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L’Observatoire du mont Mégantic fête ses 30 ans!
À l’intérieur de l’Observatoire astronomique du mont Mégantic, des invités à la cérémonie soulignant le 30e anniversaire s’entassent devant le puissant télescope.
Quand les atomes des grands esprits de l’astrophysique et de l’astronomie québécoises s’entrechoquent, même les mots les plus simples prennent une toute autre dimension. «L’avenir du mont Mégantic, je le vois brillant et sous un ciel sombre et étoilé», entame René Racine, le premier directeur en titre de l’Observatoire du mont Mégantic. «En trente ans, je n’ai jamais vu le ciel aussi beau», lui fait écho son fils spirituel, Bernard Malenfant, président de la Corporation de l’AstroLab et ouvrier de la première heure. Aujourd’hui, le premier est un paisible retraité, au terme d’une carrière prodigieuse, alors que le second scrute toujours le ciel et poursuit sa collaboration avec les grands observatoires disséminés tout autour de la planète bleue. Le 12 juin marquait pour eux les trente ans de l’aventure astronomique au sommet du mont Mégantic.
Réunis au pied de la montagne, théoriciens et praticiens encensent les pionniers québécois de l’observation spatiale qui ont fait, un jour, le bon choix de fixer là, plus haut, à 1111 mètres d’altitude, le plus grand télescope de l’est de l’Amérique du Nord. Et rendre hommage aussi au flair des grands patrons de l’Université de Montréal et de l’Université Laval, à Québec, qui se sont associés au projet, avant d’être rejoints, au tournant du siècle, par leurs confrères de l’Université McGill. La région n’est pas en reste. Sur le terrain, la MRC du Granit et la MRC du Haut-Saint-François se sont aussi montrés des partenaires précieux, sans qui les scientifiques auraient eu du mal à se mettre à l’œuvre.
En ce jour de fête, le personnel du parc du Mont-Mégantic, dont Marie-Georges à l’accueil, essuie quelques sueurs froides. Les coureurs cyclistes du Tour de la Beauce, qui relèvent l’étape de l’ascension de la montagne, ont pris du retard. Une bonne heure. C’est peu, en comparaison des quelques milliards d’années dont on évalue l’âge de l’Univers, mais assez pour corriger la logistique de l’événement.
Rien qui n’aurait pu cependant provoquer l’embouteillage du chemin d’accès à l’Observatoire, avec l’ampleur de ce soir de 1978, quand on avait ouvert pour la première fois au public ce précieux joyau de la toute jeune astronomie québécoise. «Imaginez, 1500 personnes avaient répondu à notre invitation. Des voitures stationnées tant bien que mal de chaque côté de la route et aucun moyen de virer. J’avais dû appeler la Sûreté du Québec pour qu’elle décongestionne le site», raconte Bernard Malenfant.
Depuis ce jour mémorable, on calcule qu’environ 600 000 personnes ont vu de leurs yeux vu la grosse coupole métallique et son cousin, le jeune AstroLab. Quatre-vingts professeurs, chercheurs et techniciens y ont œuvré depuis 1978, assurant la formation de plus de 300 étudiants aux cycles supérieurs de l’Université de Montréal et de l’Université Laval. Cette communauté a participé à la publication d’environ 1000 articles de recherche dans des revues scientifiques, mais surtout contribué au développement d’un parc d’instrumentation, ces «jouets» du Laboratoire d’astrophysique expérimentale dont la renommée est reconnue mondialement. Ce qui fait dire à René Racine, sorti de sa tanière du Mont Saint-Hilaire huit ans après sa dernière visite : «Maintenant, tout le monde sur la planète qui connaît quelque chose, connaît Mégantic!»
Le scientifique et professeur réputé est avant tout un homme heureux, en ce 12 juin. Selon lui, l’astronomie au Québec a parcouru beaucoup de chemin en 30 ans. «Avant Mégantic, il n’y avait pas beaucoup d’astronomes et de professeurs au Québec, un ratio comparable à des pays comme l’Albanie et le Nigéria! Aujourd’hui, on se compare à la Pologne et à la Croatie, mais à un rythme de croissance du recrutement dans les universités de 5% par année, ça prendra trente autres années pour que le nombre de nos professeurs soit comparable aux pays développés!»
L’astronomie mondiale entre dans une nouvelle ère, dit-il encore, «avec des projets, des rêves si importants que ça prendra tous les pays pour les réaliser, avec des coûts qui se chiffrent dans les milliards de dollars!» Celui qui a consacré ses dernières années plus actives au développement de l’optique adaptive et aux recherches sur les amas globulaires et la mesure des distances extragalactiques, parle de son bébé, l’Observatoire, comme une créature à peine sortie de l’adolescence, «jeune, dynamique, rebelle, avec tout le talent qu’il faut et tout l’avenir devant lui!»
À l’heure où les scientifiques tablent sur un projet de télescope de 30 mètres de miroir, René Racine ne craint pas pour son jouet. «Ici, l’Observatoire pourra continuer à jouer un rôle d’avant-garde pour le développement des instruments.» Le mont Mégantic abrite le seul observatoire universitaire qui existe encore au Canada.
Reconnue depuis septembre dernier comme la première Réserve internationale de ciel étoilé en milieu urbain, grâce aux efforts de Chloé Legris, qui a coordonné le programme de sensibilisation et de lutte à la pollution lumineuse, la grande région entourant le mont Mégantic avait de quoi célébrer, elle aussi, aux côtés de la communauté scientifique.
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