Oscar Brochu

Colette Roy appuie le combat pour la démocratie scolaire

Colette Roy appuie le combat pour la démocratie scolaire - Rémi Tremblay : Actualités Éducation
L’ex-mairesse Colette Roy-Laroche épouse la cause des commissions scolaires.
Colette Roy appuie le combat pour la démocratie scolaire - Rémi Tremblay : Actualités Éducation
L’ex-préfet de la MRC du Granit, Maurice Bernier, a été choqué par des propos du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.
Colette Roy appuie le combat pour la démocratie scolaire - Rémi Tremblay : Actualités Éducation
Le Regroupement des commissions scolaires de l’Estrie a obtenu un appui tangible des personnalités de la région dans son front commun pour demander au ministre de l’Éducation la suspension du projet de loi 40.

La bataille menée contre le projet de loi 40 du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, se gagne des alliés à un mois de la mort annoncée des commissions scolaires. Le président de la Commission scolaire des Hauts-Cantons et porte-parole du regroupement des commissions scolaires de l’Estrie et de la Montérégie, Yves Gilbert, compte désormais sur l’appui de deux personnalités de la région, l’ex mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy Laroche, et l’ex préfet de la MRC du Granit, Maurice Bernier, pour mettre de la pression sur le ministre Roberge à qui il demande de surseoir au projet de loi et de tenir une vaste consultation publique sur l’avenir du réseau public d’éducation. 


«Je suis ici parce que je crois que le Québec doit maintenir les commissions scolaires, cette structure démocratique. Parce que je crois à un pouvoir politique qui fait un contrepoids nécessaire au ministre de l’Éducation. Parce que je crois que cette institution élective joue un rôle de paratonnerre afin d’assurer le respect des aspirations et des particularités qui distinguent une communauté.» 

Prenant publiquement la parole pour appuyer une cause, pour la toute première fois depuis son retrait de la vie publique en 2015, Colette Roy Laroche a été attentivement écoutée lors de la conférence de presse qui se tenait au siège social de la Commission scolaire Région-de-Sherbrooke, le 24 janvier. 

«Je trouve qu’il est très important de préserver cette institution démocratique qui est un lieu privilégié de la place des femmes en politique», a-t-elle partagé devant divers représentants des milieux scolaire et municipal et d’autres personnalités dont la députée de Sherbrooke et porte-parole de la deuxième opposition en matière d’éducation, Christine Labrie, et l’homme d’affaires Jocelyn Thibault. 

Faisant front commun contre la réforme Roberge, la cinquantaine de personnes réunies cette journée-là voulait lancer un nouveau message au ministre de l’Éducation: l’abolition d’un palier démocratique, c’est non! 

Celle qui a vu passer bien des réformes dans le milieu de l’éducation au Québec dit regretter que le projet de loi 40 sur la gouvernance scolaire s’attaque à un pouvoir démocratique où les femmes occupent une majorité des postes électifs (51%), sans rien venir améliorer le service aux élèves. 

L’ancien préfet de la MRC du Granit, Maurice Bernier, a aussi pris la parole pour déplorer le ton du gouvernement Legault qui a présenté les élus scolaires comme inutiles, coûteux et liés à une structure inefficace. Il dit avoir été choqué d’entendre le ministre Roberge s’exclamer «Fini les voyages en Floride» lors de la présentation du projet de loi. «Il s’est servi d’une anecdote pour expliquer qu’il fallait abolir les commissions scolaires. La démocratie est non seulement fragile, elle est en péril! Abolir une institution démocratique d’élus au suffrage universel, c’est sans précédent. Tout ça parce que M. Legault a constaté que le monde ne va pas voter? Ça n’a aucun bon sens que l’on procède de cette façon-là.» 

Utilisant le même genre de calcul, Maurice Bernier a servi cette réplique au gouvernement Legault: «Aux dernières élections, les deux tiers de la population sont allés voter et le tiers des électeurs a voté pour la CAQ. Donc, trois personnes sur quatre au Québec n’ont pas voté pour la CAQ et encore moins pour l’abolition des commissions scolaires.» 

Le président de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Alain Fortier, était présent lui aussi à cet événement. «Quel beau moment de participation citoyenne. La région de l’Estrie est tellement dynamique et vous, a-t-il dit en pointant les commissaires et les acteurs du monde municipal, êtes le reflet de ce dynamisme.» M. Fortier remarque que plus le temps avance, plus il sent chez le gouvernement Legault et en particulier chez le ministre de l’Éducation un doute. «Ce projet de loi a un effet diviseur chez les parents et également chez d’autres acteurs du monde de l’Éducation. Le réseau public de l’Éducation n’a pas besoin de la réforme Roberge. C’est un message dévastateur que le ministre Roberge envoie à nos enfants. Il dit aux élèves que la démocratie, ce n’est pas important. Il nie l’importance de la participation citoyenne.» 

Les commissions scolaires ont trouvé une ardente alliée au sein même de l’Assemblée nationale, la députée de Sherbrooke et porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation, Christine Labrie. Elle craint elle aussi l’abolition de tout un palier de démocratie. «Il y a un mépris impressionnant de la démocratie de la part de ce gouvernement (Legault). Avec ce projet de loi, dit-elle, il n’y aura plus de représentants locaux; on va se retrouver avec des décisions en éducation qui vont se retrouver à Québec. Ce projet de loi divise la population et ce n’est pas le temps de diviser.» C’est elle qui a accepté de livrer la Déclaration au ministre Roberge. 

Sur sa page Facebook, elle s’est réjouie de cette occasion qui s’est offerte de croiser la route de Colette Roy Laroche. «Elle connaît bien les défis du développement régional et le milieu de l’éducation aussi pour leur avoir consacré toute sa vie. C’était un privilège pour moi de pouvoir échanger avec cette femme d’une grande sagesse. J’espère que ses préoccupations seront entendues par le gouvernement et le ministre de l’Éducation.» 

Autre sortie remarquée, celle du président de la Commission scolaire Eastern Township, Michael Murray. Dans le projet de loi 40, les commissions scolaires anglophones sont maintenues, mais il ne voit pas en cela une victoire. «Nous travaillons main dans la main avec les autres commissions scolaires; nous partageons même des écoles (Bury en est un bon exemple). La collaboration fait en sorte que ça fonctionne mieux.» Lui non plus ne mâche pas ses mots: «Cette loi vient créer un schisme entre francophones et anglophones. On ne croit pas que nos enfants soient différents. J’insiste: ce n’est pas seulement une loi qui fait mal, mais c’est une mauvaise loi. L’un des effets du projet de loi 40 dénoncés par les commissions scolaires, c’est qu’il crée deux classes de citoyens au Québec et d’élus sur la base de la langue, en plus de bafouer, dit-il, un principe sacré: pas de taxation sans représentation.» 

Autre invité à prendre la parole, l’ancien gardien de but dans la Ligue nationale de hockey, Jocelyn Thibault. Propriétaire du Phoenix de Sherbrooke, l’homme d’affaires a passé son après-carrière professionnelle à développer les jeunes et à encourager la réussite scolaire. «Comme entrepreneur et parent, il importe de pouvoir travailler avec des élus scolaires accessibles, disponibles et présents dans le milieu. Le partenariat est une valeur fondamentale pour la réussite éducative des élèves.» 

Premier à se réjouir d’une telle mobilisation en ce vendredi après-midi, Yves Gilbert a rappelé que les commissions scolaires étaient déterminées à travailler avec le ministre Roberge sur les modalités d’une vaste consultation sur l’avenir de l’éducation au Québec.

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