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L’eldorado du centre-ville: autre témoignage choquant!
Deux jours à 30$ de l’heure à se promener dans une camionnette et à virer en rond sur le chantier du centre-ville. Laver la même roche deux fois sur la berge du lac parce que le travail demandé s’est fait trop vite. Respirer le benzène à plein nez près des fosses de récupération creusées çà et là sur le site. À peine 45 minutes de «vrai» travail dans sa dernière journée de 11 heures!
Cet ex-employé venu de son propre chef à l’Écho pour témoigner de son expérience de cinq semaines dans le nettoyage du «ground zero» et de la rivière Chaudière en a gros sur le cœur. «C’est complètement n’importe quoi! Je les dérangeais. On me disait de ralentir, de recommencer le même travail !»
Maintenant qu’il a choisi de quitter volontairement un emploi pourtant très payant, ce père de famille qu’on identifiera par son surnom «Speedy» dit avoir aujourd’hui la conscience tranquille. Retour probable à la case départ, l’aide sociale. Quelque 600$ de prestations par mois plutôt que les 2000$ par semaine qu’il empochait à «faire assemblant de travailler».
Speedy est le deuxième ex-travailleur embauché pour le nettoyage du centre-ville contaminé à se pointer au bureau du journal, après cet ingénieur chimiste qui, quelques jours plus tôt, s’est fait congédier sous prétexte qu’il posait trop de questions. Tous les deux sont des résidants de la région.
Avait-il conscience des risques pour sa santé ? Quand la question lui est posé, ses lèvres tremblent, il pleure. Aucune trace de comédie dans l’attitude. Que de la détresse. «Devant le Citron Vert (l’un des sites les plus affectés par le déversement de pétrole qui a coulé vers le lac), on est devenus tout étourdis. Personne ne nous dit rien. On a décidé par nous-mêmes d’aller se chercher un masque!»
À un certain moment, il s’est retrouvé posté sur une barge pour une opération de nettoyage des roches devant le parc du boulevard des Vétérans. «On allait trop vite. Rendu au bout, on nous a fait reprendre le même travail, sur les mêmes roches déjà bien lavées. Ils veulent tous ne rien voir parce que chacun travaille pour sa propre poche. C’est pas une Baie James icitte! On est censés être là pour nettoyer une catastrophe! C’est pas mal l’histoire du Stade olympique!»
Si, pour les temps de pause, les employés sont invités à rester debout plutôt qu’à s’asseoir, c’est, dit-il, pour éviter que les badauds qui observent le déroulement du chantier derrière les barricades repartent avec l’idée que ceux qui sont payés à même leurs impôts ne font rien!
«Au début, j’aimais ça, je me sentais utile, mais le plaisir d’aller travailler n’était plus là.» L’expérience de travail n’a guère été plus concluante sur les rives de la rivière Chaudière, où il a passé sa dernière semaine.
Des firmes de location de machineries feraient elles aussi des affaires d’or ! «Un moment donné, il y avait plein de pompes de récupération du pétrole sur le site. Plusieurs ne marchaient même pas, et pourtant, il a fallu que Pomerleau se choque et fasse venir des remorques.»
Plus émotif depuis le 6 juillet, Speedy va s’offrir un peu de sommeil avant de voir pour la suite des choses. Pourquoi n’a-t-il, lui aussi, profité plus longtemps de l’eldorado? «C’est quand même chez nous ! Je me sentais mal à profiter du malheur des autres!»
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