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Tant qu'il y aura des lecteurs!
Espèce en voie de disparition la presse écrite? À l’aube de ses 90 ans, cette année, l’Écho est bien conscient du vent de panique qui souffle un peu partout dans l’univers des médias traditionnels. Pas pessimiste au point d’envisager la fermeture à court terme, mais pas si optimiste non plus. Les préparatifs en vue des fêtes du Centenaire attendront. On ne se lancera pas tout de suite le Défi 2029.
Ce commentaire d’un lecteur pas plus tard que la semaine dernière: «L’Écho est une institution, donc…» Sa disparition ne semble pas être annoncée pour demain, ni après-demain, même si le numérique a bouleversé les façons de livrer l’information locale et nationale, même si les jeunes peinent à décrocher de leur téléphone cellulaire et qu’ils sont nombreux à ne voir le monde qu’à travers la lunette des réseaux sociaux.
Depuis 1929, l’année de fondation de l’hebdo, les générations, les unes après les autres, n’ont pas seulement lu l’histoire, ils l’ont écrite. Ils l’ont observée et commentée. Ils se sont exprimés. Vous le savez pour l’avoir lu ou entendu, il n’y a rien d’acquis dans le monde des médias. Ni ailleurs, ni ici. Ils sont nombreux les journaux locaux à être tombés au champ d’honneur ces dernières années. Nombreux à avoir tout tenté pour survivre: compressions, rationalisation, formation de nouveaux groupes de presse et une politique de main tendue aux gouvernements du Québec et d’Ottawa pour des programmes de subventions dont plusieurs grands médias ont déjà bénéficié. La Presse a trouvé son salut en se transformant en organisme sans but lucratif alors que d’autres ont préféré jouer la carte du journal communautaire. Ce que nous ne sommes pas!
Un programme d’aide annoncé par le gouvernement Couillard en 2017 a ainsi permis de jeter une bouée de sauvetage à La Presse, au Groupe Capital, propriétaire des quotidiens régionaux dont La Tribune de Sherbrooke et même au Record de Sherbrooke, l’un des deux seuls médias anglophones au Québec, l’autre étant The Montreal Gazette.
J’ai un respect énorme pour l’équipe de journalistes du Record et pour tous oeuvrant dans les hebdos anglophones qui comptent, pour la plupart, plus d’un siècle d’existence et qui desservent des petites communautés estriennes à forte majorité anglophone. L’Écho a longtemps été imprimé au siège social du Record, sur de vieilles presses qui, comme on dit, «faisaient la job». Entrer dans la salle de rédaction de ce quotidien c’était comme franchir le seuil d’une ancienne époque, pas parce qu’elle était démodée, surtout pas, mais parce que les pupitres des journalistes s’alignaient comme à la petite école, tous couverts de piles de papiers et de journaux. The Record est une vraie de vraie institution avec ses 121 ans d’histoire.
La propriété du Record, devenu un journal communautaire rejoignant 4 000 lecteurs, est aujourd’hui partagée en partenariat entre deux groupes de presse de l’Ouest du pays, Glacier Ventures International de Vancouver et Alberta Newspaper Group.
Et The Gazette? Vieux de 233 ans. Faut le faire! Le journal, aujourd’hui propriété de Postmedia Network, une société cotée en bourse à Toronto, date de l’époque coloniale en fait. Une affaire de gros sous!
En décembre dernier, l’appel à nos bureaux de cette dame de Saint-Jean-sur-Richelieu qui cherchait le numéro de téléphone pour rejoindre Bolduc chaussures n’avait rien d’inhabituel. Même si une simple consultation sur n’importe lequel moteur de recherche lui aurait vite fourni l’information, même la route à suivre si elle était équipée d’un GPS, elle a choisi le canal le plus court… pour elle, le journal! On lui a fourni l’info, elle était satisfaite.
Notre principale raison d’exister après 90 ans, sans souffrir de l’usure du temps, sans perdre pied dans ce monde devenu trop virtuel, c’est ce lien privilégié et constant entre les journalistes, l’équipe et les lecteurs. C’est le contact humain à l’accueil, c’est surtout l’information livrée sur neuf décennies «comme un bien public nécessaire à la cohésion des communautés et à la vie démocratique» comme le soulignait la Fédération nationale des communications de la CSN en novembre dernier, à l’annonce d’une initiative du gouvernement Trudeau d’apporter une aide d’urgence à la presse écrite et à la production d’information.
Ce sont les histoires de tranches de vie de nos gens, les grands bonheurs comme les grands malheurs, dans le respect de la vie privée, sans jamais forcer la porte. Une information à visages humains.
L’Écho s’est aminci ces deux dernières années? Sachez que tout autour de notre territoire, en Beauce, en Chaudière-Appalaches comme en Estrie, les hebdos regroupés ont eux aussi subi un régime minceur. Les annonces classées locales sont traitées quelque part en dehors de la région couverte par l’hebdo, la comptabilité quelque part ailleurs dans une autre région. Le sentiment d’appartenance s’effrite.
C’est dans cet environnement tourmenté que l’Écho atteint ses 90 ans, convaincu que tant qu’il y aura des journalistes, il y aura des lecteurs et que tant qu’il y aura des lecteurs, il y aura des journalistes.
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