Les fumées de l’usine de Tafisa dégagent désormais dans l’air ambiant le tiers de la norme annuelle québécoise tolérée en concentration d’arsenic.
Après une année complète d’échantillonnage de l’air ambiant à proximité du parc industriel de Lac-Mégantic, mené par la firme indépendante Consulair inc., les résultats d’analyse démontrent que la concentration d’arsenic est maintenant sous la norme annuelle québécoise de 3 nanogrammes par mètre cube (ng/m3). À proximité de l’usine Tafisa, la concentration moyenne d’arsenic dans l’air est passée de 5,1 ng/mc en 2017 à 1,1 ng/mc en 2020, soit au tiers de la norme annuelle québécoise.
La Direction de la Santé publique de l’Estrie se fait rassurante. «Un léger dépassement de la norme avait été détecté entre 2016 et 2017. Cette situation concernait un territoire limité à l’est du parc industriel, dans les municipalités de Lac-Mégantic et de Frontenac sur lequel il y a environ 25 à 30 résidences. Les personnes vivant dans ce périmètre avaient été avisées, ainsi que les élus et les médias de la région.»
À cette époque, le MELCC avait alors mentionné que cela pouvait être lié aux activités industrielles de l’usine Tafisa. Les dirigeants de l’usine ont été avisés de mettre en place des équipements de mesure de la qualité de l’air afin de réaliser un suivi durant une année complète.
Pour le président-directeur général de Tafisa, Louis Brassard, ces résultats confirment que les pratiques de gestion et les investissements de Tafisa en matière de protection de l’environnement ont porté fruit. «Depuis notre fondation, nous entretenons une relation étroite avec la communauté de Lac-Mégantic. Il est donc tout à fait naturel pour nous de placer la santé et le bien-être des employés et des résidents entourant nos installations au cœur de nos priorités. Cet engagement nous pousse à nous améliorer continuellement dans le but de réduire notre impact sur l’environnement et à contrôler nos émissions atmosphériques de façon serrée. Comme toujours, nos efforts s’inscrivent dans une logique d’amélioration continue.»
Un suivi rigoureux
Réalisé par une firme indépendante, le suivi de la qualité de l’air s’est déroulé de septembre 2019 à septembre 2020. Durant ce temps, les responsables de l’usine ont collaboré avec le Ministère afin d’améliorer le système de traitement de l’air avant l’émission par les cheminées. Les données recueillies ont été compilées et traitées afin d’être comparées aux normes et critères du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère. Le protocole de recherche a été approuvé par les experts du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
«Les résultats de la campagne d’échantillonnage démontrent que ces mesures ont été efficaces puisque les concentrations moyennes d’arsenic dans l’air à proximité de l’usine se situent maintenant sous la norme», confirme la Santé publique, qui a donné son accord au MELCC pour l’arrêt de la campagne d’échantillonnage. Bien que les normes soient maintenant respectées, l’entreprise demeure assujettie à un contrôle environnemental sous la juridiction du MELCC.
Depuis son installation à Lac-Mégantic en 1992, «l’entreprise investit année après année pour non seulement améliorer son excellence opérationnelle, mais aussi pour se conformer aux normes les plus strictes de l’industrie en matière de procédés de fabrication, de formation et aux standards environnementaux», a réagi de son côté Louis Brassard, aussitôt les résultats dévoilés.
Puisque les résidents de ce secteur ont été exposés à l’arsenic pendant une courte période et à de faibles concentrations, le risque de développer des problèmes de santé liés à cette exposition est considéré presque nul, juge la Santé publique de l’Estrie. Les citoyens directement visés par cette campagne d’échantillonnage ont récemment reçu une lettre visant à les informer des résultats de suivi de la qualité de l’air dans leur secteur.
{text}