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Expression artistique et commentaire social

Gisèle Normandin expose à la Galerie d’art du CSM jusqu’au 12 août.
Au premier coup d’œil, c’est leur grande luminosité qui se dégage des tableaux de Gisèle Normandin. Les couleurs sont chaudes, intenses comme le feu et le soleil. Une intensité qui rejoint sa réflexion sur les injustices et son regard critique sur la condition humaine. Un propos à la fois assumé et dépourvu de tout caractère propagandiste.
L’exposition intitulée Histoires du temps présent est en montre jusqu’au 12 août dans l’espace Galerie du CSM et son vernissage aura lieu le jeudi 12 juillet à 18h. Les 32 oeuvres de Gisèle Normandin sont de l’ordre du commentaire social. Celle qui réside dans son chalet de Notre-Dame-des-Bois de mai à octobre depuis plus de vingt ans voit cette exposition solo comme «la consécration de mon enracinement dans la région.»
Chanteuse de cabaret dans sa jeunesse puis travailleuse engagée dans le secteur communautaire de Montréal, Gisèle Normandin s’est par la suite consacrée à temps plein durant plusieurs années à des études universitaires menant à l’obtention d’un certificat et de trois baccalauréats dans diverses sphères du domaine artistique. De riches apprentissages qui s’allient fort bien à son indignation face aux aberrations de la société actuelle.
«Les humains sont rendus très évolués au niveau technologique mais ils n’ont pas de maturité. Ils s’entretuent, détruisent l’environnement, mettent des barrières… À l’image d’Icare, qui s’était fait des ailes en cire; c’était une technologie très avancée à l’époque mais il est tombé parce qu’il n’avait pas prévu les conséquences (le soleil qui a fait fondre la cire). C’est ce qu’on est en train de faire en ce moment. Dans mes tableaux, j’ai des personnages qui tombent, qui sont prisonniers, séquestrés…»
Un discours sombre, qui contraste avec l’éclat de ses oeuvres. «J’aime les couleurs chaudes, le rouge, le jaune. Je veux créer un tableau agréable à regarder. Si la personne se donne la peine de le décortiquer, elle peut avoir accès à d’autres niveaux de lecture. Je veux donner cette chance là mais je ne l’impose pas. Je ne veux pas être dogmatique. J’ai un propos mais je ne veux pas faire de la propagande», transmet l’artiste.
Gisèle Normandin peint sur du contreplaqué brut, afin d’en faire ressortir les reliefs et textures. «Je privilégie certaines nervures du bois, qui m’indiquent le chemin à suivre.» Son propos est également transmis par du collage de personnages et des écritures «porteuses de mémoires et d’histoires» mais dont les mots tombent peu à peu dans l’oubli.
En décrivant les tableaux de son exposition, Gisèle Normandin dénonce notamment cette indifférence à l’endroit de la crise des migrants. «Les immigrants arrivent à une frontière, on ne veut pas les laisser passer. Il y a des barrières, des cours d’eau, des mécanismes… Ils sont en attente. Ils se noient, on les abandonne dans le désert... C’est du génocide. Les affairistes continuent d’entrer au travail à l’heure, d’accomplir leurs «tâches importantes». C’est toujours le capital qui l’emporte.»
La détérioration de l’environnement est également un sujet de préoccupation pour l’artiste. Dans ses tableaux, des horloges marquent la présence de ce temps qui file, ce temps qui reste, ce temps qui se couche… «On voit des gens décharnés, conséquence de la marchandisation. J’ai des lanceurs d’alerte, mais ils sont vus comme des alarmistes. C’est la fuite en avant. Nos sociétés continuent de fonctionner comme si de rien n’était.»
Mais Gisèle Normandin le répète, ses tableaux n’ont pas été réalisés dans un but pamphlétaire. «Une fois qu’un artiste accroche son tableau, sa lecture ne lui appartient plus. Si on trouve que mes tableaux sont joyeux, c’est correct. Dans ce temps-là je me dis que c’est réussi. Je ne veux pas que la personne soit dans l’angoisse et qu’elle se sauve. Je préfère qu’elle se pose des questions.»
Tirage d’une œuvre
L’artiste procédera au tirage d’une de ses œuvres, au profit de l’Accorderie du Granit. Les 200 billets à 5$ chacun sont disponibles à l’accueil du CSM ou durant le Marché public du samedi, à la gare patrimoniale. Le tirage aura lieu le 11 août et la personne gagnante pourra choisir son tableau parmi 25 œuvres d’une valeur de 1000$ réalisées par Gisèle Normandin.
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