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(Réplique au texte de Paul Dostie, «Entre le dijhad et le terrorisme commandité»)
Comme vous m'interpellez directement, M. Dostie, j'userai d'un dernier droit de réponse avant de laisser là un débat qui n'avait pas vocation à s'éterniser dans ces pages.
Pour répondre seulement aux questions que vous m'adressez dans le flot de votre propos, mélangeant étrangement inquisition et génocide rwandais ou encore talibans et paradis fiscaux, je me contenterais simplement de trois points:
- Non, je ne me sens aucune responsabilité dans l'absence de réaction de l'ONU dans la crise syrienne: ce serait me donner beaucoup d'influence. À titre personnel, je n'ai jamais voté pour un gouvernement prônant une politique de désengagement militaire en Syrie ou ayant de la sympathie pour les pays finançant le terrorisme. Seulement, vivre en démocratie implique qu'avoir un avis ne signifie pas qu'il sera nécessairement écouté. Par ailleurs, je n'ai jamais appelé à «sauver notre peau et abandonner d'innocentes victimes», c'est même à l'opposé de ce que j'ai écrit.
- Je ne partage pas votre vision ethnocentrique de la géopolitique qui voudrait que le moindre événement, bon ou mauvais, qui survient dans le monde soit nécessairement le fait des Occidentaux. Je persiste à penser qu'Africains, Arabes, Perses, Asiatiques ou autres sont tous comme nous, architectes de leur histoire. Cela suppose des alliances, des intérêts communs, des amitiés mais aussi des frictions et parfois des guerres entre les peuples. Il serait temps que nous cessions de voir le monde ne tourner qu'autour de nous...
- Enfin, puisque vous semblez ne pas savoir «à qui devons-nous déclarer la guerre», je vous propose d'essayer de rencontrer certains réfugiés qui arriveront bientôt au Québec. Ils seront sans aucun doute mieux informés que vous ne l'êtes. En les voyant, vous pourrez toujours essayer de leur expliquer notre inaction par votre théorie de la coquerelle: ils apprécieront sûrement. S'ils ont de l'humour.
Comme vous pouvez le lire, je ne partage, comme responsabilité, que celle (déjà importante) de la solidarité avec les peuples opprimés dans le monde par l'obscurantisme islamiste, car comme vous le reconnaissez «nous n'avons pas l'excuse de l'ignorance».
Soyez assuré que cette intervention sera la dernière: en réagissant il y a deux semaines à votre tribune, je tenais à protester contre une instrumentalisation de l'histoire que les djihadistes eux-mêmes n'auraient pas renié. Mon but n'était pas et n'est toujours pas d'étaler mes convictions politiques. Je retourne à ma famille, à mon travail et nous souhaite à tous une meilleure année à venir.
Quentin Gobert
Lac-Mégantic
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