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Mégantic bientôt sur grand écran ?
«Toutes ces choses sont interreliées comme les wagons d’un train et ce train est proche de quitter les rails!» La réflexion est tirée du film Crise à Deepwater Horizon présenté jusqu’au 13 octobre au Cinéma Mégantic. L’incroyable histoire vraie de la plus grande catastrophe pétrolière de l’histoire. L’explosion de la plateforme survenue le 20 avril 2010 a fait 11 morts, plus d’une centaine de blessés et des milliards de dollars de dommages à l’environnement!
En ce dimanche après-midi, guère plus d’une dizaine de personnes prennent place dans la salle. Si peu de monde alors que le film, mettant en vedette de grands noms d’Hollywood, raconte une tragédie qui a des points communs avec celle de Lac-Mégantic. La recherche du profit et le laxisme des autorités.
L’exploration et le transport du pétrole sont deux mondes connectés par leur niveau de risques élevé. En volume de litres de pétrole répandus, Deepwater Horizon en a déversé dans le Golfe du Mexique et sur les côtes 100 fois plus que le train à Lac-Mégantic! Lac-Mégantic a fait quatre fois plus de morts!
On prétend qu’une grande partie des ouvriers ayant travaillé sur la plateforme pétrolière où l’accident s’est produit était contre le fait de faire ce film. Ils y voyaient un manque de respect vis-à-vis des défunts.
Et si on se faisait notre scénario, à nous, de cette longue nuit de Mégantic? Nous avons le choix du titre: Blanche est la nuit !, Nuit rouge, Longue est la nuit ! , Une ville brûle ! ou encore Et soudain l’enfer ! L’histoire commence au Dakota-du-Nord, dans les vastes étendues où s’extrait du pétrole de schiste. Fondu panoramique sur les puits d’où sort le pétrole sale. Chargement dans des wagons-citernes trop vieux, volontairement mal étiquetés et mal appropriés aux liquides hautement inflammables que tirent sur des milliers de kilomètres de distance des locomotives mal entretenues. Les autorités gouvernementales, chargées de la sécurité, ferment les yeux aux points de contrôle du convoi funeste. L’administration publique au service du bénéfice. Le reste de l’histoire, à partir de Nantes, cette nuit-là, vous la connaissez aussi bien que moi.
Il faut en revenir, me direz-vous. Tourner la page, passer à autres choses. Être positifs, résilients! Mais, entre choisir de profiter des opportunités créées par la catastrophe et rester figés par la stupeur et la détresse, il y a cette volonté d’aller au fond des choses, un devoir de mémoire. Raconter Lac-Mégantic comme dans un film hollywoodien, avec des acteurs prestigieux dans les rôles principaux et raconter non pas ce qui s’est passé après l’extinction des feux, mais tout ce qui, avant, a contribué au fait que ce drame a pu se jouer comme s’il avait été préparé par le gars des vues. L’impossible devenu possible. Le cauchemar muté en réalité.
Ici, à défaut d’une enquête nationale et publique, comme le gouvernement américain l’a décrétée quelques semaines après la tragédie de Deepwater Horizon et qui a duré… 17 mois, on a toujours cette vague impression que tout n’a pas été dit, parce qu’en réalité, «tout n’a pas été dit!»
Mise en accusation, la britannique BP, l’exploitant de la plateforme pétrolière, s’en est plutôt bien tirée. À part les milliards crachés, personne n’a été menacé d’emprisonnement dans toute la chaine de décisions malheureuses. La justice n’a pas voulu faire d’exemple sur le dos des travailleurs. Elle souhaitait seulement que les compagnies responsables assument leurs responsabilités. Qu’elles ne se défilent pas et qu’elles reconnaissent leurs torts! Qu’elles payent pour les conséquences nombreuses des mauvaises décisions.
Les Américains ont voulu aller au fond des choses, tandis qu’ici, le fédéral a tout fait pour passer l’éponge! Au plan pénal, les autorités québécoises ont mis trois gars au banc des accusés, portant à eux seuls la charge de la négligence criminelle, 47 fois, ayant causé la pire tragédie ferroviaire de l’histoire du Canada.
Si, et je dis bien «si» le procès a bel et bien lieu, et si, je dis bien «si» les accusés sont reconnus coupables au terme des assises criminelles, il faudra se faire une raison. Tout cela n’aura été qu’un cirque!
Ce qu’il y a de bien avec le film Deepwater Horizon, c’est qu’il y a des héros dans l’histoire et que les héros ont tous survécu à l’enfer sur mer. Ici, y a-t-il eu des héros? Vous me direz: oui, les pompiers! Dans ce cas, dites-moi pourquoi, une fois leur médaille reçue, ont-ils été oubliés dans la distribution des indemnités accordées!
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