Actualités
Clin d'oeil
Culture
Opinion
Sports
Déboussole électorale
L’électeur aurait de quoi perdre le nord! Depuis le début de cette campagne électorale, l’appel au vote stratégique domine les messages et bien souvent les actions des partis qui bataillent pour la formation du prochain gouvernement. Québec solidaire, le parti censé être le plus à gauche de l’échiquier, est aussi le plus dépensier dans ses promesses. Les milliards pleuvent. Gaétan Barrette pour l’instant caché dans le placard à balai, le parti de Philippe Couillard se montre gentil plus que jamais envers toutes les couches de la société. Le buffet pour tous! La Coalition Avenir Québec, la cible préférée des tirs groupés des autres formations, cherche à s’allier tout le monde, son chef François Legault tout heureux que dans cette campagne-ci, la question nationale ne soit plus un enjeu. Ce sera à coup sûr son année, «maintenant», laissent envisager les sondages. La CAQ peut enfin se positionner confortablement comme porteur d’un projet «à l’intérieur du Canada».
Question mûrement réfléchie plus qu’une simple boutade d’un journaliste lors de la récente visite éclair du chef caquiste à Lac-Mégantic: «Vous avez lancé un appel au vote stratégique. Si je suis votre raisonnement, un vote pour le PQ c’est un vote pour les libéraux et un vote pour les libéraux c’est un vote pour Québec solidaire?»
Le chef du PQ Jean-François Lisée se fait chauffer les fesses dans son propre comté par un ancien éditorialiste de La Presse, Vincent Marrisal, converti miraculeusement aux valeurs de Québec solidaire. Paul tombé de son cheval sur le chemin de Damas! Ici, dans le comté, le candidat de Québec solidaire en 2012, William Leclerc Bellavance, devient l’agent officiel du candidat libéral Robert G. Roy. Volages comme cela ne s’était jamais vu, de vieilles familles politiques basculent dans un camp qu’ils n’avaient jamais vraiment exploré, celui de la CAQ.
Le chef péquiste Jean-François Lisée n’est pas en reste, lui aussi a lancé un appel au vote stratégique. À la toute fin d'une soirée d'échanges avec les candidats dans sa circonscription de Rosemont, il a invité tous les électeurs progressistes à voter pour le PQ afin de bloquer efficacement la Coalition avenir Québec (CAQ).
Le porte-parole de Québec solidaire a aussi son mot à dire sur ses principaux adversaires: «Le PQ n’a jamais été aussi près du PLQ et de la CAQ.»
On est à des années lumières des batailles politiques d’il y a 40 ans, quand on appelait un chat, un chat! Comment l’écart des générations va-t-il se traduire dans les urnes, le 1er octobre? Je remonte l’horloge du temps sur 1973. Le créditiste Camil Samson lance une phrase devenue célèbre, à défaut d’avoir été visionnaire: «Le Parti libéral va tomber comme une feuille à l’automne.» Le regretté Camil aurait dû savoir que si les feuilles tombent à l’automne, inévitablement elles repoussent au printemps. Même année: ce titre dans un journal local : «Le Parti québécois mènera une lutte farouche». Quarante-cinq ans plus tard, les luttes au Parti québécois se font davantage à l’interne que sur le terrain électoral. Celui qui deviendra des années plus tard ministre dans le premier gouvernement de René Lévesque, Jean-François Bertrand lançait cette même année «un appel aux créditistes et aux unionistes sincères». La preuve que ce fameux vote stratégique n’est pas une invention du 21e siècle!
Mon esprit s’attarde au passé. Gilles Caouette, le fils de Réal, faisait les manchettes en marge des élections fédérales de l’automne 1974: «Au Québec, le succès du vote créditiste dépendra de la qualité des candidats».
Soyez sincère: combien parmi vous déterminez votre choix en fonction du candidat plutôt que du parti? Qui se met dans la peau d’un employeur à la recherche d’un bon député qui va défendre ses dossiers à Québec, là où s’exerce le vrai pouvoir ? Qui exige de son député qu’il ait toutes les compétences du monde pour le représenter dignement dans l’enceinte de l’Assemblée nationale? Vous préférez tel candidat mais vous n’aimez pas son chef, vous faites quoi? Vous aimez le programme du parti, mais pas la personne qui le porte sur le bulletin de vote, vous faites quoi?
Dans les belles années, les élections avaient un sens: on votait pour un projet. Dans le comté d’où je viens, il y avait à cette époque 11% d’assistés sociaux. Seulement 2% d’entre eux pouvaient être considérés aptes au travail. Le chômage était élevé: 30%! La création d’emplois était une préoccupation qui touchait tout le monde. Aujourd’hui, c’est l’inverse, un criant besoin de main-d’œuvre! Une population qui vieillit et une natalité qui ne suffit pas pour assurer la relève.
Les décisions qui devront être prises les quatre prochaines années seront cruciales pour assurer la stabilité. Quel que soit le parti au pouvoir, il faudra que les régions du Québec soient outillées pour mieux gérer leur développement.
Aujourd’hui, la division du Québec entre Montréal et les régions apparaît plus que jamais. La division du Québec aussi entre ceux qui ne sont pas nés d’hier et ceux qui sont justement nés hier et qui viennent d’obtenir le droit de vote. Alors, demandez-vous quel parti politique vous ressemble le plus ici en région et lequel est le plus susceptible de répondre à vos valeurs et à vos inspirations!
À lire aussi
-
Actualités Communauté
La Chasse au linge : connexion gagnante entre économie et écologie
-
Sports Hockey
Une victoire et une soirée des toutous réussies
-
Actualités Communauté
Jeanine Lachapelle, presque centenaire et pleine de vie!
-
Actualités Économie
Les industriels prennent leur place
-
Culture Musique
Phil Lauzon:énergie et résilience réunies
0 commentaire
- La Chasse au linge : connexion gagnante entre économie et écologie
- Une victoire et une soirée des toutous réussies
- Nouvelle convention collective pour les syndiqués de la Ville
- Jeanine Lachapelle, presque centenaire et pleine de vie!
- Les industriels prennent leur place
- Phil Lauzon:énergie et résilience réunies
- Vandalisme à l’OTJ
-
Prévenir et sauver des vies
12 décembre 2024
-
Québec ne mandatera pas de BAPE
11 décembre 2024
-
Vous pouvez sortir le train du centre-ville de Mégantic sans passer à Frontenac
11 décembre 2024
{text}