Les inventaires réalisés en 2020 par Nature Cantons de l’Est ont permis de révéler la présence de plusieurs espèces sensibles, dont la chouette rayée et la salamandre maculée
Depuis 2015, des propriétés situées en périphérie du parc national du Mont-Mégantic font l’objet du projet de conservation volontaire de la biodiversité forestière mené par l’équipe de Nature Cantons-de-l’Est (NCE). Un inventaire permettant de mieux connaître les écosystèmes du territoire en plus de révéler la présence de plusieurs espèces menacées ou vulnérables.
Le projet vise la création d’une «zone tampon» autour du parc du Mont-Mégantic, de façon à amortir les pressions sur ce noyau de conservation, explique le biologiste Hyacinthe Gauthier Bérubé, chargé de projets pour l’organisme de conservation NCE. En 2020, dix propriétés situées dans les municipalités de Val-Racine, Notre-Dame-des-Bois La Patrie et Hampdon ont été visitées, totalisant 438 hectares, s’ajoutant aux 2476 ha déjà répertoriés.
Le projet consiste à «faire une caractérisation écologique de la propriété. Avec une équipe de biologistes et de techniciens de la faune on va relever les cours d’eau, les milieux humides, les différents peuplements forestiers, on va faire un inventaire de la faune et de la flore. Ensuite on va rédiger le cahier du propriétaire, qui va lui présenter tous ces éléments sur une carte de sa propriété. Ça va aussi lui apporter des recommandations afin de maintenir ces éléments et accommoder la faune se trouvant sur sa propriété», explique M. Gauthier Bérubé, précisant que ces recommandations sont particulièrement utiles dans le cadre de travaux d’exploration forestière.
Depuis 2018, le projet vise notamment à accroitre les connaissances sur la localisation des différentes espèces de chauves-souris autour du parc du Mont-Mégantic. «On cible trois espèces; la petite chauve-souris brune, la chauve-souris nordique et la pipistrelle de l’est, qui sont à statut précaire en raison du syndrome du museau blanc, provoqué par un champignon arrivé d’Europe.» Un détecteur ultrason enregistrant les cris de chauve-souris la nuit permet d’en identifier l’espèce et ainsi de la répertorier. Jusqu’à maintenant, cinq espèces de chauves-souris ont pu être identifiées en périphérie du Mont-Mégantic, soit les deux premières espèces ciblées (brune et nordique), en plus des espèces cendrée, argentée et rousse.
Outre le parc national du Mont-Mégantic, ce projet de conservation bénéficie de l’appui d’Environnement et Changement climatique Canada et de la Fondation de la faune du Québec.
Souhaitant reconduire son projet à l’été 2021, Nature Cantons-de-l’Est est à la recherche de propriétés situées dans un rayon de 3 km autour du parc du Mont-Mégantic et disposant de certaines caractéristiques, dont une superficie minimum de 10 hectares et un habitat propice à la présence de chauves-souris. «On est aussi très intéressés par les propriétaires qui font de l’exploitation forestière, notre but étant d’encadrer les pratiques en fournissant des recommandations», indique le chargé de projets. Les personnes intéressées à voir leur propriété inventoriée ou désireuses de recevoir plus d’information sur le sujet sont invitées à contacter Hyacinthe Gauthier Bérubé via le courriel
hyacinthe@naturecantonsdelest.ca ou au 819 566-5600.
Conférence virtuelle
Une conférence virtuelle sur les bonnes pratiques en foresterie est par ailleurs offerte gratuitement le 27 avril à 20h. Intitulé Exploitation forestière et aménagement faunique, l’événement sera animé par Manon Ayotte, ingénieure forestière du regroupement Aménagement forestier coopératif des Appalaches. On peut s’y inscrire auprès de M. Gauthier Bérubé aux coordonnées plus haut mentionnées.
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