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Goutte après goutte, l'eau finit par creuser le marbre
En 2014, un groupe de personnes, vivant dans une situation de pauvreté, se sont mobilisées pour crier leur indignation face à un système qui bien que reconnaissant leur condition, ne leur permettait pas de sortir de la pauvreté. Le Comité Tanné(e)s d’être pauvre était né. Ces personnes se sont entendues pour concentrer leurs efforts sur une problématique à la fois, puisque les enjeux étaient très étendus. La première cause choisie fût donc de dénoncer la situation des personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi et recevant des allocations de solidarité sociale. Elles ont travaillé dur pour expliquer leur réalité, pour faire comprendre qu’une personne ayant des contraintes sévères à l’emploi mais désirant travailler, ne pouvait gagner plus de 100$ par mois (5$ par jour) sans voir son allocation amputée du montant supplémentaire gagné.
Qu’être reconnu comme ayant des contraintes sévères à l’emploi est un long et douloureux processus et qu’il met en évidence des limitations qui les empêchent de travailler selon le même rythme et selon la même intensité que les personnes sans problème de santé.
Elles se sont dépassées humainement pour oser s’exposer publiquement, alors que de nombreux préjugés les stigmatisaient.
Elles ne se sont pas découragées et ont franchi pas à pas toutes les étapes: du député de Mégantic jusqu’à la directrice de cabinet, adjointe du ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, pour plaider leur cause et essayer de faire changer la loi.
Et en décembre 2017, dans le plan d’action gouvernemental pour l’inclusion économique et la participation sociale, nous pouvons lire la mesure suivante: introduire un revenu de base pour les Québécoises et Québécois ayant des contraintes sévères à l’emploi en augmentant graduellement les prestations de solidarité sociale pour permettre à celles et ceux qui en bénéficient depuis au moins 66 mois au cours des 72 derniers mois d’atteindre ou de dépasser le seuil de pauvreté.
Nous ne pouvons pas juger de la portée qu’a eu le Comité Tanné(e)s d’être pauvre dans la décision du gouvernement de réviser sa politique en cette matière. Nous pouvons aussi regretter que cette disposition ne s’applique pas à toutes les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi. Néanmoins, il s’agit d’un premier pas et nous sommes persuadées que le Comité Tanné(e)s d’être pauvre a eu un réel impact sur ce dossier, qu’il a su et pu ouvrir une brèche et sensibiliser les bonnes personnes à une situation injuste.
Aussi, même s’il reste encore bien des injustices à dénoncer, c’est en reconnaissance des efforts et du travail fourni par ces personnes que, nous, membres du comité pour la solidarité et l’inclusion sociale du Granit, les félicitons pour leur engagement, leur courage et leur persévérance, car comme le dit ce proverbe, «Goutte après goutte, l’eau finit par creuser le marbre»!
Monique Phérivong Lenoir , pour le comité pour la solidarité et l’inclusion sociale du Granit, composé de la CDC du Granit, de l’Ensoleillée, la Maison de la Famille, le Centre d’Action Bénévole, les Soupapes de la Bonne Humeur, le Centre des Femmes, l’Accorderie et Points Jeunesse.
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