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Quand la COVID invite au voyage intérieur
Face à des symptômes persistants deux mois après avoir contracté la COVID-19, Mélanie Gagné a entrepris son «voyage immobile». Globettroter de nature, elle a ainsi accédé à des horizons jusqu'ici inexplorés.
Le 20 septembre, Mélanie Gagné recevait un diagnostic positif à la COVID-19. Deux mois plus tard, des effets indésirables se font encore sentir. L’énergie d’avant n’étant toujours pas au rendez-vous, la jeune femme de 35 ans en bonne forme physique a été forcée au ralentissement. Un virage important pour celle qui était du genre à vouloir être partout tout le temps. De nature globetrotter, elle a entrepris un périple de l’intérieur. Un «voyage immobile» lui donnant accès à des horizons jamais explorés jusqu’ici.
Les symptômes sont apparus graduellement pour celle qui se considérait jusque-là «non admissible à la maladie». Effets apparentés à une sinusite, perte de l’odorat, douleurs musculaires, fatigue intense… «Oui, la portion physique est difficile mais il y a aussi tout le côté psychologique affecté par l’absence de contact et le fait de présenter une menace pour les autres. Je comprends l’importance des mesures mais c’est dur à accepter pour quelqu’un dont la vie sociale est importante», relate Mélanie.
Bien que des symptômes de la COVID-19 persistaient au-delà des 14 jours habituels, son second test s’est révélé négatif. «J’ai recommencé à voir du monde mais chaque rencontre me rendait malade. Mon système immunitaire était à plat; j’ai donc recommencé à m’isoler. J’ai atteint le fond du baril; il n’y avait plus grand chose de fun dans ma vie. Chaque semaine, je me disais que la semaine suivante j’irais mieux», raconte celle qui a aussi dû faire une croix sur un contrat de travail en France en raison de la pandémie. Déjà que son autre projet de voyage, en mai, avait dû être annulé…
Pour Mélanie, l’isolement et la perte d’énergie ont été particulièrement confrontants puisque, de son propre aveu, elle était sous l’emprise de l’effet FOMO, pour fear of missing out. «J’ai peur de manquer quelque chose dans la vie. Je suis toujours partout pour vivre des expériences, être stimulée, voir du monde, m’impliquer…» De plus en plus courant, le phénomène FOMO résulte d’une pression sociale, fortement alimentée par les Facebook et Instragram de ce monde. «On dirait que tout le monde est en train de faire quelque chose de plus le fun que toi. On est tellement hyper stimulés!», considère Mélanie, qui a choisi de se déconnecter pour mieux se reconnecter. «Je suis passée de l’effet FOMO à l’effet «slow mo», lance-t-elle en riant.
Le passage dans cette apparence de vide s’est avéré tout plein. «J’ai commencé à collectionner les petits bonheurs. J’ai repris le plein air, même si c’était seulement une marche d’un kilomètre. J’ai accepté de mettre des limites là où je n’en avais pas. J’ai commencé à lire sur le bonheur à travers le monde. Pour découvrir au final que le bonheur se trouve dans les petites choses», partage Mélanie, qui avoue avoir un coup de cœur pour le «hygge», cette façon de vivre à la danoise. «L’idée est de se concentrer sur l’ambiance à la maison, de poser des gestes qui ont du sens, prendre plaisir à cuisiner, à manger du gâteau. On est plus dans l’être que dans l’avoir et dans le paraître. On se crée des bulles de confort chez soi; les décorations de Noël avant le temps c’est très hygge. Au début de la pandémie, tout le monde s’est mis à faire du pain; un autre bon exemple de hygge.»
Mélanie poursuit ainsi ce qu’elle nomme son voyage immobile. «Je me suis demandé pourquoi j’aimais tant partir en voyage. En voyage on apprend à ralentir, à s’émerveiller de tout, à se découvrir autrement. On n’est plus en représentation publique, on n’a pas de rôle à jouer. En fait, on est soi-même. Je découvre des endroits où je n’étais jamais allée. Tout prend un sens différent; j’apprécie ce que j’ai et je n’en demande pas plus. Je vois des couchers de soleil comme je les ai jamais vus avant. Je suis beaucoup dans la gratitude.»
En somme, ses symptômes persistants de la COVID lui ont donné accès à des endroits jusque-là inexplorés. Mais nul besoin de contracter le virus pour bénéficier du ralentissement imposé par la pandémie. «Oui, on a perdu de la liberté. Mais on a encore la liberté de décider comment on gère ça. Je pense qu’on vit dans un des meilleurs endroits au Québec pour se permettre de ralentir. Il faut voir la chance qu’on a de vivre dans ce milieu. Nous sommes vraiment privilégiés», considère Mélanie, établissant du même coup un parallèle avec l’adhésion de Lac-Mégantic au réseau international Cittaslow. «Comme tout le monde est restreint dans ses activités, on a moins l’impression de manquer quelque chose. C’est une belle fenêtre d’opportunité pour découvrir «le plein» en soi.»
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