Dossier voie de contournement: la CPTAQ vient entendre les citoyens

Dossier voie de contournement: la CPTAQ vient entendre les citoyens - Rémi Tremblay : Actualités Environnement Voie de contournement

La terre de Conrad et Yolande Boulanger sera traversée par la future voie ferrée, des deux côtés de la route 204. Le couple n’a encore reçu aucune offre de compensation.

La Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) tiendra des audiences publiques le 26 août, au CSM de Lac-Mégantic, dès 9h30, en lien avec le projet de voie de contournement ferroviaire. Les délibérations se tiendront dans la salle Bestar, dans le respect des consignes sanitaires. Le public pourra y assister.

La voie de contournement ferroviaire projetée, longue d’un peu plus de 12 kilomètres, traverse un territoire dont environ 70% de sa superficie est localisée en zone agricole. Sur un total de près de 83 hectares touchés, plus de la moitié (43,5) se trouve dans la ville de Lac-Mégantic, 38,7 hectares dans la municipalité de Frontenac et 0,8 hectare sur le territoire de Nantes.

Dans son document de présentation mis en ligne, la Commission précise que le projet inclut également une importante aire de stockage des excédents de déblais près du point de départ à Frontenac et que «le volume de déblais excède largement les volumes de remblais nécessaires). Initialement cette zone était aussi destinée à la mise en place d’une voie d’évitement/gare de triage. Celle-ci a été relocalisée (selon les plans) dans le parc industriel de Lac-Mégantic.» Certaines portions résiduelles excédentaires de propriétés, entre la route 161 et l’emprise de la nouvelle voie, seraient acquises par le gouvernement fédéral.

Devant le Bureau d’audiences publiques en environnement, à l’été 2019, les municipalités de Nantes et de Frontenac ont émis des réserves sur le tracé choisi. Nantes recommandait de rapprocher le tracé retenu de la route 161 «afin de libérer le plus de terrain possible pour le développement futur» et insistait sur la nécessité de protéger le lac de l’Orignal contre des déversements éventuels. Pour sa part, Frontenac recommandait d’adapter le tracé «à l’alignement des lots pour minimiser le morcellement».

Selon le document, la Ville de Lac-Mégantic a étudié deux tracés alternatifs pour tenir compte des recommandations des deux municipalités voisines, mais elle ne les a finalement pas retenus.

Les sondages géotechniques ont déterminé que le niveau de socle rocheux est plus profond que présumé, particulièrement «dans la colline adjacente à l’est de la rivière Chaudière. L’augmentation du mort terrain au-dessus du roc entraine des pentes d’excavation plus douce, des largeurs d’emprise plus importantes et implique un plus grand volume de déblai.»

Impact sur les activités agricoles

«Le projet aurait certes un impact agricole permanent avec la perte de ressource sol, mais il est de faible intensité étant donné que le projet vise des terres peu productives au plan agricole. La majorité des terres visées concerne des terres présentant peu de possibilités de culture ou de pâturage permanent (plus de la moitié de la superficie visée repose sur des sols de classe 7)», note encore la Commission qui précise qu’une compensation financière est prévue pour indemniser les propriétaires touchés et réduire les impacts des pertes. Une compensation financière est aussi prévue pour indemniser les propriétaires forestiers touchés par le projet. Quatre bâtiments existants devront faire l’objet d’une relocalisation ou d’une acquisition.

La Commission reconnait que les travaux de mise en place de la voie de contournement pourraient être source de nuisances pour les activités agricoles, notamment des entraves, de la compaction de sols, de la formation d’ornières et des modifications au drainage. «Ces impacts seraient toutefois temporaires; des mesures d’atténuation et de remise en état sont prévues pour limiter les inconvénients pour les producteurs». Autre impact à prévoir, celui sur les puits d’eau potable. «Un inventaire exhaustif des puits d’eau potable localisés à proximité de la voie de contournement, une analyse de risque, un suivi environnemental des puits à risque et, le cas échéant, le remplacement éventuel des puits problématiques devrait être réalisé.»

«Le projet aurait un impact économique positif avec la création de conditions favorables à la création d’emplois et à l’achat de biens et services au niveau local et régional.»

La Fédération de l’UPA Estrie est d’avis que la Commission devrait autoriser la demande pour la voie de contournement partant de Nantes jusqu’à la zone industrielle de Lac-Mégantic incluant une voie d’évitement dans la zone industrielle de Lac-Mégantic, mais qu’elle devrait refuser le reste de la demande. La Fédération note par ailleurs que «l’utilisation de l’ancien tracé entre la zone industrielle de Lac-Mégantic et Frontenac avec des mesures de sécurité augmentées n’a pas été évaluée dans l’analyse multicritères.»

La Commission a pris connaissance de cette proposition de demi-voie de contournement. «En fait, ce tracé n’a pas été retenu par la demanderesse (la Ville de Lac-Mégantic) principalement parce qu’elle ne cadrait pas avec l’objectif du projet de contourner le centre-ville.»

La Commission avait différents questionnements concernant notamment la largeur des emprises et le site d’entreposage permanent. Elle a donc convoqué une rencontre pré-orientation à Lac-Mégantic le 25 février dernier. La rencontre réunissait les représentants de la Commission, de la MRC du Granit, des municipalités de Nantes et Frontenac, de la Ville de Lac-Mégantic, de l’UPA et de Transports Canada. «L’aire prévue de stockage des déblais à Frontenac a une longueur d’environ 190 mètres sur 750 mètres, soit environ 14,25 hectares, et une hauteur d’environ 9,5 mètres par rapport au niveau du sol. En fait, mentionne le document, il est estimé que les volumes de déblais seraient d’environ 2 millions de mètres cubes, alors que les volumes de remblais seraient d’un peu moins de 700 000 mètres cubes. Par ailleurs, des volumes d’environ 400 000 mètres cubes pourraient aussi être utilisés pour remblayer des parties du parc industriel de Lac-Mégantic et de Nantes.»

Dans l’autorisation à venir, la Commission avance qu’elle limitera la superficie d’entreposage à 7 hectares et mettra comme condition que cette superficie devra être végétalisée à la fin des travaux.


 

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