ans, en trois versements annuels de 5000$ chacun. «J’invite mes concitoyens à faire leur part», de lancer le président Drapeau.

Puis, Francine Blais reprend la parole pour annoncer l’intention d’un industriel de la place, difficile de ne pas reconnaître l’homme d’affaires Jean-Paul Fontaine, dont la contribution va égaler le montant des dons des citoyens et des profits des activités de levée de fonds, jusqu’à concurrence de 15 000$.
Si la foi peut déplacer des montagnes, l’argent a du pouvoir quand vient le temps de refaire une toiture, en conservant le cachet original du bâtiment, refaire le revêtement de bois, si possible, si l’on veut compter sur la subvention de la Fondation, et procéder aux réparations intérieures qui s’imposent.
Daniel Gilbert assure qu’à l’archevêché le feu vert a été donné. Enfin une nouvelle encourageante pour Mgr André Gaumond.

«Il y a deux lumières rouges qui ne doivent pas s’allumer en même temps, parce qu’alors, ça n’augure rien de bon pour l’avenir d’une église! Celle de l’entretien et celle de la pastorale. J’ai bon espoir qu’ici, il y ait des revirements de situation.»

N’est-ce pas la présidente du comité de gestion qui disait en ouverture de conférence de presse : «J’ai été baptisée dans cet église. On veut que nos enfants, nos petits-enfants et encore nos arrière-petits-enfants le soient à leur tour.».