Actualités
Clin d'oeil
Culture
Opinion
Les gérants d’estrade du centre-ville
Je lis avec désolation les débats qui animent les passions sur les destinées du futur centre-ville. Je suis originaire de la grande région de Lac-Mégantic et grandi en périphérie du centre-ville pendant 18 ans.
Avant la tragédie, le centre-ville s’était métamorphosé au fil des années, apportant des améliorations de la trame urbaine, en harmonisant les façades sur le plan architectural, fleurissant les lampadaires. Les citoyens et anciens résidents étaient fiers de leur centre-ville. Le centre-ville était à l’image des citoyens, avec fierté et modestie selon les moyens financiers et la grosseur de la ville.
Après la tragédie, plusieurs décisions ont été prises avec toute l’urgence qui nécessitait pour une telle destruction massive d’un bâti urbain, en assurant un rétablissement des services de base pour desservir la population (épicerie, pharmacie, pont alternatif (etc). Par la suite, un certain «syndrome de grandeur de projection titanesque» d’un centre-ville au goût international en oubliant les origines et le vécus des citoyens qui ont marché ce centre-ville. Faire des comparaisons avec la ville de Paris, avenue des Champs Élysées, ça manque de modestie et de réalisme.
La destruction de tous les bâtiments a évacué tout l’historique patrimonial d’une communauté. Je comprends le geste de la décontamination des sous-sols et fondations mais cette contamination n’avait quand même pas migré jusqu’au deuxième étage. Une conservation des façades et du bâti existant aurait pu se faire pour certains immeubles significatifs afin d’avoir un rappel historique. De vouloir tout galvaniser, aseptiser et de rendre contemporain le centre-ville, on passe à côté de l’identité et des origines de ce centre-ville représentatif des Cantons de l’Est. La ville de Lac-Mégantic aurait pu passer à l’histoire en relevant le défi de conserver et de mise en valeur après sinistre du bâti partiellement détruit sans nécessairement faire «table rase».
Pour ce qui concerne les pistes cyclables, débat disproportionné et élément de discorde, je suis amateur de vélo et j’en ai parcouru des kilomètres en milieu urbain. L’attrait d’une piste cyclable est son environnement naturel, un parc, un bord de l’eau, une marina et non une artère commerciale. Je pense que le centre-ville sera très bien desservi par la piste longeant le boulevard des Vétérans. Une piste cyclable comme sur la portion très commerciale de Maisonneuve au centre-ville de Montréal, a sa place mais nous sommes à des années-lumière de la concentration d’édifices à bureaux et cette piste devient une alternative à la congestion automobile.
La notion d’un centre-ville sans stationnement sur l’artère principale est utopique car la notion d’une ville-centre de services offerts à une population non seulement locale mais des environs desservant plusieurs villages nécessite une automobile et non nécessairement un vélo. De plus, cette configuration n’aura aucune utilité pendant la saison hivernale.
En terminant, j’espère comme l’a si bien fait la ville de Chicoutimi après une destruction partielle de son centre-ville lors du déluge de 1996, des insertions en granit au sol soient installées. Ceci rappelle les numéros civiques des bâtiments détruits par la force de la nature, pour rappeler aux générations futures qu’il y avait vie à cet endroit avant la catastrophe.
Richard Bédard
À lire aussi
-
Sports volley-ball
L’Or à domicile pour les Cadettes!
-
Sports Hockey
Le Sauro Atome B décroche le titre de Champion provincial de l’Ouest du Québec
-
Actualités Communauté
Lumière sur la participation citoyenne
-
Culture Théâtre
Merci pour l’authenticité!
-
Sports Golf
Le golf: de moins en moins un loisir de retraité
0 commentaire

-
Lettre à un employeur non concerné
15 avril 2025
-
Un recul inexplicable
26 mars 2025
-
Bravo pour ce parcours exceptionnel!
11 mars 2025
{text}