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Katherine Levac, humoriste de contrastes
Katherine Levac livrait un spectacle à guichets fermés, le 6 avril à la salle Montignac.
Pur produit de la génération Y, Katherine Levac défend cette identité avec fierté, pour ses pires comme ses meilleurs côtés. Velours est le titre du spectacle solo qu’elle présentait le soir du 6 avril à la salle Montignac. Velours, parce qu’elle se considère privilégiée. Une réalité qui n’enlève en rien les questions existentielles et la quête d’un bonheur durable. Un propos sérieux, abordé sur le ton de la plaisanterie, faisant crouler de rire le public de la prestation livrée à guichets fermés.
Ce n’est pas l’autodérision qui fait défaut chez cette Franco-Ontarienne-désormais-Québécoise, qui a passé son enfance sur une ferme et demeure aujourd’hui dans un quartier anglophone de Montréal. Un contraste parmi les nombreux qu’on constate au fil du spectacle. Et c’est justement cette dualité constante qui rend Katherine Levac touchante.
Certes, l’humoriste ne prétend jamais vouloir susciter une réflexion et n’émet aucune citation à la sauce moraliste. Elle fait bien d’éviter cette tendance, de plus en plus lourde en humour. On aime bien retrouver ces blagues à la Like-moi, qui tournent en dérision les comportements de sa génération, où le bonheur se mesure en nombre de partages sur les réseaux sociaux. N’empêche qu’elle passe un message puissant sur ce vide au milieu du trop-plein.
Katherine Levac raconte avoir été éduquée dans l’optique que tout est possible, qu’on peut changer souvent de choix d’études et qu’à chaque fois tes parents te disent combien c’est magnifique et que tu réussiras sans problème à y faire ton chemin (même si les débouchés sont pratiquement inexistants), que tu peux tout lâcher n’importe quand pour voyager et qu’en bout de piste tu décroches l’emploi de tes rêves. Une vie de velours où le moindre désagrément se transforme en immense épreuve.
À plusieurs reprises, l’humoriste dit combien elle est privilégiée. Mais aussi combien elle a hâte d’être une «grande personne». Tout en jugeant les dites grandes personnes, notamment dans une chanson sur les «femmes de 64 ans», pleine de clichés mais quand même drôle à souhait. Bémol toutefois : 64 ans, ça semble un peu jeune pour passer son temps sur les bateaux de croisières (dit ici une quinquagénaire)…
Celle qui est propriétaire d’une maison centenaire dans un quartier huppé, qui parle de ces jeunes femmes riches anglophones qui n’ont pas besoin de travailler et s’entraînent dans le gym… qu’elle fréquente aussi, qui prend un bain parce qu’une douche ça fait pauvre, assume pleinement son côté princesse. Un joyeux numéro, qu’elle conclut toutefois sur sa réalité de vie en solo. «Tsé quand tu vides le lave-vaisselle pis c’est juste toi qui l’as rempli…»
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