La covid-19 et moi

(Ndlr- Pierre Robert est l’auteur des Cahiers du mont Saint-Joseph et de divers écrits, dont une brochure sur les discours du Pape Benoît XVI, hébergés sous Fonds Pierre Robert à Archives Canada.)

Me promenant dans le village de La Patrie, j’aborde (à 6 pieds de distance) un ambulancier du coin qui me dit : «J’ai l’impression de l’avoir eue, la covid-19 !» Ce qui m’a mis la puce à l’oreille. Consultant le bloc-note où je consigne de façon précise mes activités, je retrouve que samedi, le 25 janvier, je suis allé à Sherbrooke. On ne savait rien de la maladie à ce moment, or, j’ai fait exactement ce qu’il ne fallait pas faire : parti très tôt, j’ai déjeuné au McDo de Lennoxville, puis je suis allé à la messe de 8h à la cathédrale, pour finir à la grande Librairie GGC par un long café de détente.

Revenu à la coopérative Monts et Vallée, le dimanche s’est passé normalement, mais le lendemain, grosse grippe: de la fièvre, de la toux, des maux de tête, des difficultés respiratoires et de la diarrhée.

Voyant ce qui arrivait, j’ai averti autour et suis resté dans mon logis trois jours de temps, lundi, mardi et mercredi. À partir de jeudi, j’ai repris lentement mes activités. Comme j’avais déjà eu la grippe annuelle à l’automne et comme normalement on est ainsi immunisé pour l’hiver, j’étais étonné que cela recommence. Maintenant, tout s’explique ! J’ai eu la covid-19. Tous les symptômes sont là. Je suis allé chercher la maladie à Sherbrooke où elle avait commencé à se répandre, même si on n’en avait pas conscience à l’époque. Pour être plus précis, voici la liste des symptômes donnée sur le site de Radio-Canada (consultée le 8 mai dernier) : «Les plus courants s’apparentent à ceux de la grippe ou à un mauvais rhume : de la fièvre, de la fatigue, de la toux et des difficultés respiratoires. Certaines personnes éprouvent également des douleurs, de la congestion, un écoulement nasal, des maux de gorge ou ont la diarrhée. Le goût et l’odorat pourraient aussi être affectés.»

Dans mon cas, tous les symptômes sont présents, et même, la lecture de cette liste m’a fait me rappeler qu’un temps j’avais perdu le goût et l’odorat : je ne goûtais plus rien. J’en conclus que, comme une fois qu’on a eu et combattu victorieusement la grippe on est immunisé, cela vaut également pour la covid-19 qui est comme une grosse grippe.

Évidemment, je ne manquerai pas de prudence pour autant, mais cela m’enlève un poids sur les épaules ! Le point en cause, c’est qu’on n’en meurt pas nécessairement. Sans doute qu’à 85-90 ans, la maladie est plus dangereuse, mais à 76 ans et en relativement bonne santé, on passe au travers. Est-ce si dramatique d’une façon ou d’une autre de mourir à 90 ans ? Sommes-nous tous appelés à vivre cent ans ? Quel intérêt y a-t-il d’ailleurs à se rendre jusque là ? De passage à la pharmacie de Lac-Mégantic, le pharmacien consulté me dit qu’il est possible que j’aie eu la covid-19 et qu’en effet, une fois qu’on a eu la maladie, on est normalement immunisé. Comme je lui demande si je peux passer un test pour vérifier, il me répond : c’était en janvier et ils ont bien d’autres tests à faire actuellement. Ainsi ne serai-je jamais complètement assuré de l’avoir eue.

Tout cela pour dire qu’il faut se raisonner. Avec ce climat de panique diffuse, la covid-19 devient un véritable «Bonhomme 7 heures». La télévision avec ses reportages en continu contribue à alimenter ce climat ! Mais s’il y a une réelle atmosphère diffuse, c’est plutôt cette espèce de voile de tristesse qui surplombe le pays. Il faut s’arrêter dans une réflexion soutenue pour remettre les pendules à l’heure : de un, on n’en meurt pas ; de deux, si on observe les consignes de distanciation sociale le danger est limité. On peut même se promener, et cela est sain, car à force d’être confiné on risque de finir par exploser! Le coronavirus n’est pas comme le bacille de la peste qui se répandait dans l’air avant qu’on comprenne qu’il fallait brûler les cadavres. Il s’attrape par contact et il faut qu’il trouve un hôte pour se développer.

C’est en ce sens qu’il faut se raisonner, et dans mon cas, c’est dans la prière méditative que je me raisonne plutôt que de partir, énervé, sur une impression du moment ! Dans la prière méditative, ou plus précisément dans la conversation avec Jésus où c’est lui qui me raisonne.

Si on agite le spectre de la mort, rien de plus efficace pour répandre une peur diffuse mais coriace. Or il faut tôt ou tard affronter la perspective de la mort. Mais des gens reportent et reportent. Nous sommes attachés à la vie, mais celle qui nous est promise au terme de la phase terrestre de notre existence est encore plus belle. Je m’étonne toujours d’entendre des chrétiens dire avec un solide bon sens : comment peut-on savoir s’il y a quelque chose après, personne n’est revenu pour nous le dire ! Or c’est justement l’essence même de la foi chrétienne : Quelqu’un est revenu et c’est Jésus-Christ, lui qui nous a promis une vie éternelle.

Pierre Robert

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