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Le futur propriétaire de MMA veut maintenir un lien de confiance
John E. Giles est venu bâtir un lien de confiance avec la communauté de Lac-Mégantic. (photo Pierre Lebeau)
À 62 ans, John E. Giles n’a rien d’un homme d’affaires caché au dernier étage d’une tour à bureaux de Floride, où loge son quartier général. L’idée de parcourir à bord d’une camionnette les centaines de kilomètres de voies ferrées qui séparent Montréal de Bangor, Maine, le long de la ligne qui appartenait jusqu’à tout récemment à la Montreal Maine & Atlantique, lui est venue naturellement. Un périple dans la neige qui lui aura permis de rencontrer en chemin des travailleurs, mais aussi des leaders économiques, avec qui il a établi les premiers contacts. Qu’il voulait plus chaleureux que le temps froid qu’il a affronté tout au long de son parcours épique.
Oubliez Ed Burckhardt! Le futur acquéreur des actifs de MMA, même s’il ne parle pas un seul mot de français, tient à gagner la confiance des élus et des citoyens du Québec, ses futurs partenaires. Son passage à Lac-Mégantic, le 13 mars, en fait foi.
Gagner la confiance, mission possible? «Nous ferons un bon nombre de choses (pour y arriver), livre-t-il en entrevue à l’Écho. Premièrement, nous allons leur démontrer que nous sommes plusieurs à avoir eu des carrières réussies en opérant un réseau ferroviaire de façon efficace et sécuritaire. Et aussi en créant beaucoup de valeurs et de retombées économiques avec le réseau ferroviaire.» À la tête de Great Lakes Partners, administrateur principal de la Central Maine and Quebec Railroad, John Giles connaît bien le domaine du transport ferroviaire et intermodal. Une expérience de près de 40 ans qui a débuté en 1975, alors qu’il se joignait à une filiale de US Steel, Elgin, Joliet & Eastern Railway Company. Il a ensuite fait le saut chez CSX Transportation, une entreprise qui possède 2 000 milles de voies ferrées dans 23 états américains ainsi que dans les provinces de l’Ontario et du Québec.
«Le point numéro deux, ce sera de développer une relation de confiance avec les leaders. Leur démontrer que nous avons les outils et les atouts pour mener une entreprise prospère, ici.» Un message clair qu’il a adressé le même jour devant les membres du conseil municipal de Lac-Mégantic et des leaders économiques, tels les représentants de Tafisa et de Logi-bel, venus l’accueillir au Centre sportif Mégantic.
Et finalement : «Ce qu’il faut, c’est peut-être un «doux» départ (des opérations) pour desservir la communauté et les entreprises, et démontrer dans le temps que nous pouvons être de bon voisinage et de bons bâtisseurs dans la communauté. J’ai d’ailleurs l’intention d’engager des gens du Québec, capables d’ouvrir de nouveaux marchés avec des expéditeurs et des clients, qui peuvent parler la langue d’ici et m’aider à conserver une communication constante avec les leaders et toute la communauté du même coup !»
Né en Grande-Bretagne, le futur propriétaire de la voie ferrée a grandi à Indianapolis. Son intention première, une fois aux commandes: investir entre 10 et 20 millions de dollars sur trois ans, le coût estimé pour la réparation du chemin de fer. L’ayant parcouru d’une gare à l’autre, dans sa portion québécoise, John Giles a été à même de juger que le rail n’était pas en état de transporter, de façon sécuritaire, des matières dangereuses ni même du pétrole. Pas question, donc, de relancer le transport de ces wagons-citernes.
Quant à l’idée de construire une voie de contournement ferroviaire, il se dit ouvert à l’idée de collaborer à un projet, à y consacrer des ressources et à poursuivre le dialogue.
Et puis non, après son expédition, il n’est pas découragé ! Il croit à son projet de relancer la ligne ferroviaire… en toute sécurité ! L’achat des actifs de MMA devrait se conclure vers la fin avril, début mai.
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