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Des dommages qui s’étendent…
En découvrant les activités qui se déroulent dans un périmètre élargi de quelques kilomètres autour du lieu du déversement de pétrole brut, un seul constat s’impose: les citoyens devront prendre leur mal en patience encore longtemps. «On a beau nous laisser croire qu’il ne restera plus de traces d’hydrocarbures, on est loin d’être rendus là», suggère Jacques Gagnon, au retour d’une promenade le long de la Chaudière. «À voir les installations qui serviront à dépolluer un tout petit secteur de la rivière Chaudière, on se rend compte que certains riverains subissent des dommages importants sur leurs propriétés. À quoi ressemblera ce coin de terre lorsqu’ils le redonneront à son propriétaire?»
Il parle au nom du Comité citoyen de la région du lac Mégantic, l’organisme qui s’est donné comme mandat de recueillir de l’information scientifique indépendante concernant l’état de l’eau, de l’air et des sols de la région. En commençant par de fines observations des interventions en lien avec la décontamination des milieux de vie.
«En ce qui concerne le cas qui nous préoccupe actuellement, nous songeons faire appel à des spécialistes en éco-toxicologie. Nous ne commenterons pas plus pour l’instant les méthodes qui sont utilisées pour intervenir sur les sédiments de la rivière Chaudière. Il est cependant pertinent de se rappeler que ce sont des riverains qui ont sonné l’alarme en révélant la présence d’hydrocarbures dans les sédiments de la rivière Chaudière. En juillet 2013, alors que les autorités faisaient état de la situation, ils ne tenaient pas compte de cette contamination», insiste M. Gagnon.
Parmi les interrogations du groupe de vigile, le fait que, présentement, ce soit la multinationale World Fuel qui intervienne par le biais de son sous-contractant Conestoga-Rovers & Associates (CRA) alors que cette même World Fuel est en appel de l’Ordonnance de décontamination portant le numéro 628, émise par le gouvernement du Québec, le 29 juillet 2013!
Dans la zone visée par les travaux de la CRA, l’analyse des données de contamination sédimentaire a révélé une augmentation des concentrations d’hydrocarbures entre septembre 2013 et juin 2014, une situation que la Société pour Vaincre la Pollution attribue aux écoulements d’hydrocarbures du site de déversement, particulièrement après les pluies d’automne de 2013, la fonte des neiges et les pluies printanières de 2014.
Seize mois après le déversement de millions de litres de pétrole brut dans l’environnement de Lac-Mégantic, voilà donc où en sont les travaux de décontamination. «On semble encore se demander de quelle façon on procédera pour décontaminer un petit secteur fortement pollué. Quoi qu’on en dise, on a ici la preuve que ni le ministère de l’Environnement, ni les grands joueurs du secteur pétrolier ont quelque plan d’intervention que ce soit pour faire face à des déversements majeurs d’hydrocarbures, comme celui que nous avons subi ici, à Lac-Mégantic.
Selon Jacques Gagnon, le cas de Lac-Mégantic et de la contamination de la rivière Chaudière par le déversement d’hydrocarbures viennent prouver à quel point il serait suicidaire pour la santé du fragile écosystème du fleuve Saint-Laurent, d’autoriser la construction d’un oléoduc qui le traverserait, autant que de laisser passer des superpétroliers de 60 000 tonnes chargés de pétrole issu des sables bitumineux de l’Alberta. «Il faut regarder les choses en face; on n’a qu’une seule planète Terre et elle a besoin de son eau pure, source de vie.»
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