Un printemps «blanc» pour le Carré Bleu!

Jonathan Santerre a conduit le groupe de marcheurs jusque devant l’église Sainte-Agnès où une minute de silence a été observée.

Des quelques centaines de personnes qui étaient attendues à la marche, environ une soixantaine ont affronté la neige et une température exécrable, samedi dernier, en appui au Carré Bleu Lac-Mégantic. Sur Facebook, le mouvement citoyen pacifiste accueille des milliers de visiteurs et est «aimé» par plus de 1200 «amis». Dans la rue, l’engagement est plus sensible aux conditions météo, mais pas question pour le fondateur, Jonathan Santerre, d’en conclure à l’échec.

«On n’était pas 500 mais le cœur y était! Je suis satisfait. Les gens ont respecté le silence. J’ai senti beaucoup de fierté, beaucoup d’émotions», a-t-il livré en fin de parcours, après avoir observé une minute de silence immobile face au centre-ville dévasté.

Escortés du stationnement du Carrefour Lac Mégantic jusqu’à l’intersection Laval-Villeneuve par des autos patrouilles de la Sûreté du Québec, les participants de tous les âges ont descendu Laval d’un bon pas de marche, pour réclamer plus de transparence, tant du côté des autorités municipales que gouvernementales.
«On aimerait ça plus de transparence pour savoir où on en est rendus. On sent que c’est pas tellement le conseil municipal qui décide. Le conseil semble dépassé!», a mentionné le leader de la manifestation. Jonathan Santerre estime que c’est son mouvement qui a amené une plus grande ouverture de l’hôtel de ville face aux cris des citoyens. «La Ville commence déjà à bouger. Il y a certaines ouvertures qui se font. On est en train de faire bouger un tout petit peu les choses. Les gens, ici, veulent savoir ce qui va se passer avec leur maison, avec l’environnement. Les commerçants veulent savoir!»

Cette manifestation en plein cœur d’une campagne électorale porte-t-elle un message politique? «Le Carré Bleu ne prend pas de position partisane. Les candidats, on ne les voit pas vraiment, mais on est ouvert aux appuis!»

Respect!

Au lendemain de la marche, en réaction à la couverture qu’en ont fait certains médias, Jonathan Santerre s’est cru obligé de corriger le tir: «Certains ont titré que nous étions mécontents du travail de la mairesse Colette Roy Laroche, ce qui n’est pas véridique, puisque depuis le début du mouvement Le Carré Bleu Lac-Mégantic nous soulignons son travail admirable accompli depuis les premières heures de la catastrophe. Nous lui avons même fait part de cela lors de notre rencontre avec elle, le 3 mars. Nous avons, comme tous les Québécois et Canadiens, un grand respect pour cette femme de cœur et d’action.»
Rappel des revendications du groupe: «Nous demandons au conseil de ville et au gouvernement, impliqués dans la reconstruction du centre-ville de Lac-Mégantic, d’agir avec plus de transparence dans les différents et nombreux dossiers en cours. Nous croyons que la ville de Lac-Mégantic doit entendre et répondre aux multiples questionnements soulevés par cette reconstruction.»

Le Carré Bleu exige également une voie de contournement ferroviaire, «car cet enjeu, précise le fondateur, fait consensus parmi la population et que peu importe les coûts rattachés, ils sont moindres que ceux engendrés pour la décontamination et la reconstruction du centre-ville, sans compter tous les dommages collatéraux vécus par la population de la MRC du Granit.»

Prochain rendez-vous le dimanche 20 avril, une marche citoyenne qui promet d’être plus festive et bruyante! Une célébration de Pâques pas comme les autres!