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Rencontre avec la poésie décloisonnée

Timothée-William Lapointe a coécrit Verdunland avec Baron Marc-André Lévesque.
Verdunland propose une visite guidée dans un univers parallèle et fantasmé. «C’est une vision utopique, notre Verdun sublimé», décrit Timothée-William Lapointe, qui a inventé avec Baron Marc-André Lévesque ce monde magique sous forme de recueil de poésie. Une poésie décloisonnée, où l’écriture imagée s’apparente à la bande dessinée.
Établi à Saint-Ludger, Timotée-William a créé le monde de Verdunland avec Baron Marc-André alors que les deux auteurs partageaient le même appartement à Verdun. D’abord rédigé à quatre mains sur une trentaine de pages le temps d’une performance poétique, le projet a pris de l’ampleur, d’où la sortie du livre publié par les Éditions de ta mère, prévu pour la fin septembre.
Timothée-Willam l’admet, les poèmes de Verdunland font penser aux récits de Fred Pellerin, avec des personnages plus grands que nature dans un environnement improbable. «On se promenait dans les rues, et on se disait, ce serait le fun si c’était comme ça, ça me fait penser à ça…. On fait toujours un peu ça quand on va quelque part. En fait, ça peut s’appliquer à n’importe quelle ville.»
Ce détenteur d’un baccalauréat et d’une maîtrise en études littéraires de l’UQAM privilégie une approche populaire de la poésie, accessible à tous les lecteurs. « Je veux écrire un poème que ma grand-mère peut apprécier. On voit souvent la poésie comme celles des années 80 et 90, qui était très intellectuelle. Dans les années 60-70, la poésie c’était très populaire, avec les nuits de la poésie, Miron, tout ça… Et depuis les années 2000, on assiste à une effervescence de la poésie, c’est un média plus populaire. L’an dernier, en juin je crois, le livre qui s’était le plus vendu en était un de poésie. Il y a un intérêt pour la poésie, justement parce qu’on la décloisonne.»
On s’en doute, l’humour fait partie du processus créatif de Timothée-William Lapointe. Lors de ses études universitaires, il écrivait des blagues poétiques sur des tranches de fromage qu’il lançait dans la foule. «J’aime que ce soit vivant, faire de la poésie quelque chose d’événementiel.» D’ailleurs, sa performance lui a valu une carte de l’Académie littéraire en 2017. En 2018, son premier recueil de poésie, À la conquête des petits châteaux paraissait aux éditions de La Tournure.
«Je veux montrer que la poésie ça peut être le fun. C’est tellement pas dispendieux comme médium. T’as besoin d’une feuille de papier, t’écris quelque vers… Tandis qu’un roman c’est quand même plus angoissant, ça demande beaucoup plus de planification et d’acharnement. Écrire un poème, tu peux faire ça en un après-midi», partage celui qui, dans Verdunland, a imaginé un parc de quartier qui devient mobile et se promène en ville, une ogresse prophétisant «la fin du prochain qui s’aviserait de manquer à son devoir de lui acheter un trio poutine à la cantine», le géant roux Günter, en amour avec une fille de six pieds quatre qui réside à Candiac…
Imagées, les histoires de Verdunland semblent sorties d’un dessin animé. «Mon écriture est très cartoon. J’ai l’impression que je vais m’enligner vers la BD éventuellement», évoque-t-il, songeant aussi à l’écriture d’une nouvelle de type science-fiction se déroulant à Saint-Ludger.
Justement, pourquoi Saint-Ludger? Originaire de Dunham, il était naturellement attiré par les Cantons-de-l’Est. Et ici, les propriétés sont plus abordables. «Je n’étais jamais venu à Saint-Ludger avant. En fait, j’ai acheté ma maison sans l’avoir visitée… Mon père est venu la voir et m’a dit que c’était une bonne affaire. En plus, l’environnement est superbe. Et avec une maîtrise en littérature, je n’avais aucun débouché d’emploi à Montréal», raconte en riant celui qui donne présentement des cours de francisation aux nouveaux arrivants de la région.
Le lancement de Verdunland est prévu vers la fin de mois, à Verdun. Aura-t-on droit à une prestation poético-théâtrale dans la région? Histoire à suivre...
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