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L’expérience du Grand Nord des Nadeau-Gosselin
Kangiqsjuaq, connu aussi sous le nom de Wakeham Bay. Le bout du monde, au nord du nord. Un village de 750 habitants situé à une heure trente de vol de Kuujjuaq, dans la baie d’Ungava. Au pays des Inuits, où le soleil se couche passé 22h00 en été et s’éteint vers 14h00 l’hiver venu. Un endroit où la vue est magnifique et où la famille Nadeau-Gosselin prend tout simplement le temps… de vivre.
De passage dans leur «pied-à-terre» de Frontenac pour quelques semaines, Patrick Gosselin et Maryse Nadeau racontent avec un évident plaisir l’expérience qu’ils vivent actuellement dans le Grand Nord avec leurs enfants de 11 et 9 ans, Jade et Ludovic.
Infirmier de profession, Patrick a choisi de troquer l’emploi qu’il occupait à l’urgence du centre hospitalier de Lac-Mégantic «par goût d’aventure et de changement.» Une décision mûrement réfléchie qui a nécessité une année de préparation et de cueillette d’information. «Je me suis dit que si des immigrants arrivent ici et réussissent à s’adapter, je dois bien pouvoir le faire là-bas.»
Fort d’une formation de nursing en rôle élargi suivie à Montréal auprès de médecins, sages-femmes, infirmières et ambulanciers durant les deux mois précédents, Patrick s’est envolé pour le nord du Québec en mars 2009. En novembre dernier, sa conjointe Maryse et leurs enfants venaient le rejoindre à Kangiqsjuaq, où il venait d’obtenir un poste permanent au CLSC de l’endroit.
Patrick décrit avec beaucoup d’enthousiasme ses conditions de travail. Un emploi de 9 à 5, avec un horaire de garde partagé avec deux autres infirmières les soirs et fins de semaine. À chaque période de trois mois de travail succède cinq semaines de congés. Ses tâches varient de la logistique à des interventions pouvant aller jusqu’à la chirurgie mineure et l’accouchement. Polyvalence oblige, le médecin ne se pointant au village que durant cinq jours tous les deux mois. Quant aux urgences, celles-ci sont dirigées vers l’hôpital de Kuujjuaq, un opération qui peut prendre quatre heures, incluant le transport et la préparation… si les conditions climatiques sont optimales.
Également mûre pour un changement, Maryse Nadeau a rejoint Patrick avec beaucoup de fébrilité. Avant le départ de ce dernier, une amie travaillant comme enseignante dans le Grand Nord l’avait invitée à passer quelques jours chez elle. «Je n’étais pas vraiment convaincue mais une fois sur place, j’ai eu un coup de cœur!», relate celle qui occupait le poste de directrice de la Maison de la famille du Granit. Une fois à Kangiqsjuaq, Maryse a rapidement trouvé un emploi de travailleuse sociale au même CLSC que Patrick.
«Nous vivons dans une petite maison à deux chambres, comme les familles inuites, qui elles peuvent loger à dix dans le même espace. C’est très simple, pas de déco sophistiquée. Mais nous avons une belle qualité de vie, du temps de famille comme on n’en a jamais eu. L’école commence à 9h00 et on y sert même le déjeuner si les enfants n’ont pas le temps de manger. C’est très relax, tout se fait à pied», décrit Maryse. «Comme un plateau Mont-Roy… mais avec deux magasins!», lance Patrick en souriant, spécifiant que la seule chose à planifier, c’est d’avoir suffisamment de denrées alimentaires en cas de tempête… Dans les faits, ils ne manquent de rien.
Certes, il fait très froid en hiver. «Mais c’est un froid sec. Il suffit de s’habiller en fonction de la température et il n’y a pas de problème» assure Patrick. «C’est tellement calme et la nature est magnifique», ajoute Maryse.
Quant aux enfants du couple, s’ils ont pris un certain temps à s’adapter à leur nouveau milieu, c’est définitivement chose faite, même si leurs copains parlent surtout l’inuktitut. «Pour les enfants, la langue n’est pas une barrière à l’amitié. Si notre maison n’est pas pleine la fin de semaine, c’est parce que nos enfants sont ailleurs», partage leur mère.
La famille Gosselin-Nadeau retournera à Wakeham Bay la semaine prochaine. Ses membres ont choisi de poursuivre leur aventure dans le Grand Nord pour un temps indéterminé. Leur maison de Frontenac est maintenant à vendre et un appartement leur servira de pied-à-terre pour les congés. Moments où ils auront encore beaucoup à raconter…
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