La mairesse de Lac-Mégantic, Julie Morin
Des 9,8 M$ du recours collectif reçus par la Ville en 2016, il reste donc un solde de 6,5M$, incluant 500 000$ en intérêts. Une politique de gestion de ce fonds est en préparation, «afin de maximiser les impacts positifs pour les générations actuelles et futures», communique la mairesse Julie Morin. Elle précise que ce sont les seules sommes du recours dont la Ville peut disposer à sa guise et qu’il n’a jamais été question que le gouvernement lui verse 18 M$.
Ce 18 M$ fait référence à une proposition du gouvernement provincial, demandant que ses surplus du recours servent à «financer des projets significatifs pour les citoyens de Lac-Mégantic», peut-on lire dans une lettre cosignée par le député François Jacques et d’autres acteurs locaux, dont la mairesse de Lac-Mégantic, à condition que les avocats du recours collectif renoncent à leurs honoraires.
«Il n’a jamais été question que ces 18 M$ soient versés à la Ville. Le gouvernement aurait pu créer un fonds dédié à la communauté, comme celui d’aide à l’économie de Lac-Mégantic, géré par le ministère de l’Innovation, à qui sont soumises les demandes pour des projets sur le territoire de la ville et non des projets de la Ville», explique Julie Morin. Cela dit, enchaine-t-elle, cette éventualité n’est plus valide, puisque la proposition a été rejetée.
«Tout ce que je souhaite, depuis le début, c’est que les victimes reçoivent le maximum des sommes qui leurs sont dues, et le plus rapidement possible. La proposition du gouvernement aurait permis de régler rapidement. Mais comme c’est maintenant devant les tribunaux, ça risque d’être long», communique Mme Morin, reconnaissant que c’est grâce aux avocats du recours collectifs que les victimes ont pu recevoir d’importantes sommes d’argent. «C’est seulement sur le surplus de 39 M$ (dont 21 M$ auraient été aux créanciers) que les honoraires étaient remis en question», précise-t-elle.
Sur les 9,8 M$ reçus du recours collectif en 2016, la Ville en a utilisé 1,8 M$ pour le financement des dépenses reliées au sinistre du 6 juillet 2013 et non remboursées pas le gouvernement, tandis qu’une somme de 2 M$ a été affectée au financement des programmes de subvention pour la relance du centre-ville et le développement du parc industriel. En plus de la rédaction d’une politique de gestion du fonds de 6,6 M$ à sa disposition, la Ville souhaite maximiser l’utilisation des sommes disponibles dans les programmes de relance économique mis en place par Développement économique Canada et le ministère de l’Économie et de l’Innovation (Fonds d’aide à l’économie de Lac-Mégantic). Dans cette optique, Mme Morin voyait d’un bon oeil l’instauration d’un nouveau fonds avec les 18 M$ qui auraient été accordés au milieu. «Je ne peux pas m’opposer à un fonds destiné à la relance et au rétablissement. C’est à ça que je disais oui en signant la lettre. Pour moi, c’était une proposition juste et pertinente pour la communauté», transmet-elle.
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