La MFR du Granit offre un apprentissage dans un contexte de petits groupes appelés à vivre une expérience humaine marquante.
En voie de compléter sa 22e année d’existence, la Maison familiale rurale du Granit, située à Saint-Romain, connaît un engouement inespéré. «Cette année, c’est surprenant. Alors que nous avons accueilli à la dernière rentrée 67 élèves, nous en sommes autour de 85 d’inscrits à la prochaine en septembre.» Sans doute du jamais vu pour le directeur de l’établissement, Marcel Boulanger, au point que la direction pourrait devoir établir une liste d’attente.
Offrant pour ses élèves de 3e, 4e et 5e secondaire une voie vers, à la fois, un diplôme d’études secondaires et un diplôme d’études spécialisée, la MFR a déjà libéré des bancs d’écoles, depuis 1999, au-delà de 500 jeunes voués à des métiers reliés à l’agriculture, la foresterie et l’acériculture.
Même si la pandémie a contraint la direction à modifier son approche en terme d’activités de promotion pour recruter une nouvelle clientèle, «il a bien fallut se réinventer pour promouvoir l’école autrement que par notre présence à des salons thématiques ou même des journées portes ouvertes.» Pour présenter la réalité terrain de ses élèves, la MFR a partagé de courtes vidéos sur Facebook. L’une d’elles, portant sur l’acériculture, a été «likée» par l’Union des MFR de France, à la grande surprise d’André Campeau, l’un des fondateurs de la MFR de Saint-Romain. Dans la vidéo d’une durée de 9 minutes et demi, Maxime Huppé, un finissant de la cohorte 2011, de Saint-Pierre de Broughton, y témoigne de son expérience dans cette école différente qui a, en quelque sorte, changé sa vie. À sa sortie, il a pris la relève de l’érablière de son oncle. L’érablière de 6 000 entailles a plus que doublé en six ans. «Je ne savais pas que cette école-là existait. La polyvalente, ça ne fonctionnait pas pour mois. J’étais enfermé. J’avais des difficultés d’apprentissage.» Et voilà que suite à une visite des lieux, son univers a changé. Une journée en classe, en petit groupe, une autre en pleine nature ! Son diplôme en acériculture en poche, il a conservé depuis un contact régulier avec ses compagnons de classe. «On était huit dans mon cours. Ça a tissé un lien de famille. Et je suis encore des formations, je suis membre d’un club de qualité pour toujours en apprendre plus.» Marcel Boulanger prépare la prochaine rentrée avec un beau problème sur les bras. «Pendant un certain nombre d’années, nous avions des inquiétudes sur notre survie. Et voilà que nous devons être prêts à composer avec des contraintes physiques des locaux, mais aussi limités aux plages de stages disponibles.» Et la période d’inscriptions est loin d’être terminée.
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