Actualités
Culture
Opinion
Sports
Les employés du Maxi en grève!
Les employés du Maxi de Lac-Mégantic sont en grève depuis le 21 juillet. Un mouvement déclenché aux environs de 18h30, les négociations en cours n’ayant pas connu le dénouement souhaité.
«On demande un rattrapage salarial. Les employés ici sont payés en moyenne 5% moins cher que dans les autres Maxi. Ici, avant de changer d’échelle salariale ça prend 600 heures alors qu’ailleurs il en faut 500. L’employeur nous dit que c’est normal parce qu’à Lac-Mégantic les maisons sont moins chères… Pourtant son pot de beans, il le vend le même prix qu’à Sherbrooke», dénonce Bernard Cournoyer, coordonnateur régional pour la Centrale des Syndicats démocratiques (CSD).
Autre élément de frustration chez les employés du marché d’alimentation de la rue Laval, la difficulté d’obtenir un poste à temps complet. «Selon la convention collective il y a des avantages à avoir un poste à temps plein, sur le plan des vacances, des assurances collectives, des fériés… L’employeur a des ratios à respecter par rapport à ça et il ne le fait pas. Même si des gens à temps partiel font des semaines de 40 heures depuis un an, il n’ont pas accès au statut à temps plein", communique M. Cournoyer.
Jacinthe Dubois, préside le syndicat des employés du Maxi de Lac-Mégantic, lequel réuni une soixantaine de personnes. À l’emploi de la compagnie depuis 25 ans, elle gagne 14,43$ l’heure, comparativement à 17,04$ pour un poste similaire à Granby et 15,22$ dans un Maxi de Sherbrooke. «Ce n’est pas logique. On demande le même salaire qu’à Sherbrooke. On demande un salaire raisonnable pour vivre convenablement. On y a droit!», transmet Mme Dubois.
Auparavant affiliés à la FTQ, les salariés du Maxi de Lac-Mégantic ont changé d’allégeance syndicale, optant pour la CSD en décembre dernier, «pour avoir plus de respect de l’employeur et de meilleures conditions de travail», explique Jacinthe Dubois.
Autre demande à l’employeur, un pourcentage des recettes supplémentaires engendrées au lendemain de la tragédie de 2013, qui a entraîné la fermeture du marché Metro durant 15 mois. «On a demandé une compensation pour le travail qu’on a fait. Le patron ici a eu un gros bonus, on a connu des records de ventes, la compagnie a fait beaucoup d’argent. La richesse, ça se partage. L’employeur nous a dit qu’on avait eu de la reconnaissance; on a eu des beignes et du café!», déplore Mme Dubois. Elle ajoute que des employés qui avaient des proches décédés dans la tragédie n’ont même pas pu obtenir un congé pour assister à la messe commémorative.
Les salariés du Maxi transmettent que le marché d’alimentation demeure fermé jusqu’à ce que l’employeur décide de rouvrir les négociations. Chose certaine, l’arrêt des opérations ne passera pas inaperçu en ce début des vacances de la construction…
Réaction de l’employeur
Johanne Héroux, directrice principale, affaires corporatives et communications chez Provigo, membre du groupe Loblaw, déplore cette grève, qui a entraîné la fermeture du magasin. «Le comité syndical a quitté la table des négociations au terme de non pas six, mais bien dix rencontres. Nous souhaitons pouvoir poursuivre les discussions de bonne foi, de manière à pouvoir en venir à une entente qui permettrait d’assurer le maintien des emplois, la viabilité et la pérennité des opérations ce magasin à long terme, compte tenu des conditions qui prévalent dans ce marché», a-t-elle transmis, précisant que «les employés de ce magasin reçoivent un salaire qui équivaut au salaire moyen des employés Maxi de la province et qu’il est même supérieur à ce que l’on peut observer chez la compétition.»
En ce qui a trait à la tragédie du déraillement ferroviaire, Mme Héroux souligne l’excellent travail de ces employés qui sont venus en aide à leur communauté. «Nous n’avons aucun souvenir d’avoir empêché quiconque de participer à la messe commémorative, mais si tel fut le cas dans une situation exceptionnelle, nous le déplorons vivement en tant qu’entreprise. D’ailleurs, plusieurs mesures ont été offertes, dont un service d’aide gratuit qui a été mis à la disposition des employés qui ressentaient le besoin.»
En terminant, l'employeur s'excuse pour tout inconvénient découlant de la grève auprès de la clientèle. «Nous espérons pouvoir vous servir à nouveau dans les plus brefs délais. Nous espérons donc qu’une nouvelle date de négociation en présence du médiateur sera convenue le plus rapidement possible.»
À lire aussi
0 commentaire
-
Un gros chat noir
24 septembre 2024
-
Un devoir de mémoire et de vigilance
14 août 2024
-
Il y a des limites au manque de reconnaissance!
27 juin 2024
{text}