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Un enjeu électoral?
Lac-Mégantic restera encore longtemps une ville inachevée. Quatre ans après la tragédie, le portrait qu’on peut en faire ressemble à ce rendez-vous manqué entre les rues Laval et Frontenac. La large voie du tout nouveau et tout beau centre-ville finit en queue de poisson sur Dollard, de la largeur d’une ruelle, avec une intersection à risques. Parce que le train passe et passera encore, lentement mais en toute priorité!
Un peu comme si, au lieu de relier le nord et le sud de la Chaudière sur Papineau, on avait fait construire le pont de la Solidarité en droite ligne avec le stationnement du Centre sportif, de l’autre côté de la Berge glacée!
Il faudrait être de mauvaise foi pour conclure trop vite que le conseil municipal actuel s’est empêtré dans un marécage administratif et n’a pu livrer la marchandise tout au long de son court mandat de deux ans. Maire et conseillers se sont vite attelés à la tâche à l’automne 2015 en croyant qu’ils pouvaient honnêtement faire une différence. Qui ne rêve pas de changer le monde en sautant dans l’arène politique? Il n’aura fallu que quelques mois d’exercice pour que déjà plusieurs élus constatent toute l’ampleur de la tâche face à la lourdeur et la lenteur de l’appareil gouvernemental qui tire les ficelles et détient la combinaison du coffre des finances publiques auxquelles on est tous connectés comme des p’tits veaux!
D’ici les élections municipales à l’automne, il est peu probable que les choses bougent. Ce n’est tout simplement pas dans l’intérêt du gouvernement Couillard, à Québec, de se compromettre puisque son mandat à lui ne se termine qu’en 2018 et que, de toute façon, la circonscription de Mégantic lui est gagnée d’avance. Et ce n’est pas non plus l’intérêt du gouvernement Trudeau d’accélérer le dossier de la voie de contournement, sinon il y a bien longtemps que Justin aurait mis la région sur sa tournée de selfies en vacances estivales, avant la Gaspésie et le Lac-St-Jean. Vous l’avez sans doute remarqué comme moi, depuis leur élection au poste de premier ministre, avez-vous vu Philippe Couillard ou Justin Trudeau se pointer dans les parages et se mêler aux groupes de touristes qui débarquent encore? Au contraire, ils fuient Lac-Mégantic comme la peste. Zéro intérêt, puisque zéro capital politique à puiser dans cette ville catastrophe qui se démène comme un diable dans l’eau bénite pour espérer enfin sortir la tête de l’eau.
Les élus locaux doivent donc se débrouiller seuls et tenter de s’entendre pour un projet qui ferait consensus et permettrait à la ville de reprendre son titre de capital régionale et aux municipalités voisines de confirmer leur intention de ramer dans le même sens. Un pour tous, tous pour un!
Comme c’est parti là, deux des trois mousquetaires dans les discussions entre Lac-Mégantic, Nantes et Frontenac sur le projet de voie de contournement vont se retirer de la table dans quelques semaines et rentrer chez eux. Jean-Guy Cloutier a choisi d’annoncer le lendemain de la sortie publique du rapport du BAPE qu’il quittait la mairie au terme de son mandat et Jean-Denis Cloutier, à Frontenac, avait déjà depuis longtemps pris la même décision, plus longuement réfléchie dans son cas. Reste Jacques Breton, à Nantes, qui, jusqu’à tout récemment du moins songeait à revenir sur les rangs pour représenter sa population.
Pour ces trois municipalités, le dossier de la voie de contournement ferroviaire va constituer un enjeu électoral sans l’ombre d’un doute. Les aspirants maires et conseillers devront se mouiller et définir clairement à quelle enseigne ils logent avant d’espérer être élus.
J’adore ce commentaire de Paul Dostie lancé en audiences publiques du BAPE en mai et mentionné dans le rapport de la commission d’enquête : «Les citoyens n’ont jamais fait partie de la solution. On les a tenus à l’écart, convaincus que le jeu des relations et contacts ferait le travail. En choisissant la joute politique, on a privé la population d’un projet collectif qui aurait grandement contribué à son rétablissement.»
L’éditorialiste Pierre Asselin dans Le Soleil a beau demeurer loin, il a vu juste en écrivant: «Lac-Mégantic : où est le conducteur ?» Pas juste le fait qu’il ose dire que Québec et Ottawa ne pourront pas indéfiniment se laver les mains de ces décisions à prendre, mais aussi et surtout son petit camouflet envers la ville: «Lac-Mégantic a aussi sa part de responsabilité quant à l’insatisfaction des gens envers le choix du tracé. La démarche aurait dû être ouverte et transparente à toutes les étapes, autant avec les citoyens qu’avec les villes voisines. Le réflexe naturel de toute administration est de chercher à contrôler l’information pour éviter de provoquer des réactions, mais la plupart du temps, cette attitude provoque l’effet contraire.» C’est là surtout que notre futur s’est enlisé dans les sables mouvants!
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