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La santé mentale en temps de pandémie

Emmanuelle Durocher, coordonnatrice de l’Ensoleillée.
Si les mesures sanitaires ont l’objectif louable de freiner la propagation de COVID-19, le confinement n’en a pas moins des effets indésirables sur la santé mentale. À l’Ensoleillée, c’est au quotidien qu’on est à même de le constater. À la hausse des demandes d’aide s’ajoute une capacité d’accueil réduite en raison des normes de distanciation. La petite équipe en place réussit tout de même à s’adapter, voire à constamment se réinventer.
Si, dès le mois de mars, les besoins se sont faits davantage sentir, la première vague a été vécue moins durement. « Pour la plupart, on ne s’attendait pas à ce que le confinement dure si longtemps. Plusieurs ont profité du printemps pour aller dehors, prendre du temps pour eux… On a quand même eu plusieurs demandes venant d’une clientèle plus vulnérable. Entre mars et juin, alors qu’on était encore en télétravail, on faisait une soixantaine d’appels individuels par semaine», relate Emmanuelle Durocher, coordonnatrice de la ressource en santé mentale.
Avec l’hiver qui s’en vient et le changement d’heure qui apporte plus tôt la noirceur, la hausse des besoins est plus manifeste que jamais. «Déjà en temps normal, c’est dans cette période de l’année où on remarque une augmentation des problématiques en santé mentale, et ce partout au Québec. Avec la COVID, on est encore plus sollicités. Plusieurs demandes proviennent de gens vulnérables, qui sont à la maison, qui ont des difficultés à avoir de saines habitudes de vie. Des personnes déprimées, qui ont moins le goût de cuisiner. Elles ont aussi moins envie de sortir… Et avec le passage de la région en zone rouge, il faut dire qu’il y a moins d’options de sorties», fait remarquer Mme Durocher.
Depuis que l’Estrie est passée au palier d’alerte maximale, le 12 novembre, les appels à l’Ensoleillée se sont multipliés. Le stress provoqué par l’incertitude sur la durée du confinement a particulièrement augmenté chez les personnes vivant seules. «Avant les nouvelles mesures, les gens ayant peu de rapports sociaux pouvaient combler ce manque en allant prendre un café au restaurant. Et même s’ils ne parlaient à personne, juste d’être dans un endroit où il y a du monde autour leur faisait du bien», transmet la coordonnatrice de la ressource, où l’on remarque aussi de plus en plus de détresse chez les travailleurs, pour qui toutes les mesures sanitaires mises en place leur enlèvent la joie d’aller travailler. «Être obligé de mettre un masque à longueur de journée, de se désinfecter, de faire attention, d’être obligé de se tenir loin des autres, ça affecte tous nos rapports sociaux. Et l’humain est un être social.»
Comment faire face à l’inconnu? «Il faut miser sur de bonnes habitudes de vie. On va évaluer le sommeil, l’activité physique, l’alimentation. On va voir à quel degré c’est affecté, si c’est passager ou si ça dure depuis des mois, si c’est stable ou si ça empire... On écoute, on accompagne et on réfère s’il y a lieu. Les personnes ont aussi besoin d’être en contact avec d’autres. Il faut avoir des espaces pour être capable de se parler, dire ce qu’on pense et sortir le trop-plein.» Si bien qu’en plus du suivi téléphonique, un groupe d’entraide et des ateliers sont offerts à l’Ensoleillée pour briser l’isolement. Comme seulement quatre personnes à la fois peuvent fréquenter la ressource en raison des règles de distanciation, davantage de rencontres ont lieu pour satisfaire le plus grand nombre et la possibilité d’y participer en ligne est offerte.
En ce moment, Mme Durocher et deux autres intervenantes, dont une à temps partiel, composent l’ensemble du personnel de l’Ensoleillée, qui fait face à une augmentation de 30% des demandes par rapport à l’an dernier. Heureusement, un nouveau poste à temps plein doit être bientôt comblé pour assurer les suivis individuels. «Les lignes d’écoute sont saturées et, partout, les délais pour obtenir de l’aide augmentent. C’est pourquoi on veut être en mesure d’offrir une réponse rapide pour les personnes ayant le besoin de parler à quelqu’un», informe Emmanuelle Durocher.
En temps de pandémie, il importe plus que jamais de cultiver l’entraide autour de soi. À l’Ensoleillée, un participant a notamment conçu un cahier d’activités, dont des copies seront distribuées aux autres membres de la ressource. «Il a fait ça pour se sortir lui-même de l’isolement et du même coup il aide les autres. On a aussi des membres qui donnent des ateliers. On soutient les initiatives sociales et personnelles. On se réinvente au quotidien», termine Mme Durocher.
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