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Les yeux et les oreilles du public pour mettre en échec les cannabiculteurs
La tournée d’information sur le programme Cisaille en Estrie s’est arrêtée à Lac-Mégantic, jeudi soir. Dans l’ordre, le président d’Échec au crime, Robert Théoret, la sergente Brigitte Leblanc, accueillie par la mairesse Colette Roy Laroche, le sergent Robert Morin du poste de la SQ du Granit et le sergent Denis Soulard.
Dans le jeu du chat et de la souris auquel se livrent policiers et cannabiculteurs, les dépisteurs de la plante verte tirent un nouvel atout de leur manche: Échec au crime, un organisme à but non lucratif financé par… les produits de la criminalité! Rien de bien redoutables, les yeux et les oreilles du citoyen anonyme? Et pourtant, selon les dernières statistiques mises à jour le 28 février 2013, la ressource intermédiaire entre le public et le corps policier a fait largement ses preuves au Québec, avec 21 942 dossiers ouverts, pour des saisies de stupéfiants évaluées à plus de 330 millions de dollars.
La lutte à la culture de cannabis gagne du terrain, mais la sergente Brigitte Leblanc de la Sûreté du Québec le reconnaît: les appels du public à l’ancien programme Info-crime se font de moins en moins nombreux, alors que les producteurs, eux, raffinent leurs techniques.
Pour que l’opération Cisailles soit bien huilée, l’aide du public demeure un outil essentiel parmi tout l’arsenal dont dispose le corps policier pour sa guerre à la drogue. Les plaintes des citoyens, sous le couvert de l’anonymat, sont responsables de 26% des dossiers d’éradication ouverts par les policiers. À la base des trois quarts autres, le flair et les techniques de détection et d’enquêtes des policiers.
Hier soir, la rencontre d’information sur Cisaille en Estrie n’a pas fait salle comble à l’hôtel de ville de Lac-Mégantic, mais la Sûreté du Québec a marqué des points au terme de sa présentation. «À la MRC (du Granit), on n’avait pas adhéré à Info-crime. Le nom n’était pas vendeur, ça sonnait trop délation!», a reconnu la mairesse Colette Roy Laroche, présente dans la salle, ajoutant que le dossier serait sans doute abordé à la prochaine rencontre du comité de sécurité publique et la table des maires invitée à s’associer au programme.
Des terres fertiles
«Ici, la culture de cannabis, il s’en fait sur l’ensemble du territoire. À longueur d’année. C’est la drogue la plus facile à produire. C’est un fléau, parce que les mariculteurs s’adaptent à nos méthodes», insiste Brigitte Leblanc. L’argument massue pour convaincre le public de s’associer à la lutte: «Ils sont sur vos terres, sur vos terrains!»
L’historique du territoire du Granit en matière de culture de cannabis dépasse largement les images montrées aux bulletins de nouvelles télévisées. Dans les annales policières, on parle encore de certaines grosses saisies, tels les 3 000 plants de plus de deux mètres de hauteur découverts dans un boisé de Val-Racine ou encore les centaines d’autres en culture intérieure à différents stades de production, sortis du sous-sol d’un établissement hôtelier inexploité à Woburn par des dizaines de policiers appelés en renfort.
«Les mariculteurs ont modifié génétiquement les plants, pour diminuer la hauteur, et ils ont réparti la surface cultivée en plusieurs petits îlots pour mieux échapper à la détection aérienne,» informe Brigitte Leblanc.
Une technique de détection que connaît bien le sergent Denis Soulard, lui-même pilote de surveillance.
Si leur modus operandi demeure essentiellement le même en culture extérieure, avec la mise en terre des boutures au printemps, dans des sols le plus souvent humides, isolés des regards indiscrets, les producteurs ont développé des nouvelles variétés de marijuana, à plus forte teneur en tétrahydrocannabinol (thc), l’élément qui donne à la cocotte de la plante son caractère psychotrope. «Autrefois, le teneur en thc était de 5%, elle est maintenant de 15%, avec des effets plus dommageables», insiste la sergente Leblanc.
Le contrat social
Pour l’ensemble de l’Estrie, la Sûreté du Québec dit traiter annuellement entre 20 et 30 signalements de citoyens qui ont soit découvert des plantations de mari lors d’une promenade, soit été alertés par des va-et-vient inhabituels sur leurs terres. «Chez nous, je n’ai jamais entendu parler de citoyens qui se sont plaints d’avoir été victimes de représailles», souligne le sergent Robert Morin du poste de la SQ du Granit.
Les propriétaires terriens disposent déjà d’un outil pour favoriser le travail des policiers, le contrat social, un formulaire qui autorise les policiers à intervenir sur leur propriété sans mandat et qui est renouvelable à chaque année, pour la période comprise entre le 1er mai et le 15 novembre.
Le programme Échec au crime ne devrait pas être difficile à implanter en région, croit pour sa part le président de l’organisme, Robert Théoret. Enquêteur à la retraite, celui-ci a choisi l’action bénévole pour encourager les citoyens à appuyer les forces policières dans leurs efforts de prévention et de résolution de crimes de tous ordres.
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