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La place des jeunes… main-d’œuvre bon marché?
Ça fait déjà un bon moment que je m’intéresse à la politique à différents niveaux et j’ai eu le malheur de remarquer qu’à pratiquement tous les paliers, les étudiants sont mis de côté.
Commençons notre analyse par ici, à Lac-Mégantic. En décembre, comme chaque année, la Ville de Lac-Mégantic invite leurs employés à un souper de Noël. Sauf, bien entendu, les étudiants qui, malgré la demande aux élus municipaux, n’ont pas été invités. Suite à la demande, un conseiller municipal m’a même affirmé qu’il devait s’agir d’une erreur et que l’invitation serait envoyée sous peu. J’imagine que la majorité des élus n’étaient pas de son avis, car nous n’avons rien reçu. Pour nous le message est simple, nous ne sommes pas considérés comme de vrais employés. Ce message se concrétise encore plus lorsque l’on regarde la nouvelle convention collective où tous les salaires sont indexés sauf le nôtre, qui suit le salaire minimum. Indexer les frais de scolarité c’est normal, ils doivent faire leur juste part, mais pas question d’indexer leur salaire, ça coûte trop cher! De plus, un cours offert par un étudiant ou un adulte ne sera pas rémunéré de la même façon par la Ville. Mais le plus drôle dans l’histoire, c’est que comme le poste de préposé à l’accueil du CSM est nouveau et qu’il y a une personne qui n’est pas étudiant, le poste a été classé comme permanent à temps partiel au lieu d’étudiant. Ce qui veut dire qu’il est plus payant d’être préposé à l’accueil que d’être sauveteur puisqu’ils ne sont pas classés selon la même échelle. Les sauveteurs ont un horaire qui débute plus tôt et termine plus tard que l’horaire de l’accueil, mais n’ont pas le droit à la prime de soir puisqu’ils sont étudiants. La convention collective est remplie de clauses comme ça, c’est pourquoi nous avons rencontré le syndicat des employé(e)s de la Ville.
Il faut se l’avouer, ce n’est pas parce qu’une grande partie des membres du syndicat sont des étudiants que celui-ci en fait une priorité. Il serait faux de dire que le syndicat n’a rien fait pour les étudiants, mais nous voyons bien que ce n’est pas sur ce dossier qu’il a mis le plus d’effort. Suite à la signature de la convention collective, une vague de mécontentement du personnel aquatique a mené à une rencontre avec le syndicat où j’étais l’un des deux porte-paroles du regroupement du personnel aquatique. Notre demande était simple, les emplois étudiants devraient être classifiés de la même façon que les autres. Le syndicat nous a expliqué tout ce qu’ils ont fait pour les étudiants, nous a montré que le salaire demandé par le syndicat était plus élevé que ce qui a été accepté par la Ville, mais nous promettent d’apporter nos suggestions (reclassification et indexation) à la prochaine rencontre avec la Ville. Entre-temps, je soumets au syndicat un atout important pour les négociations, la Loi sur l’équité salariale. Suite à la rencontre du syndicat et de la Ville, ils nous ont annoncé que les postes du personnel aquatique seraient réévalués… À quoi je me suis fait un plaisir de répondre que notre demande ne se limitait pas à nos emplois, mais à l’ensemble des postes étudiants! Il n’y aura pas toujours des étudiants qui pousseront le syndicat, mais j’aimerais que le but premier du syndicat soit l’égalité entre les travailleurs et travailleuses de la Ville et pas seulement au service de ceux qui poussent derrière eux. Pas que nous croyons qu’ils soient de mauvaise foi, simplement que nous avons l’impression que le dossier étudiant a beaucoup plus évolué dans les trois derniers mois que dans les dernières années malgré le fait que la Loi sur l’équité salariale date de 1996. Je sais que c’est facile de ne pas s’occuper de ceux qui ne se soucient pas de vous, mais votre désir de justice et d’égalité doit aller au-delà de tout ça!
Dans la dernière année, nous avons bien vu que le gouvernement du Québec n’était pas là pour faire plaisir aux jeunes. Et malgré ces bienfaits, la Loi sur l’équité salariale est loin d’être parfaite. Elle met des balises pour corriger l’écart salarial entre les hommes et les femmes, mais exclut les étudiants travaillant pendant leurs vacances. Donc les emplois étudiants d’été ne sont pas touchés par cette loi.
Pour plus de justice
Je ne comprends pas qu’en 2013, nous en soyons encore à ce genre de discrimination. Vous trouvez ça normal de payer moins les étudiants qu’un adulte pour le même travail? Il n’y a pas si longtemps, on trouvait ça normal de payer moins les femmes et les immigrants qu’un homme blanc pour un même travail… Vous trouvez toujours ça normal? Et si on finissait ce que l’on a commencé et qu’on payait chaque employé selon son travail et non sa personne?
Dans une région où la moyenne d’âge ne cesse d’augmenter, j’espère que la Ville de Lac-Mégantic, dans sa réévaluation des emplois étudiants, ne se contentera pas seulement de faire le minimum obligé par la loi, mais qu’elle se penchera réellement sur le message que l’on veut envoyer aux étudiants. Sommes-nous de jeunes citoyens ou de la main-d'œuvre bon marché?
William Leclerc Bellavance
William.Leclerc-Bellavance@usherbrooke.ca
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