Des nichoirs pour le canard branchu

En tant que biologiste, Maryse Giguère (à l’extrême gauche) ne pouvait pas mieux trouver comme projet pour permettre à ses élèves de contribuer de façon concrète à la conservation des milieux naturels, autour du lac Mégantic.

«C’est en éduquant les jeunes à la préservation de leur habitat, ici les milieux humides que sont les marais, que l’on s’assure d’un demain plus sain, d’un futur pour notre patrimoine naturel. Parce qu’il est plus facile et moins onéreux d’éduquer que de restaurer.» La biologiste Maryse Giguère est fière de sa nichée, son groupe d’élèves du projet «apprentissages passion» de la polyvalente Montignac qui vient de poser un geste apprécié par les bénévoles de l’organisme Canards Illimités: la fabrication de 27 nichoirs, spécifiquement pour le canard branchu. L’une des plus belles espèces de canards au monde, assure-t-on.

Ce sont 24 élèves, âgés entre 15 et 17 ans, ayant des habiletés en menuiserie, qui ont été sélectionnés pour le projet amorcé l’automne dernier, avec la participation financière de Canards Illimités pour l’achat des matériaux, tous les autres frais étant assumés par l’école.

Les nichoirs seront installés dans le secteur protégé de la tête du lac. «Un petit coup de main à la nature», signale André Paradis, l’un des ardents défenseurs du chapitre local de Canards Illimités. Lui et Bruno Fillion vont assurer la suite des choses, maintenant que les nichoirs sont prêts pour la prochaine étape, l’installation dans les arbres, à plus de cinq mètres du sol.

«Ces nichoirs marchent vraiment bien. Même que la population de canards branchus n’est pas en déclin», assure Bruno Fillion. Il souhaite seulement que, dans leur recherche de «logements» pour pondre leurs œufs ce printemps, les femelles adoptent vite les nouvelles unités dotées d’un certain confort, tel un grillage intérieur permettant aux petits de grimper à l’aide de leurs pattes et de leur bec vers la sortie et retomber au sol avec aisance, avant de gagner l’eau des marais.

Le réseau de nichoirs mis en place par Canards Illimités joue un rôle important dans le rétablissement des canards branchus qui trouvent de moins en moins d’arbres propices à la nidification. En Estrie, on en compte une quarantaine d’unités disponibles. Il se pourrait fort bien que le projet réalisé à la polyvalente Montignac soit une première au Québec. «Ça tombe bien, l’organisme manque de relève ; on a ici affaire à de futurs membres !», disait-elle, mardi, en montrant du doigt ses élèves, plutôt fiers d’avoir posé un geste environnemental qui contribuera à maintenir, sinon à accroître la population de canards branchus sur les terres humides du lac Mégantic.

Quant aux participants du projet de Maryse Giguère, c’était là une belle occasion «de lâcher leurs textos et de s’impliquer dans leur milieu», écrivait l’enseignante, dans sa demande de financement à Canards Illimités.
Ce que les élèves ont d’ailleurs fait sans rechigner. Ils pourront désormais se consacrer à des projets personnels, tels fabriquer une boîte à savon sur trois roues, un trois-skis, une cabane à oiseau, une table de chevet ou encore des brimbales pour la pêche…