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Marie Tifo... ou l’émouvante incarnation
Marie Tifo a pénétré en plein cœur de la folie mystique de Marie de l’Incarnation. (Crédit photo: Louise Leblanc)
Touchante Marie Tifo, qui, une heure et demi durant, incarnera cette «folle de Dieu» qu’était Marie de l’incarnation. Celle qui a abandonné son fils pour entrer au couvent, puis quitté sa France natale lorsqu’elle partit en 1639 pour fonder le monastère des Ursulines à Québec. La grande comédienne bouclait le 3 novembre la fin d’une grande aventure, la tournée de La déraison d’amour prenant fin ce soir-là, à l’auditorium Montignac.
En raison d’une blessure toute récente à la jambe, Mari Tifo aurait techniquement dû annuler le spectacle de samedi dernier… Mais son devoir a été plus fort que la raison. «Je ne pouvais pas ne pas jouer pour vous», a-t-elle transmis après le tollé d’applaudissements suivant son impressionnante prestation. Moment intense d’émotion, tant pour le public que pour la comédienne, qui venait de livrer sans compter Marie de l’Incarnation dans toute sa mystification.
Fresque historique que cette pièce, créée en 2008 dans le cadre du 400e anniversaire de Québec, concordant avec la sortie du film documentaire Folle de Dieu du cinéaste Jean-Daniel Lafond, où Marie Tifo fait connaissance avec le personnage. C’est ce même Daniel Lafond qui a établi le texte de la pièce, en collaboration avec la comédienne, à partir des écrits de Marie de l’Incarnation, née Marie Guyart le 28 octobre 1599.
Dans une mise en scène tant épurée qu’efficace de Lorraine Pintal laissant toute la place au jeu de la comédienne, le public a été transporté dans la folie mystique de Marie de l’Incarnation, qui a trouvé dans ses pertes une indicible liberté. Il fallait la vouloir cette liberté pour traverser l’Atlantique à une époque où c’était sa vie même qu’on risquait en accomplissant un tel périple. «Il y a tant à souffrir sur mer pour des personnes de notre sexe et de notre condition qu’il le faudrait expérimenter pour le croire.»
De son enfance ou elle vécue sa première grâce mystique jusqu’à sa mort, démontrée comme un incommensurable bonheur, Marie de l’Incarnation se vêt ici d’une couche de sensualité, son amour pour Dieu la menant jusqu’à l’extase. Rien de déplacé, pourtant, et rien d’exagéré dans le jeu de Marie Tifo, même si l’exubérance du personnage est manifeste. À cette présence scénique dépouillée, un texte magnifique puisé à même l’imposante correspondance de l’Ursuline à son fils, dans une langue où la poésie se décline au passé simple.
Marie Tifo s’abandonne toute entière à l’aujourd’hui bienheureuse Marie de l’Incarnation. L’auditoire plonge ainsi dans l’Histoire, celle d’une mystique et missionnaire catholique mais aussi celle du Québec du 17e siècle, notamment marqué par l’assimilation et la conversion des peuples amérindiens. Celle d’une religieuse à contre-courant, qui a choisi de traduire les évangiles en langues autochtones plutôt que d’imposer la façon de faire d’usage. Celle d’une femme forte dans sa complète et totale folie.
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