Les sentiers de la discorde!

Trouver un terrain d’entente entre les utilisateurs de véhicules hors route et les adeptes du tourisme vert axé sur le vélo, le cheval et la randonnée pédestre relève de la grande diplomatie. Ce n’est pas demain la veille que les uns et les autres vont cheminer côte à côte dans les sentiers tracés par ceux qui y travaillent bénévolement, chacun de leur côté, depuis des lunes.

Si l’harmonie régnait entre les groupes récréatifs, il y a fort à parier que l’ancien corridor du Québec-Central serait déjà exploité à son maximum. Autant continuer d’en rêver! Et espérer qu’un jour, quelqu’un osera présenter le dossier comme un enjeu électoral, après avoir réussi à faire danser tous les groupes d’intérêts sur les mêmes pas. Bonne chance à celui-là!

Dans cette confrontation entre deux univers qui s’entrechoquent, il peut se créer des flammèches. C’est ce qui vient de se produire sur les contreforts du mont Gosford et de la montagne de Marbre. Sentiers frontaliers en a eu assez de voir ses infrastructures se faire envahir par des véhicules hors route qui défient tous les interdits et vandalisent leurs installations.

En conférence de presse, le 28 mai, l’organisme a fait une très rare sortie publique pour dénoncer l’invasion de véhicules hors route dans ses sentiers et les dommages causés au milieu naturel, tout en priant le ministère des Ressources
naturelles de mettre ses culottes une fois pour toutes pour éviter que de telles situations se reproduisent. Une montée de pression pleinement justifiée après des années à se laisser intimider par le vroum vroum des envahisseurs venus d’ailleurs!

Naïvement, j’ai pensé qu’un tel cri du cœur pouvait suffire à inciter les quelques personnes visées par la mise en garde à mettre de l’eau dans leur vin, à reconnaître certains comportements abusifs et, après leur mea culpa, présenter une formule d’excuses dans le genre: «bon, on n’est pas toujours fins, mais on va essayer de s’emmieuter!» N’importe quoi qui aurait eu l’air d’une main tendue vers ceux qui se sont donné pour mission principale d'«aménager, construire et entretenir un réseau de sentiers de randonnée non motorisée sur le territoire des MRC du Granit et du Haut Saint-François». Randonnée non motorisée: ça semble clair, non?

Pas du tout! La riposte de Michel Fradette, l’éditeur de MOD4X4, (voir notre édition du 7 juin) est stupéfiante! Dans le sens que les yeux te deviennent ronds comme des billes, sans sniffer de l’essence! Naïvement, je croyais que les promoteurs des bigfoots et autres bruyantes machines allaient prendre leur gaz égal et lever le pied du champignon. De toute évidence, ils ont choisi la contre-attaque et l’escalade verbale, traitant les «verts» de «ramassis d’extrémistes adeptes des vieux concepts prolétaires du marxisme-léninisme». Évident que les vapeurs d’essence leur montent à la tête! Mieux vaut en rire! Quand on connaît ceux qui se dévouent corps et âme à la protection du milieu naturel de ces grands espaces verts publics, ils ne sont pas du genre à se promener avec le livre rouge de Mao ou Le Capital de Karl Marx dans le sac à dos. Nous, en région, on les connaît nos «verts». Surtout pas extrémistes pour deux cennes, encore moins semeurs de graines de violence ou gibiers de potence. Je ne connais pas Michel Fradette, de la revue web MOD4x4. Et je ne fierai pas aux logos de tête de mort apparaissant sur la page d’accueil de son site pour le traiter de «pirate» ou de «flibustier» flottant, pavillon au vent, dans une mer de sarcasmes! Non, je crois même que c’est un bon gars! Une bonne plume, aussi! Peut-être extrémiste à ses heures quand vient le temps de défendre l’intérêt de ses membres, mais c’est de bonne guerre!

Faudrait juste qu’il m’explique une chose, Michel. Pourquoi ces groupes–là viennent pratiquer leur loisir ici et pas sur le mont Adstock, le mont Orford ou name it ! Pourquoi ils se croient justifiés de contourner les obstacles dressés sur leur chemin par les gestionnaires des terres publiques, en utilisant les scies à chaine pour couper les arbres et tracer des voies d’accès secondaires ? Pourquoi les opérateurs forestiers qui prélèvent de la matière ligneuse dans la forêt habitée du mont Gosford payent des droits d’accès à hauts prix et sont contraint à des mesures environnementales les plus sévères sous peine de lourdes amendes pour gagner leur pain, alors qu’eux n’ont qu’à se pointer avec leurs engins, se proclamer maîtres des lieux, redessiner les lits des ruisseaux à leur bon gré, juste pour le fun, et repartir chez eux en toute impunité, avec le sentiment d’avoir été de bons protecteurs de la nature et d’avoir laissé sur leur passage des revenus touristiques en billets bruns ?

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