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Une génération au rancart?
Le phénomène devient inquiétant, sans être vraiment nouveau. Depuis toujours, plus le temps passe, plus on remarque le désir chez la génération qui en suit une autre de la tasser des lieux de pouvoir, espérant faire mieux, sinon autrement! C’est de bonne guerre. On appelle ça l’évolution.
La génération des baby boomers, la mienne, a connu cette poussée d’adrénaline, ce fort appel à la révolution avec la ferme conviction qu’on était tous porteurs d’une même mission, celle de changer le monde, sans avoir besoin de se changer soi-même! Il fallait à tout prix briser les vieux modèles devenus désuets, un travail qui devait s’accomplir sur des décennies. Au pire, patienter jusqu’à ce que les autres générations avant nous, les générations dites «silencieuses«, moins revendicatrices, mais surtout caractérisées par leur sens du devoir et de la loyauté, s’éteignent d’elles-mêmes.
Retour du balancier, on subit exactement le même sort alors que les plus vieux de notre génération atteignent à peine 70 ans et les plus jeunes flirtent avec la liberté 55.
Je me suis amusé, l’automne dernier, à dessiner vulgairement sur un bout de papier la pyramide d’âges des membres du conseil municipal sous l’administration Cloutier, histoire de la comparer à celle des membres de l’administration Morin, que vous venez d’élire. Voir où on en était, nous les citoyens de Lac-Mégantic, avec le choc des générations. Notre population dite vieillissante est-elle mieux ou moins représentée au palier municipal? Deux pyramides tout à fait différentes sont apparues.
Prenons celle de l’équipe de l’ex-maire Jean-Guy Cloutier. À 74 ans, le maire trônait au sommet, le milieu de pyramide était composé de quatre conseillers un peu plus jeunes et, à la base, deux jeunots, dont Julie Morin, 34 ans.
L’élection de novembre dernier a redressé la structure sur une base plus équilibrée. Cette fois, la plus jeune de 34 ans se retrouve au sommet de la pyramide, suivie par deux conseillers de 47 et 49 ans et, à la base, quatre «seniors» de 63, 64, 66 et 72 ans.
Ces chiffres me sont apparus utiles à prendre en compte après la lecture d’une chronique de Chantal Hébert, dans L’Actualité, intitulée Le Chant du cygne et qui parlait de la génération X qui souhaiterait, on le devine, pousser les baby boomers vers la sortie du paysage politique québécois. Rien d’anodin, ce texte! Surtout la dernière phrase de son intéressante analyse: «L’élection québécoise de 2018 sera celle du chant du cygne de l’influence déterminante des baby-boomers.»
J’ai eu 65 ans en août dernier et il n’y a pas une semaine où je ne me fais pas dire: «Et toi, c’est quand tu prends ta retraite?»
Faire partie de la génération qui a marqué la civilisation de l’après-guerre n’est pas de tout repos. Le manque d’emplois, avant, c’était la faute aux baby-boomers qui avaient pris toutes les jobs sans rien laisser à leurs enfants. Le manque de travailleurs, aujourd’hui, encore la faute aux baby-boomers parce qu’ils partent à la retraite et qu’il n’y plus assez de jeunes adultes pour occuper les postes vacants.
Si le système de santé est aussi engorgé, la faute aux «vieux» médecins qui partent à la retraite, laissant en plan de 2 000 à 3 000 patients chacun, alors que les jeunes médecins se contenteraient de moins du tiers de ce nombre pour pouvoir mieux profiter de la vie. Ce que les aînés n’ont pas souvent fait.
Pour ceux qui ont vécu le rock n’roll et le peace & love, difficile de concevoir aujourd’hui que les plus jeunes tripent avec leurs applications sur le téléphone mobile ou sur leur tablette, sans avoir à sortir de la maison. Leur monde est virtuel! Leurs adversaires de jeu, un peu partout sur la planète. Notre monde à nous s’écroule. Nos valeurs chutent. Devenus nostalgiques, les baby boomers aimeraient rester jeunes dans leur tête, mais ils sont impuissants devant le fossé qui se creuse!
L’autre jour, en rencontre avec le député Ghislain Bolduc, un homme sensiblement du même âge, la conversation a glissé sur des considérations plus philosophiques. Sur les nouveaux modèles d’affaires, sur l’espèce d’embarras technologique qui contourne les lois et les règles et sur la génération de nouveaux entrepreneurs qu’on se prépare à créer, avec des façons de faire qui n’existent pas encore! Le sentiment d’avoir tout bonnement perdu le contrôle, sans avoir vraiment pris le temps de s’y préparer! Se regarder dans le miroir et y voir un dinosaure aux traits fanés. «Et vous, la retraite?», lui ai-je finalement demandé? Il l’a déjà prise du secteur privé, il y a 15 ans, avant de s’impliquer dans la politique municipale d’abord, puis la politique provinciale. De retour sur les rangs à l’automne? Il y réfléchit.
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