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La guerre n'est pas une solution
(Lettre ouverte à Stephen Harper)
Monsieur le premier ministre. Votre gouvernement veut précipiter le Canada en guerre contre le groupe autoproclamé État islamique en Irak, puis éventuellement en Syrie.
Les exactions de «l'État islamique» sont bien sûr inacceptables, comme le sont les millions de morts au Congo ou les décapitations étatiques en Arabie Saoudite. Mais la guerre n'est pas plus une solution acceptable contre «l'État islamique» qu'elle ne le serait contre le Congo ou l'Arabie Saoudite. «La guerre est une folie», comme l'a rappelé très récemment le pape François. Et elle n'est jamais une solution véritable, et encore moins durable, aux graves conflits qui perturbent de nombreuses régions du monde, particulièrement au Moyen-Orient à la suite de la guerre menée par les États-Unis et leur «coalition» contre l'Irak à partir de 2003.
Vous l'avez vous-même avoué en Chambre, une telle guerre aérienne ne pourra pas vaincre ou faire disparaître «l'État islamique». Si elle a l'avantage politique (et électoral) de faire peu de victimes canadiennes, puisqu'on bombardera du haut des airs, elle ne sera pas moins meurtrière et dévastatrice pour les populations locales, y compris les très nombreux civils, femmes et enfants qui, comme dans chaque guerre, en seront les «dommages collatéraux».
Votre décision politique d'aller en guerre, en notre nom, repose en très grande partie sur l'émotion sélective alimentée par la décapitation de quelques Occidentaux et sur de sordides calculs électoraux. Aucune de ces deux raisons ne justifie un recours à la guerre. Et mêler la décision d'entrer en guerre avec des préoccupations électorales est proprement immoral.
Monsieur le premier ministre, je vous dois le respect dû à votre élection démocratique à la tête du pays. Mais je promets de m'opposer fermement, par tous les moyens non violents dont je dispose, à cette guerre injuste, inefficace et immorale que vous voulez nous imposer.
Veuillez accepter, monsieur le premier ministre, l'expression de mon refus le plus solennel de participer, de quelque façon que ce soit, par mes taxes ou autrement, à cette guerre qui ne fera qu'aggraver encore un problème déjà tragique et très complexe.
NON à la guerre, aérienne ou autre, en Irak et partout ailleurs au Moyen-Orient.
Dominique Boisvert
Scotstown
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