Les enseignes affichant sa raison sociale se retrouvent encore le long du paysage, ici en région et à travers l’étendue du sud du Québec en direction du Bas du fleuve. Les hockeyeurs portent encore pour l’instant ses couleurs, le nom Turmel restant gravé dans l’ADN du sport d’équipe à Lac-Mégantic. Turmel un jour, Turmel toujours. Il le sait et il en a toujours été fier. Hommage à Robert Turmel qui, malgré sa retraite, continue d’inspirer.
Son entreprise, Les Pétroles Turmel, a évolué, elle s’est transformée au rythme de l’industrie, puis vendue, mais son fondateur, avec tout ce temps qui lui reste, n’a rien perdu de l’énergie de sa marque.
Des carnets de route, il en a noircis d’innombrables pages pour l’entreprise qu’il a créée et presqu’autant pour sa communauté envers laquelle il a pris l’engagement tacite de ne jamais dire non ! Ni pour son village, Frontenac, ni pour sa région.
La trace qu’il laisse, son empreinte entrepreneuriale remonte à l’enfance. Attaché à la terre et à la famille, Robert Turmel a travaillé sur la ferme familiale jusqu’à l’âge de 18 ans. D’abord, son temps partagé entre les chantiers forestiers aux États-Unis l’hiver et son emploi chez Mégantic Manufacturing l’été, il a aussi touché au métier de vendeur d’automobiles, avant de retourner à la ferme. Moment charnière dans sa vie, en 1964, il débute un remplacement de deux semaines dans la livraison de produits pétroliers. Ce qui devait être temporaire va devenir son secteur d’activité pour la vie.
Le 1er novembre 1980, il fait l’acquisition de l’entreprise de distribution de produits pétroliers opérant alors sous la bannière Texaco. L’entreprise Les Pétroles R. Turmel voit le jour. Et six ans plus tard, il acquiert une entreprise de service d’entretien d’équipements de chauffage. Autre étape, en 1988, il entreprend avec son fournisseur principal, Texaco, des démarches pour rapatrier localement le transport de produits pétroliers entre la raffinerie et son siège social de Lac-Mégantic. D’où la création d’une entreprise locale de transport de produits pétroliers par camion et la création d’emplois locaux.
Texaco Canada passera aux mains de la Pétrolière Impériale Esso en 1990. De 1990 à 2019, Les Pétroles R. Turmel connaîtra un essor fulgurant, en conjuguant acquisitions et expansion sur de nouveaux territoires, jusqu’en Gaspésie.
Plusieurs libre-service pour camionneurs (truck stop) sont implantés : Lac-Mégantic, Woburn, Stornoway, Courcelles (avec service de restauration), Saint-Géréon, Saint-Louis de Ha Ha et Amqui. Le réseau des bureaux d’affaires de l’entreprise se développent au même rythme.
Robert Turmel n’a pas changé depuis cette époque où il dirigeait de front son entreprise et son action dans la communauté. Il n’a jamais rien exigé pour lui-même en retour d’une commandite, d’une participation à des événements où son énergie personnelle était livrée en accompagnement d’une aide financière.
Son passé parle de lui-même. Le voilà ici à afficher son optimisme sur le conseil d’administration de Promutuel, à prodiguer ses conseils sur les comités organisateurs des fêtes, ses encouragements à ceux et celles qui porteront ses couleurs sur la patinoire, ce lieu hors de l’école où les jeunes apprennent à devenir des hommes. Et cela s’appelle de l’influence positive ! Comme un coach aux membres de son équipe, il a enseigné par l’exemple. Être droit, toujours ! Être fier de ses succès et savoir se relever rapidement d’une mise en échec. Savoir se montrer modeste, aussi. L’homme n’a pas vécu d’apparat, mais de labeur récompensé par l’amour des siens. Pas d’envolée ni de grands discours, uniquement prêcher par l’exemple. Pas de course aux grands honneurs, laissant à ses p’tits gars sur patins les trophées, les médailles et les récompenses d’une saison d’efforts !
Ce n’est pas rien pour un homme, un père, un grand-père, un arrière-grand-père d’avoir franchi le cap des 80 ans, toujours debout ! Devant lui l’horizon. L’homme d’affaires, retraité en 2019, tend vers une vie dans des eaux calmes. Il a encore, tatoués dans le cœur, ses nombreuses expériences de conseiller municipal, de marguillier, de président du Club Optimiste de Frontenac, de membre Lions et de membre des Chevaliers de Colomb. Tout ce bagage, il le garde précieusement, en souvenir de ce qui a fait de lui l’homme qu’il est, plus grand que nature !
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