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Un tel mépris!
Retour en arrière! Au milieu des années 70, une rumeur circulait sur la possibilité de construire un super port en eaux profondes pour accueillir des superpétroliers le long de la côte de Charlevoix. Un site était pointé du doigt le long du fleuve: Saint-Irénée, un haut lieu de villégiature bi-centenaire. À l’époque, il s’agissait d’une avenue économique possible pour le développement d’une région en recherche d’identité industrielle. Le tourisme ne suffisait pas. Quelques semaines plus tard, le projet tombait à l’eau. Pas parce que les écologistes s’étaient mobilisés, en fait les mouvements écologistes québécois sont nés après. L’idée d’approcher le transbordement du pétrole si près des côtes touristiques ne faisait même pas de vague. Les baleines et les bélugas non plus. Personne n’en inquiétait. Non, le milieu s’était dit que l’avenir économique pouvait résider dans le tourisme. Plus de touristes ! Alors ministre dans le gouvernement Trudeau, Charles Lapointe voulait miser lui aussi sur le tourisme. Ce même Charles Lapointe qui connaîtra une brillante carrière chez Tourisme Montréal, avant une fin en queue de poisson. On dira ce qu’on voudra mais, les Libéraux à Ottawa n’ont jamais affiché autant de mépris pour le Québec que les Conservateurs de Stephen Harper qui aiment bien nous huiler le dos avec du BRUT-111.
Ici, à Lac-Mégantic, comme dans le Charlevoix d’époque, on se retrouve à la croisée des chemins. On doit choisir: continuer d’être au beau milieu d’une route de passage pour les convois pétroliers et les matières dangereuses ou opter clairement pour le développement de l’industrie touristique dans le centre-ville. Les deux sont INCOMPATIBLES. POINT!
Alors, pourquoi Lac-Mégantic n’aurait pas le POUVOIR de faire un choix, ou du moins d’exiger MAINTENANT une voie de contournement vers la 161. MAINTENANT, PAS DANS 15 ANS !
Dans son rapport d’enquête, le Bureau de la sécurité des transports du Canada relève quelques informations très précieuses sur l’importance (mon œil) que la compagnie Irving accorde aux populations qui se trouvent le long de la desserte ferroviaire de MMA. Bien sûr, Irving après l’accident de Lac-Mégantic, a pris des mesures: genre, modifier son programme de formation sur le transport des matières dangereuses, demander à ses fournisseurs qu’ils classifient «correctement» le pétrole brut transporté à ses installations (comme si Irving ignorait la nature du produit qu’il achetait!), renforcer sa surveillance des installations de transbordement et, la meilleure de toutes ces mesures: collaborer pour déterminer la meilleure façon d’améliorer la surveillance des questions relatives au transport des marchandises dangereuses «compte tenu des défis commerciaux particuliers que présente le transport de pétrole brut». D’où ma question: Irving, as-tu une âme? Mais vous connaissez la réponse!
Aux États-Unis, vous savez quoi? Le National Transportation Safety Board a émis quelques recommandations découlant des événements tragiques de Lac-Mégantic. L’une d’elles est fort révélatrice de l’importance que les Américains accordent à la sécurité des populations. Ils n’ont pas si farouchement lutté pour l’indépendance pour se retrouver soudain à la merci de la dépendance des puissances commerciales. Non. Là-bas, l’humain à un poids dans les décisions des élus. Vous savez ce que l’une des recommandations dit de plus sensé, et qui n’a jamais été abordé de ce côté-ci de la frontière, où ton premier ministre est d’avantage la marionnette du lobby pétrolier? La recommandation américaine parle du choix des itinéraires et, lorsque possible, exiger que les trains clés qui transportent des liquides inflammables soient réacheminés pour éviter de transporter de telles matières dans des zones peuplées ou sensibles. Ici, on était et on demeure une zone peuplée ; ici, on était et on demeure une zone sensible!
Le rapport du BST est clair: Transports Canada n’était pas conscient de l’envergure des faiblesses de la MMA en matière de sécurité. Et vous avez une compagnie, Irving, qui parle de «défis commerciaux particuliers» en parlant de nous, plutôt que de parler de sécurité des populations qu’elle méprise, parce qu’elles ne font simplement pas partie de leur équation mathématique.
Cette compagnie Irving que le gouvernement canadien récompense en lui offrant des dizaines de milliards de dollars de contrats, alors que le même gouvernement se contente de dire à Québec: refilez-moi les factures pour Lac-Mégantic, on pourrait peut-être en payer 50%! Dégueulasse, juste dégueulasse!
Le gouvernement conservateur a intérêt à ce que le Recours collectif Lac-Mégantic se règle au plus sacrant. Pour lui, Lac-Mégantic est une épine dans le pied, une tâche d’huile sur son dossier déjà souillé par son incompétence crasse en matière d’environnement et de respect des populations. Si l’équipe Harper est réélue majoritaire, je comprendrais Irving de tant nous mépriser! Le respect ça se gagne, mais pas en se laissant piétiner !
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