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Pourquoi je ne participe plus aux réunions de Réinventer ma ville
Tout d’abord, si personne ne le réalise, les citoyens de Lac-Mégantic ont déjà réinventé cette ville avec les diverses relocalisations et nouvelles constructions au cours des deux dernières années.
Réinventer la ville a été d’abord d’une inspiration fort louable mais plusieurs comme moi ont rapidement déchanté lorsque des croquis nous ont été soumis de nous savons où et malgré les diverses représentations le tout est demeuré pratiquement statique.
Coup de théâtre en novembre dernier, on rase tout sans distinction. La démarche dite citoyenne continue comme si de rien n’était et se donne l’autorité morale de représenter la voie des citoyens avec une démarche qui aurait dû tomber avec la démolition de ce qui restait du défunt centre-ville. Du 30% de potentiel commercial à relocaliser sur cette surface à reconstruire il y a quelques mois, que reste-t-il?
On nous demandait de vraiment rêver au début mais à mon avis peu a été retenu des citoyens des premières heures. À titre de citoyen d’une propriété en marge de la catastrophe, les décideurs publics semblent faire peu de cas de l’impact de leur décision sur notre environnement immédiat. D’ailleurs, aucun d’entre eux sont venus s’enquérir de ce que nous pouvons penser de ce nouvel aménagement urbain sur le vécu futur de ce qui reste de notre petit quartier. Peut-être que l’on doit se compter chanceux d’avoir encore notre toit quand d’autres ont tout perdu dans le sinistre ou l’expropriation dans l’intérêt collectif. Et cet intérêt collectif, nos élus la saisissent-il bien lorsque je constate que ces décisions de réaménagement changeront la figure de cet endroit de façon indélébile pour plusieurs générations à venir?
Comment un conseil municipal qui a vu son mandat se prolonger de deux ans dans l’urgence d’agir dans la catastrophe peut se dire représentant de la population dans le désir de réaliser ce plan de reconstruction? Une période électorale municipale arrive à terme en novembre prochain. Elle devrait servir de référendum ou du moins les candidats qui se présenteront devraient retourner voir leur citoyens pour savoir ce qu’ils veulent réellement et non ce qu’eux-mêmes pensent bien pour nous.
Pour ma part, j’ai perdu confiance en cette démarche tout comme ce qu’elle réalise et m’en dissocie complètement. Je ne me sens plus écouté ni respecté après tout ce que nous avons subi et enduré depuis deux ans. Pour nous elle constitue une plus grande catastrophe que la première. Lorsque l’on sait que plusieurs acteurs tentent de recruter de nouveaux citoyens, les décideurs devraient se soucier de poser des gestes réels envers les actuels résidents qui regardent sérieusement se retrouver où il fait mieux vivre.
Patrice Laframboise
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