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Tu es formidable, le sais-tu?
Cette semaine, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) souligne la 62e édition de la Semaine nationale de la santé mentale (SNSM) avec le thème «Tu es formidable, le sais-tu?». J’en profite pour vous partager mon point de vue sur ce thème, étant moi-même atteint d'une maladie mentale.
Essentiellement, l’ACSM donne des trucs à la population dans le but d’éviter les problèmes de santé mentale. Tout comme elle, je trouve qu’il est bon de se faire dire qu’on est formidable: cela peut aider à prévenir certaines maladies de l’âme. Qui n’a jamais apprécié se faire féliciter par des amis ou des collègues, alors qu’il ne se sentait pas à la hauteur? Et pas besoin d’avoir des prédispositions génétiques pour avoir le vague à l’âme: qui ne s’est jamais levé du mauvais pied, entamant la journée avec un certain manque de confiance ou d’aplomb, hésitant à aborder certaines tâches ou même une discussion sur un sujet délicat?
C’est également bon de se faire dire qu’on est formidable lorsqu’on est atteint d’une maladie mentale - une dépression par exemple. Par expérience, je vous assure qu’il ne faut jamais cesser de dire aux souffrants qu’ils sont bien meilleurs qu’ils ne le pensent eux-mêmes. Au plus creux de ma dépression, j’étais loin de me sentir formidable: je me sentais plutôt fort minable! Ne vous en faites pas si la personne rejette constamment vos arguments – cela fait partie de la maladie. Et n’oubliez pas de souligner l’importance d’aller consulter.
Savez-vous ce qui serait vraiment formidable? Ce serait qu’on mette fin aux préjugés face aux personnes atteintes d'une maladie mentale. Pourquoi? Je l’ai dit à pareille date l’an dernier en tant que porte-parole pour la MRC du Granit de la 61e édition de la SNSM: parce que les préjugés font mal, parfois même plus mal que la maladie elle-même. En 1992, lorsque mon médecin de famille m’avait référé à une psychiatre, je ne voulais pas aller la voir parce que je craignais les préjugés. Le pire c’est que j’avais raison, non pas de ne pas aller voir la psychiatre, mais de craindre d’être victime de préjugés. La preuve? Le jour où j’ai appelé un de mes amis pour lui dire fièrement que je m’étais rétabli de ma dépression, il m’a répondu «J’pensais qu’t’étais à l’asile des fous».
Vous avez bien lu: c’était un de mes «amis». Il ne l’est plus depuis ce jour... Après que ma psychiatre eut cessé sa pratique, mon nouveau spécialiste m’a dit: «Vous n’êtes pas fou, M Normand: vous êtes malade!».
Les préjugés ont la vie dure – tout autant qu’ils mènent la vie dure à ceux qui en souffrent. Je vous donne un exemple dont j’ai été témoin dans un hôpital situé dans une grande agglomération. Une femme dans la trentaine dirigeait une visite guidée. Son petit groupe venait de voir la section des soins longue-durée. Puis, se dirigeant vers la section des soins psychiatriques, elle dit : «Ici c’est une section qui a des gens un peu inquiétants, alors on va plutôt se diriger vers les ascenseurs», ce qu’elle fit promptement, ses visiteurs l’imitant sans questionner.
Puisqu’ils ont pris le même ascenseur que moi, et que nous sommes tous sortis au même endroit, j’ai pu voir la guide dire au revoir à ses invités et, la croisant alors qu’elle était seule, je n’ai pu m’empêcher de lui dire que j’avais entendu son commentaire et que ce n’était pas très respectueux de sa part. Elle s’est tout de suite confondue en excuses, affirmant qu’elle était entièrement d’accord avec moi, et reconnaissant ne pas savoir pourquoi elle avait dit cela. Je crois que ce fait vécu illustre bien à quel point les préjugés perdurent, parfois même malgré nous.
En cette 62e édition de la Semaine nationale de la santé mentale, l’Association canadienne pour la santé mentale donne des trucs s’adressant à toute la population et visant à prévenir la maladie. N’oubliez pas qu’ils sont utiles dans le processus de rétablissement aussi. Mais, par-dessus tout, mettons fin aux préjugés. Sachant que malheureusement nul n’est à l’abri de la maladie, nous y avons tous intérêt. Bonne santé!
Frédéric Normand
Lac-Mégantic
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