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La transparence, par respect!
À la première assemblée publique d’information de l’après-6 juillet, la mairesse Colette Roy Laroche a montré une ouverture pour la consultation populaire tout au long du processus de reconstruction du centre-ville. Et le ministère de l’Environnement, par la voix de son fonctionnaire régional Paul Benoît, s’est engagé à livrer l’information sur la nature des produits dangereux déversés au cœur de la ville. «Tout ce qui sera connu sera transmis!» Un pas de géant après deux mois d’inquiétude sur l’ampleur de la contamination de l’air, du sol et de l’eau.
Il faudrait en souhaiter autant de la part du gouvernement fédéral qui continue d’encenser de façon dogmatique toute l’industrie pétrolière et ses projets énergétiques coast to coast, en abordant que du bout des lèvres le principe du pollueur-payeur. Ici, à Lac-Mégantic, une «ville verte» comme elle se plaisait à en colorer ses promotions touristiques, il faudra des années et plusieurs centaines de millions de dollars pour en restaurer sa couleur d’origine. Le défi est gigantesque et la facture sera tout autant salée. Et pourtant, il faudra les débloquer ces centaines de millions, ouvrir la valve et mener à bien cette tâche pour que l’histoire ne retienne pas de Lac-Mégantic qu’un méga gâchis environnemental!
Sur le site Le Globe, le blogueur Jimmy St-Gelais rapporte que le déversement en 2010 de 3,7 millions de litres dans une ville du Michigan, Kalamazoo, a coûté jusqu’à présent 1 milliard de dollars et l’opération nettoyage n’est toujours pas terminée! Pour Lac-Mégantic, on a avancé des chiffres allant d’un demi à un milliard de dollars et peut-être plus, selon le niveau de décontamination retenu par les autorités qui délient les cordons de la bourse. En terme clair, il faudra une masse de fric pour laver plus blanc que blanc, mais tout de même une masse de fric pour ne serait-ce qu’une petite lessive de surface qui trompera l’œil mais pas l’écosystème!
J’aimerais voir la Fondation David Suzuki coordonner les travaux de décontamination de Lac-Mégantic. J’aimerais voir les écologistes, les environnementalistes, les «verts» de cette planète venir constater sur place l’effort qui sera réellement déployé pour rendre au centre-ville son lustre d’antan, même si, il ne faut pas jouer à l’autruche non plus, un siècle et quart d’opérations ferroviaires a déjà laissé des traces dans le sous-sol.
Soyons raisonnables, aucune somme d’argent, si énorme soit-elle, ne pourra recréer ce qui a été perdu la nuit du 6 juillet: les vies humaines, le patrimoine, l’histoire, l’architecture, l’ambiance, le cachet, le fruit de plusieurs générations de commerçants et de résidants. Tout l’or du monde ne compensera jamais la destruction de l’environnement pendant des générations, les souffrances et les vies sacrifiées par ce désastre! L’ampleur de la tragédie de Lac-Mégantic commande le déploiement d’une cohorte de scientifiques et d’entrepreneurs qualifiés! Des gens responsables qui sauront réparer ce qui peut être réparé! À défaut de quoi, les dizaines et les centaines de millions qui seront injectés à court terme, dans les premiers mois du chantier, risquent fort de devenir un véritable «bar ouvert» dans un centre-ville fantôme laissé sans surveillance où ne peuvent circuler que des travailleurs à la petite semaine venus de partout pour profiter de la manne et du gain facile des heures supplémentaires, souvent payées sous la table, avec l’attrait de nombreux immeubles désertés qui deviennent des proies faciles pour les pilleurs habillés en uniformes de travail. Après chaque naufrage, il y aura toujours des rats pour vider les fonds de cale.
Lac-Mégantic ne pourra se contenter d’un vulgaire make-up, sinon le jugement de l’histoire sera impitoyable!
Documenter la tragédie
La semaine dernière, le photographe indépendant Michel Huneault en était à son sixième séjour en terre méganticoise depuis la nuit du drame. En trente jours de travail sur le terrain, il a surtout dirigé son objectif sur la nature, en particulier la rivière Chaudière qui en a mangé toute une! «L’industrie vient de nous témoigner qu’il faut mieux la réguler», a-t-il dit, tout en montrant les deux pleines pages de ses photos publiées dans le Toronto Star. L’art visuel dans toute sa palette de couleurs et de splendeurs. Une Chaudière comme vous ne la reverrez jamais plus! Ici et là des filets de vert et d’orangé, même du bleu bizarre ! Aucun photoshopping ! «Si on n’avait pas eu ces photos frappantes, il n’y aurait pas eu ce jour-là ces deux pages juste pour Lac-Mégantic!» Des photos d’une beauté hypnotique, envoûtante qui, malheureusement, peut t’amener à ta perte si tu y plonges!
Une fois parties les grandes agences de presse, Lac-Mégantic perd de l’intérêt à l’international. Heureusement, les photographes indépendants tels Michel Huneault et Benoit Aquin continuent à fournir des images aux grands quotidiens canadiens, américains et européens, en trouvant l’angle de couverture qu’il faut pour demeurer dans l’actualité. Leur travail de «documenter visuellement le drame de Lac-Mégantic» n’a pas été facile. Ils se sont le plus souvent butés aux autorités qui voulaient tout camoufler, alors que la mémoire collective réclame des images fortes captées de la façon la plus respectueuse possible. Il y a tant de leçons à tirer de ce drame-là qu’il faudra, le plus rapidement possible, en documenter toutes les facettes : pour les pompiers, les enquêteurs, les coroners, les nettoyeurs, la Croix-Rouge, la Sécurité civile, la Sécurité publique, l’environnement, la protection des sols, la protection des eaux, les scientifiques de tout acabit et les élus! Tout un nouveau plan de mesures d’urgence à écrire!
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