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Les correctifs de la CMQ qualifiés de «maquillage»
Robert Bellefleur, Gilbert Carette et Richard Poirier (au centre en arrière plan) déplorent l’absence de réelles réparations autour de ce ponceau, les cavités causées par les pluies diluviennes ayant tout simplement été remplies avec de la roche.
Des citoyens de Baie-des-Sables inquiets, dont Robert Bellefeur et Ricard Carette, en compagnie du représentant du comité Sécu-Rail Richard Poirier ont invité les médias locaux à une «visite guidée» mardi matin. Selon eux, les correctifs effectués par la Central Maine & Quebec Railway en fin de semaine dernière ne sont rien de moins que du maquillage.
Le réseau dont la sécurité est depuis plusieurs mois décriée par les principaux intéressés, a de plus subi les contrecoups des pluies diluviennes du 19 juillet. Malgré les récents travaux effectués, rien n’a vraiment été réparé selon eux. «Des amas de pierres ont été jetés dans les cavités creusées par l’érosion des ponceaux, quelques éclisses changées, du ballast étendu ici et là. Rien que du patchage et du taponnage», considère Robert Bellefleur. «Ça revient à dire qu’on a mis un plaster pour soigner un cancer», image Richard Poirier.
L’état d’un ponceau à quelques dizaines de mètres des résidences de la rue Baie-des-Sables inquiète particulièrement ces citoyens. Gilbert Carrette, qui a œuvré de nombreuses années pour le ministère des Transports, y voit un réel danger de déraillement. «Le ponceau de tôle n’a plus de fond, ce qui cause un affaissement de la voie à cet endroit. En plus, l’eau passe sur les deux côtés. Ce qui fait la force d’un ponceau ou d’un tuyau c’est son enrobage. En plus, c’est miné par la rouille. Tout ce qu’on a fait c’est étendre de la garnotte là-dessus.» Une opération consistant à masquer le problème au cas où il y aurait une inspection renchérit M. Poirier.
«Quand un rail est abîmé, Transport Canada émet un avis de réduction de vitesse. Sauf que dans le cas d’un ponceau corrodé c’est davantage dangereux parce que le train demeure plus longtemps dessus», fait valoir Robert Bellefleur. Au lendemain des orages violents, ce dernier a émis un signalement de danger imminent d’effondrement à la Sécurité publique, la ville de Lac-Mégantic ainsi qu’à la Sûreté du Québec. Sans réponse jusqu’à maintenant, mis à part un accusé de réception signifiant que le dossier serait soumis au gouvernement fédéral.
«S’il n’a plus rien pour le soutenir, le rail va céder. Si le train déboulait, toute la rue Baie-des-Sables serait affectée», expose M. Carette. Sans compter que cette réalité pourrait bien n’être que la pointe de l’iceberg. «C’est la partie du réseau qui a été le plus marchée, inspectée. Mais il y a aussi tout le secteur du chemin de Woburn. Il serait intéressant que chaque personne demeurant près de la voie ferrée aille inspecter son secteur et qu’on nous fasse signe si on détecte quelque chose», émet Richard Poirier. «Ça pourrait prendre dix ans avant qu’on ait une voie de contournement. D’ici là, on ne peut mettre en péril la sécurité des citoyens», conclut-il.
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