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Les fondations collectives de l'Espace de mémoire
Le groupe de réflexion sur l’Espace de mémoire prenait part à un tournage vidéo le 8 décembre. Dans l’ordre habituel, Liette Duquette, Fabienne Joly, Richard Custeau, Mélanie Gagné, Élise Nault-Horvath, Marianne Fillion et le conseiller municipal René Côté.
La réflexion entamée par le comité oeuvrant sur la conception de l’Espace de mémoire suit son cours. Très bientôt, une vidéo sera mise en ligne témoignant du chemin parcouru jusqu’à maintenant. Rencontrés peu avant le tournage, les membres du groupe de travail ont mis en lumière l’importance de bien définir le caractère intrinsèque du lieu, qui, au-delà des matériaux, servira de véritable matière première à la future réalisation.
L’objectif de la vidéo, informer le plus largement possible les souhaits exprimés par la communauté en lien avec l’Espace de mémoire qui sera aménagé au centre-ville, sur l’ancien emplacement du Musi-Café. «Par souci de transparence», précise Liette Duquette, représentante des citoyens au sein du comité.
Il y a déjà plusieurs semaines que les membres du comité se rencontrent sur une base hebdomadaire pour échanger leurs idées mais aussi pour partager celles reçues dans leur milieu respectif. Jusqu’à maintenant, transmet Richard Custeau, on constate que «les gens veulent un endroit qui représente la vie, la continuité, la force, la transformation à la suite de la tragédie. Parce que si les événements nous ont changés, ils nous ont aussi renforcés dans un certain sens. On a été vraiment à l’écoute des gens, de la population, de tous ceux qui souhaitent accéder à ce renouveau. Parce que c’est un renouveau; c’est la ville qui renait. En même temps, on veut un lieu pour commémorer le souvenir des personnes disparues. Avec l’équipe qu’on forme et le soutien qu’on a, on va sûrement arriver à quelque chose de satisfaisant», considère le représentant des familles endeuillées.
Même son de cloche du côté de Marianne Fillion, représentante des premiers répondants. «On veut montrer qu’on va de l’avant, qu’on est sorti de là grandis. Plusieurs ont évoqué la perte de leurs repères; cet espace va justement servir de nouveau repère.» Fabienne Joly, du Bureau de reconstruction, renchérit : «Cet espace fait beaucoup référence à cette notion de racines qu’on a dans la terre et ce vers quoi on s’élève. On souhaite un lieu paisible, où on ressent de la sérénité, à la fois en mémoire de ce que chacun a perdu mais témoignant du chemin parcouru et de vers quoi on s’en va.»
L’importance d’un point de repère, à la fois pour se rappeler et pour avancer, Mélanie Gagné l’a souvent entendu en tant qu’employée chez Numéra, où sont affichées plusieurs photographies de l’ancien centre-ville prises par Claude Grenier. «Le bureau est devenu un lieu d’exutoire. On a vu beaucoup de gens pleurer, refaire le monde, repenser le centre-ville… C’est pour transmettre leurs paroles que j’ai choisi de m’impliquer au sein du comité», confie cette représentante des citoyens.
Élise Nault-Horvath, de l’équipe de proximité, parle d’un lieu qui rassemble et ressemble à la communauté. «Il ne s’agit pas de l’espace physique comme tel mais de l’espace de tous ceux qui s’y sentent interpellés. D’un lieu qui s’inscrit dans le rétablissement de la communauté.» Bref, d’un «espace intérieur collectif», en quelque sorte.
Tournée le 8 décembre, la vidéo sera diffusée avant Noël, afin que la période des fêtes soit l’occasion d’échanges fructueux sur l’Espace de mémoire, dont on souhaite la présentation des plans à l’occasion du 5e anniversaire de la tragédie. En janvier, une firme de conception planchera sur l’élaboration de propositions, en étroite collaboration avec le comité de travail. Ce dernier soumettra ses recommandations à la ville de Lac-Mégantic, à qui incombera la réalisation du projet.
«À la Ville, on travaille très fort pour vous épauler, pour changer les mentalités et mettre du positif. Il faut voir ce travail comme un projet de communauté. C’est ensemble qu’on va être capable d’avancer. Chaque personne qui fait sa petite part y contribue. Je vois ma participation comme un partage ; je suis là pour vous écouter», a transmis le conseiller municipal René Côté, nouvellement nommé sur le comité.
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