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Voulant protéger ses enfants, elle risque 15 ans de prison

Selon un jugement rendu par la Cour suprême le 11 décembre, M doit être extradée aux États-Unis, plus précisément dans l’état de la Georgie, où elle devra répondre à des accusations de kidnapping. De l’autre côté de la frontière, un tel crime est passible d’une peine d’emprisonnement de 15 ans. Pourtant, cette résidante de Lac-Mégantic a agi comme toute bonne mère l’aurait fait en sauvant ses trois enfants victimes d’un père violent.
À l’automne 2009, M, dont l’ex-conjoint a obtenu la garde de leurs trois enfants, reçoit un appel de ces derniers. Cachés dans un garage désaffecté depuis une semaine après s’être enfui de leur père violent, ils souhaitent retourner chez leur mère, qui acquiesce aussitôt à leur demande.
À Noël de cette même année, alors qu’elle réside dans une maison d’hébergement de la région estrienne en compagnie de ses trois enfants, M reçoit la visite des policiers. Accusations de kidnapping en provenance des États-Unis. En plus de son arrestation et de son transfert à la prison Tanguay, ses enfants sont placés en famille d’accueil.
Informée de l’existence de La Bouée, M décide de contacter sa directrice, Sylvie Morin, pour demander de l’aide. «L’organisme s’est porté garant du respect de toutes les conditions qui lui étaient imposées et qu’elle a toutes respectées. Durant trois mois, on l’a accompagnée et soutenue afin qu’elle puisse récupérer ses enfants», relate Mme Morin.
M s’est par la suite établie à Lac-Mégantic avec ses trois enfants et sa mère. En Cour supérieure, le jugement est formel: elle a effectivement agi pour le bien de ses enfants. Une victoire… malheureusement de courte durée.
Du côté américain, on revient à la charge. M perd son procès en Cour d’appel. En mars 2014, on tente de faire renverser le jugement en cour suprême. Mme Morin mentionne l’implication gratuite de Julius Gray dans tout le processus, l’avocat réputé ayant accepté de défendre la cause pro bono. «Je tiens vraiment à lui rendre hommage», souligne-t-elle.
«Tout au long, il a été défendu qu’on ne peut pas punir une personne pour un geste qui ne serait pas puni ici. Trois juges sur sept se sont exprimés contre l’extradition», rapporte Sylvie Morin, déplorant qu’au final, M doit être extradée dans les 45 jours suivant le jugement. Ses deux enfants d’âge mineur seront confiés à la DPJ et sa mère devra vivre en résidence pour personnes âgées. À moins que…
« Nous effectuons présentement des démarches auprès de la ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould pour que cette famille demeure réunie. On demande aussi à la population de dénoncer cette injustice en acheminant un courriel à Jody.Wilson-Raybould@parl.gc.ca. Le temps presse parce que cette extradition peut-être effective d’ici au 25 janvier», signale Sylvie Morin, qui a déjà informé le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu du dossier et comptait en faire autant auprès du député fédéral de Mégantic-L’Érable, Luc Berthold.
Mme Morin rappelle que le désir de M a toujours été de protéger ses enfants. «C’est incroyable de voir la force que cette femme a gardée tout au long. Le verdict de vendredi était un gros choc. C’était illogique, personne ne s’en attendait.»
La vidéo «Extradée pour avoir protégé ses enfants», partagée via Youtube, était déjà vue un millier de fois quelques heures seulement après sa mise en ligne. Mme Morin encourage sa large diffusion. D’autant plus que M, détenue présentement à la prison Tanguay, a entamé une grève de la faim.
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