Le Reflet du Lac

«Concevoir l’espace, c’est favoriser la rencontre de l’autre» -Pierre Thibault, architecte

«Concevoir l’espace, c’est favoriser  la rencontre de l’autre» -Pierre Thibault, architecte - Claudia Collard : Actualités

L’architecte Pierre Thibault

L’architecture va bien au-delà de l’apparence d’un bâtiment. En fait, elle joue un très grand rôle dans nos vies. «Mais on y accorde peu d’importance. Globalement, au Québec comme ailleurs en Amérique du Nord, on a fait un déficit de planification. Les villes se sont construites en fonction de l’automobile. Pour ça, on a été prêt à briser le paysage, détruire des quartiers. On a oublié que la vraie vie ne se passe pas dans notre auto. Concevoir l’espace, c’est d’abord favoriser la rencontre de l’autre», communique Pierre Thibault

En entrevue avec l’Écho, peu avant la conférence qu’il donnait mardi à la gare patrimoniale sous l’initiative du Bureau de reconstruction, l’architecte de Québec qui a mené de nombreux projets résidentiels, institutionnels et de design urbain juge primordiale l’élaboration d’un plan d’ensemble propre à chaque ville et village. «L’architecture c’est aménager des espaces pour faire en sorte que les gens se rencontrent davantage. L’esthétisme d’une bâtisse c’est important mais c’est surtout comment elle interagit avec les autres. Les villes du monde qui reçoivent le plus de visiteurs sont celles qui ont une grande cohérence.»

Propriétaire d’un atelier situé dans le quartier Saint-Roch, il site ce secteur comme un bon exemple de réappropriation du centre-ville par la collectivité. Dans son équipe de travail, aucun membre ne possède de voiture. Tous se déplacent à pied. «Quand on a connu le plaisir de marcher, ses bienfaits au niveau physique, le temps de réflexion et les rencontres de qualité que cette activité procure, on a plus le goût de revenir en arrière.»

Selon M. Thibault, le modèle des banlieues est aux antipodes du milieu de vie qu’il préconise. «Au niveau du développement durable, la banlieue a tout faux. «Ça prend énormément d’espace, les coûts d’infrastructures énormes, les distances à parcourir considérables et leur aménagement ne favorise pas les rencontres.»

Pierre Thibault déplore que dans de nombreuses villes, on applique le même modèle sans se poser de questions. «La réflexion ne peut être faite par le promoteur immobilier, ce n’est pas son rôle: il est là pour faire de l’argent, pas pour le bien commun. D'où l’élaboration d’une vision, qui va servir de guide. Il est important de développer un plan d’ensemble même si on n’a pas les moyens de le réaliser dans l’immédiat. Juste l’imaginer, concevoir ce qu’il pourrait être, ne coûte pas cher et fait du bien. On partage cette vision, ce qui peut déjà créer de la fierté et un sentiment d’appartenance. Il faut être capable de se projeter dans 10-15 ans, tenir compte des changements climatiques et défis énergétiques. Faire participer les citoyens de tous âges et intégrer beaucoup les jeunes, qui sont des acteurs de changement», transmet-il, saluant les initiatives déjà menées jusqu’à maintenant pour l’aménagement de la zone sinistrée, soutenant que l’exercice pourrait s’appliquer à l’ensemble du territoire de Lac-Mégantic.

Les bons coups à l’étranger sont également des sources d’inspiration, considère Pierre Thibault, notamment en Scandinavie, où le climat se rapproche du nôtre. «Je suis récemment allé à Stockholm et Oslo et j’ai essayé de trouver des projets qui n’étaient pas réussis; c’était très difficile. Il y a une grande planification, un souci du bien commun dans l’élaboration des projets. À long terme, ça crée des villes où on sent qu’il fait bon vivre.» Plus près de nous, il cite l’exemple réussi de Baie-Saint-Paul, où il a œuvré au projet du Musée d’art contemporain au début de sa carrière. «Je me souviens qu’à l’époque, les gens n’étaient pas contents parce que le bâtiment allait être situé près de l’église. On pensait en fonction de l’auto, on disait que ça allait créer trop de trafic… Transformer les mentalités c’est long, mais ça prend avant tout une volonté en faveur du changement.»

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