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Le retour en classe de madame Isabelle
Aller en classe au temps du coronavirus c’est possible? Certainement, démontre Isabelle Boulet. Celle qui enseigne la première année à l’école Sacré-Cœur est du genre optimiste. Les commentaires négatifs sur les réseaux sociaux en lien avec la rentrée de mai? Du carburant la stimulant encore plus à innover. Un défi relevé, assure-t-elle deux semaines après le retour en classe.
D’entrée de jeu, Isabelle mentionne que tous les membres du personnel de l’école primaire de Lac-Mégantic étaient au même diapason le 4 mai, une semaine avant le retour des élèves. «On aurait pu se dire «c’est impossible, le ministre de l’Éducation est complètement déconnecté». Mais ce n’est pas ce qui s’est passé. Oui ce n’est pas l’idéal, on a des deuils à faire, plusieurs activités ne peuvent avoir lieu… On s’est alors demandé ce qui était possible. Et c’est là que la créativité et l’amour des enfants nous ont servi de carburant. J’ai senti un vent de solidarité durant toute cette semaine de préparation.»
Isabelle l’avoue, elle est très affectueuse avec ses petits élèves. «Il fallait que je sois capable de mettre des étoiles dans leurs yeux à deux mètres de distance. Parce qu’au-delà des apprentissages, les relations interpersonnelles sont au centre du système scolaire. C’est ce qui fait en sorte que les élèves ont le désir d’apprendre et de mettre des efforts au quotidien. À 6 ans, on n’apprend pas parce qu’on sait que l’école c’est important mais parce qu’on veut faire plaisir à papa, à maman, à son enseignante, parce qu’on les aime.»
Force est de constater que cette «magie» a opéré. Déjà à leur arrivée, les élèves étaient contents de se retrouver. À deux mètres certes, mais surtout ensemble. Alors que 14 élèves sur 20 étaient de retour dans sa classe le 11 mai, trois de plus se sont par la suite ajoutés. «J’ose croire que le bouche à oreille est positif!», transmet celle qui a créé un groupe Facebook privé pour ses élèves durant le confinement. Une petite vidéo leur était acheminée chaque jour de la semaine afin de consolider les apprentissages et les élèves étaient invités à se photographier avec leur feuille de défi complété. Une initiative couronnée de succès. Depuis le 11 mai, deux enseignantes demeurées à la maison assurent le suivi auprès de tous les élèves de l’école Sacré-Cœur n’étant pas retournés en classe.
Parmi les nouvelles mesures mises en place dans la classe de madame Isabelle, des trousses individuelles conçues pour chacun des élèves pour l’apprentissage des mathématiques, matière principalement basée sur la manipulation en première année. Les rapprochements étant prohibés, la lecture quotidienne d’une histoire est pour sa part effectuée à partir du tableau numérique interactif (TNI). Et des tapis mousse sur le sol permettent la pratique de yoga respectant les règles de distanciation.
En fait, le véritable défi ne résidait pas dans l’application des mesures sanitaires mais plutôt dans l’innovation. «Il fallait trouver de nouvelles façons d’enseigner, stimulantes et motivantes, pour que les journées des élèves soient «wow» quand même. Parce qu’à la limite, comme je travaille avec des petits, je dirais que mes élèves sont contents des changements. Respecter le deux mètres, c’est quasiment un jeu pour eux. Combien d’entre nous ont déjà essayé d’éviter les craques sur le trottoir? C’est une question de perception.»
Il faut dire que la première semaine de retour en classe a beaucoup consisté à transmettre une information juste sur la COVID-19. «Pour appliquer les nouvelles règles, il est important de comprendre d’où elles viennent. Au départ, les enfants n’étaient pas au même niveau de compréhension et d’émotivité par rapport au coronavirus. Certains étaient très anxieux, d’autres pas du tout. D’où l’importance que tous comprennent bien la problématique. Et ça s’est vraiment bien passé. On devrait tellement s’inspirer des enfants! Ils ont cette capacité de rebondir et c’est ce qui est beau dans toute cette aventure-là», transmet Isabelle.
Pour elle, le retour à l’école dans le contexte actuel est une belle occasion d’enseigner la résilience. «On peut soit rester chez nous à avoir peur, soit apprendre à vivre dans l’adversité, avec cette situation qui n’est ni évidente, ni souhaitée par personne, mais qui est là. On va juste s’adapter, on va continuer d’être ensemble. Parce qu’au-delà du coronavirus, on a des situations de vie qui créent un déséquilibre. Que fait-on avec ce déséquilibre? On s’assoit et on se victimise? Non non. On retrouve son équilibre en développant de nouvelles façons de faire. Peut-être que je suis trop optimiste, mais je crois qu’il y a du bon à retirer de tout ça.»
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