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Lettre au Premier ministre
M. le Premier ministre Philippe Couillard. Je m’adresse à vous en désespoir de cause en tant que nouvelle victime de la tragédie qui afflige actuellement plusieurs autres Méganticois comme moi.
Le premier train, celui de la mort, a fauché la vie de 47 Méganticois le 6 juillet 2013, en plus de raser et de contaminer près de la moitié des bâtiments, commerces et terrains d’une partie de notre centre-ville.
Heureusement, ma maison ainsi que celles de plusieurs autres résidents et commerçants ont pu être épargnés, mais pas pour longtemps semble-t-il!
Suite à une décision récente de notre Conseil de ville le 29 octobre dernier, un deuxième train, celui des bulldozers de la finance cette fois, s’apprête à démolir à grands frais (entre 40 et 100 millions $) ma maison ainsi que 37 autres bâtiments et commerces de la partie sud-est de notre beau centre-ville historique. Il y aura plus de 50 nouvelles victimes, économiques cette fois, car les compensations financières proposées sont loin d’être équitables. Ceux et celles qui désirent obtenir le plein montant, soit la valeur de leurs assurances, ont l’obligation de réinvestir à Lac-Mégantic.
Je vous l’assure M. le Premier ministre, ma maison n’est pas du tout contaminée. Je l’ai acquise à ma retraite de mes parents décédés et j’y ai investi toutes mes économies en rénovations, quelques mois seulement avant la tragédie du 6 juillet 2013.
Ce que je ne comprends pas M. le Premier ministre, c’est votre gouvernement, confronté à l’austérité et à des coupes importantes en santé, en éducation, en développement social et économique, accepte sans se questionner de dépenser encore plusieurs dizaines de millions de dollars dans une opération de démolition systématique de la partie non sinistrée de notre centre-ville historique. Seulement quelques bâtiments y seraient contaminés, alors que la grande majorité en serait exempte. Leur démolition complète fera pratiquement plus de dommages que le convoi de la MMA! Alors, pourquoi tout jeter par terre aux frais des contribuables québécois déjà très affectés par l’austérité?
M. Le Premier ministre, s’il-vous-plaît, ramenez à l’ordre nos décideurs locaux, ils ont perdu tout sens de la mesure!
Hélène Rodrigue
3538, rue Thibodeau
Lac-Mégantic
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