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Les citoyens prendront la rue pour récupérer leur pont!

Richard Poirier réclame ne serait-ce qu’un peu d’ouverture de la part des autorités pour un accès au pont Agnès.
En attendant la livraison du nouveau pont entre Papineau et Lévis, les citoyens de Lac-Mégantic refusent de se résigner au détour obligé de 10 km par la voie de contournement de la 161, pour traverser au centre-ville les quelques mètres de la Chaudière. Première manifestation citoyenne depuis la tragédie du 6 juillet, ce dimanche 9 février, on attend beaucoup de monde devant l’église Fatima, rue Salaberry, à 11h00, pour une marche pacifique en direction du pont Agnès avec un seul message à livrer aux autorités: l’accès au pont pour aller en ville, au moins pour les piétons!
La patience de toute une population, séparée en deux par une rivière infranchissable, sauf pour les employés de l’hôtel de ville, les élus et les travailleurs sur le chantier, a été mise à rude épreuve ces derniers mois. «Ça va faire le niaisage!», dit Richard Poirier. Ce citoyen de la rue Garnier a décidé de prendre le bâton du pèlerin et d’organiser la manifestation de dimanche, au nom de tous ses concitoyens qui ragent au quotidien devant l’entêtement des élus à faire la sourde oreille à la colère qui gronde au sein de la communauté.
«Il faut arrêter de séparer Fatima et la Ville. Combien de personnes ne marchent plus? Combien sommes-nous à nous priver d’aller prendre un simple café de l’autre côté de la rivière, parce que nous avons ce détour à nous taper à chaque fois, alors que ça ne coûterait rien à la Ville de nous laisser marcher par l’hôtel de ville vers le parc et le boulevard des Vétérans? Combien de personnes âgées n’osent plus sortir de chez elles pour aller voir de la famille, juste de l’autre côté? Des familles séparées, des amis séparés et beaucoup de monde qu’on ne voit plus!»
Sept mois déjà que la tragédie a coupé la ville en deux et les inconvénients s’accumulent, au même rythme que les dépenses des ménages liées à ce détour qui n’en finit plus.
«Je me sens comme si on habitait un petit village et qu’on avait des kilomètres à faire pour aller en ville. Toujours à vérifier la liste des commissions pour être sûr de ne pas faire deux fois le même trajet!»
Richard Poirier évalue à au moins 20$ par semaine la dépense supplémentaire en essence pour ses petites sorties en ville!
En un an, un minimum de 1000$ par famille uniquement pour ce détour obligé, une facture qui peut facilement doubler dans le cas des travailleurs réguliers et des propriétaires de commerces et de services séparés de leur lieu de travail par la rivière. Un professionnel a même suggéré une moyenne de 2 500$ pour les familles qui ont des enfants appelés à participer à des activités régulières. En chiffres très conservateurs, des centaines de milliers de dollars dépensés, sans aucune possibilité d’aide financière de la Croix-Rouge. Sans compter l’activité économique au ralenti pour l’ensemble des commerces, pire encore pour ceux qui se trouvent «isolés» au sud de la Chaudière.
«On nous répète que la qualité de l’air est bonne, que l’eau est bonne et que le sol est bon! C’est quoi l’affaire? On se fait niaiser, mais le niaisage je ne sais pas d’où il vient. Des autorités municipales ou de plus haut?»
L’organisateur de la marche s’attend à voir entre 150 et 200 personnes se joindre à lui, dimanche. Mise sur le site de l’Écho en toute fin d’après-midi, mardi, l’annonce de la manifestation avait déjà vue près de 3000 internautes, mercredi matin, avec nombre de commentaires de citoyens confirmant leur présence. «J’ai eu à voyager quotidiennement de l’autre côté de la rivière pendant six mois. J’ai vécu cette frustration d’être si près et si loin en même temps. Presqu’à tous les jours, quelqu’un me mentionne les inconvénients de ce fossé qui sépare notre ville. J’espère que cette manifestation citoyenne ajoutera du poids à un dialogue avec le gestionnaire du chantier afin que l’ensemble des citoyens puisse enfin retrouver une petite partie de ce qu’on leur a volé», commente une entrepreneure.
À bout de patience, certains Méganticois songent à quitter. D’autres l’ont déjà fait. «La situation actuelle appauvrit davantage les familles. Elle contribue à miner le moral des gens qui peinent déjà à surmonter leur deuil. Notre patience est rendue à bout!»
La mairesse Colette Roy Laroche a toujours maintenu que la fermeture du pont Agnès à la circulation était guidée par un souci de sécurité, à la fois pour les citoyens et pour les travailleurs au centre-ville, devenu un vaste chantier.
Mais les citoyens ont droit à la vérité. Le pont est-il aussi contaminé?
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