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Gaz ostentatoire!
La journée de lundi a plutôt mal débuté. Un genre de haut le cœur qui a perduré pendant des heures, comme un motton pris dans la gorge. Un grand malaise parce que le cerveau a lu les mots «gaz de schiste» sur l’ordre du jour du conseil municipal. Sous le volet Environnement, le point 5.1 était ainsi libellé: «Rencontre de formation sur les gaz de schiste». Combustion spontanée: «Ça y est, la Ville se lance dans l’exploration de gaz de schiste!» Une bombe que personne n’a relevée, me suis-je demandé?
Appréhension, colère! Ce peut-il qu’après notre quota de pétrole de schiste atteint, on veuille fouiller le sous-sol pour espérer y trouver une autre source d’énergie sale?
Ouf! Quel soulagement quand la mairesse, le directeur général et la greffière ont fourni, en début de soirée, les explications du pourquoi envoyer un conseiller municipal participer à une «formation» sur les méchants gaz de schiste, mais pas dans l’esprit d’en savoir plus sur la façon d’en dégoter sous nos pieds. Non, le but de la rencontre, a-t-on fini par m’expliquer, est de développer une stratégie commune aux quelque 70 municipalités du Québec qui s’opposent à l’exploitation du sous-sol de leur territoire par les gazières.
Trop concentré sur nos malheurs de ville sinistrée, j’avais oublié qu’ailleurs, il y a d’autres combats, d’autres croisades qui n’ont absolument rien à voir non plus avec la guerre de foulards, de tchadors, de voiles ou de tuques, mais tout à voir avec la mise en péril de nos communautés. J’avais pas encore pris conscience qu’à Gaspé, une municipalité se voit poursuivie par une gazière parce que cette communauté a refusé à une entreprise l’accès à son territoire. Et c’est la municipalité qui serait hors-la-loi!
Ça fait mal d’apprendre qu’ici, au Québec, une municipalité n’a pas de permission à donner à une gazière si celle-ci décide du jour au lendemain qu’elle vient faire du fric en t’ouvrant les entrailles. Et t’as beau dire non, elle le fera quand même parce que la justice est de son bord et que la loi c’est la loi! Exit le populo, débarrasse, ton sous-sol ne t’appartient pas, on a acquis les droits dessus!
Une guerre épique à l’ombre de l’épervier. Printemps 2013, l’entreprise Pétrolia dépose une requête en Cour supérieure afin de faire invalider un règlement adopté par la Ville de Gaspé dans le but de protéger ses ressources d’eau potable. Ce qui aurait pour effet d’interdire tout forage pétrolier sur son territoire. Une gifle pour la pétrolière qui a déjà en main son permis de forage obtenu du ministère des Ressources naturelles. Pas de grattage de dos possible, la ville de Gaspé ne lâche pas le morceau. Et les autorités politiques sont incapables de trouver une solution qui éviterait à l’une ou l’autre de perdre la face.
La rencontre du 15 février à l’église de Saint-Bonaventure, à laquelle participera le conseiller Daniel Gendron, vise à permettre à des ministères, tels les Ressources naturelles et celui du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, à mieux arrimer les règlementations visant à protéger les milieux habités et celles autorisant l’industrie pétrolière à aller de l’avant dans leurs projets.
Le gouvernement Marois, pour l’instant, essaie de protéger le chou et la chèvre et évite de se mettre à dos l’industrie de l’or noir qui fait miroiter des richesses pour des années et des décennies à venir, au grand dam des environnementalistes. De toute évidence, la première ministre a déjà fait son lit! Les gisements pétroliers sont trop importants pour les laisser dormir encore des millions d’années. Le Québec a droit à ses rêves, okay, mais pas à n’importe quel prix!
Des vire-vents dans notre belle Gaspésie touristique, passe encore, mais que deviendrait ce paysage bucolique avec un alignement de derricks le long de la côte ou en plein milieu de la rue Principale?
Je ne sais pas quand Pauline Marois déclenchera la prochaine élection générale. Mais peu importe, je m’attends à ce que le gouvernement minoritaire actuel, avant de se mettre en mode électoral, précise sa pensée sur sa vision de l’avenir économique du Québec en rapport avec l’industrie pétrolière et gazière, davantage que sur des débats stériles autour du port de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique.
J’attends de mon gouvernement qu’il soit transparent, limpide comme de l’eau de roche. Qu’il dise à quelle enseigne il loge. Qu’il précise quels intérêts il défend, ceux des communautés ou ceux de l’industrie. Parce qu’il y a encore moyen de trouver des compromis, d’encourager le dialogue et de prôner une nouvelle entente entre ceux qui creusent au nom du fric et ceux qui, de l’autre côté de la table, subissent en payant toujours les pots cassés.
Un dialogue qui doit se faire ici aussi. Parce que, ici aussi, la population est victime d’un mur qui se dresse de plus en plus haut entre ceux qui ont le pouvoir de décider et ceux qui subissent les conséquences des décisions. Ici aussi, le fossé s’élargit entre ceux qui savent et qui se taisent et ceux qui se taisent parce qu’ils ignorent!
Ici aussi, la population a droit à TOUTE la vérité! Pas juste des fractions.
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