L’expérience d’habiter dans les arbres offerte à Val-Racine

Sylvie Bessette et Roger Pépin devant la troisième unité de chalet dans les arbres.

Le rêve de tout enfant d’habiter dans les arbres, Roger Pépin l’a réalisé bien des fois quand il était, disons, plus jeune. Au mi-temps de la cinquantaine, il croyait que sa conjointe Sylvie Bessette allait le traiter de fou quand il lui a confié son projet, l’an dernier, mais l’accueil a été tout autre. Et quelques mois plus tard, non pas un mais bien trois chalets apparaissaient dans les arbres du Chemin de la montagne, à Val-Racine, juste au pied du mont Saint-Joseph. Joseph, le charpentier, en serait jaloux!

«C’est parti d’une idée un peu farfelue, un soir de janvier 2009. Qui n’a pas rêvé, étant jeune, d’avoir sa petite cabane dans les arbres?» Quand le promoteur de la jeune entreprise Aux Chalets dans les arbres raconte son aventure, il y met son cœur d’enfant. «J’en ai fait des cabanes, mais jamais j’aurais pu imaginer en faire devenu plus vieux!»

Le résultat est frappant pour quiconque débarque de la grande ville. Trois confortables chalets tout en bois surélevés à huit pieds du sol, pouvant héberger jusqu’à quatre personnes et dotés de tout le confort d’un chalet «normal», sans peut-être leur petit caractère distinctif en matière de préservation de l’environnement, une toilette à compost! Le top du raffinement technologique en matière de compostage. Mieux que cela, les constructeurs ont privilégié des matériaux locaux et durables. Après tout, n’est-on pas situé à la frontière d’un parc national, celui du Mont-Mégantic, tout ce qu’il a de naturel, même le ciel?

«On ne peut nier le fait que la présence du parc soit un atout de taille, dans cet environnement touristique enviable et ce, sur les quatre saisons», note le commissaire au tourisme au CLD de la MRC du Granit, Nil Longpré. Le nouveau produit, qualifié d’expérience originale d’hébergement en pleine nature» a été fort bien accueilli par la clientèle au cours de l’été.

«On a excédé nos prévisions de 25% en moyenne, durant la saison, et même jusqu’à 40% dans le «peak» des perséides, où on a dû refuser une trentaine de demandes», confie le promoteur. Le bilan pour cette première saison d’opération : 150 jours/location, avec un taux d’occupation frôlant les 80% en juin, juillet et août. Une durée moyenne de séjour de deux jours et demi.

Le couple en espérait pas autant, mais le succès calme ses inquiétudes en rapport à l’investissement total qui atteint 160 000$ et vient consolider un emploi à temps plein pour cette entreprise en exploitation à l’année.

Durant l’été, ils sont venus principalement du Montréal métropolitain, de la grande région de Québec et de l’Estrie. «On a reçu des gens de tous les âges», convient Sylvie Bessette. Le concept se prête idéalement aux familles de deux enfants et deux adultes, qui dorment à l’étage supérieur, accessible par une trappe dans le plafond de la pièce principale où se trouvent le comptoir de cuisine, la table, le divan et, au coin, la toilette. Aucune indiscrétion possible de l’extérieur, les nombreuses fenêtres donnant accès à une vue à hauteur des arbres.

Les plus proches voisins ne sont pas dérangeants non plus, puisque l’entreprise Aux Chalets dans les arbres voisine le Camping et Tipis de La Cédrière, appartenant à Roger Pépin et offrant déjà, depuis plusieurs années, une capacité d’accueil pour 138 personnes, incluant le tipi de 25 places, qui est aussi très en demande.

Une deuxième phase de chalets, après ces trois-là? «Oh non! Small is beautifull», glissent Sylvie et Roger, d’un air complice. Après tout, c’est leur projet à eux, un projet de couple, «d’amour», précise Roger, qui rêve déjà de vacances paradisiaques, après un rythme d’enfer qui n’a pas ralenti depuis des mois avec cette réalisation d’un rêve d’enfant.