Dans l’ordre habituel: Antoine Lapierre, Catherine Picard, Jean Rosa, Daniel Hamann et Julien Dostie.
Signés le 11 juin, les papiers confirmant l’achat des actifs, des terrains, de l’usine et des équipements d’IMM, sur la rue Notre-Dame. Et confirmé le même jour, l’intérêt des travailleurs syndiqués pour un retour au travail le 28 juin, première étape de la mise en marche de la production. Après 108 d’existence, l’usine fondée par Philibert Cliche n’avait pas dit son dernier mot!
Le démarrage de la Compagnie de Placage Mégantic a été confirmé lundi par son directeur général, Daniel Hamann. La nouvelle équipe, composée d’anciens gestionnaires, maintenant actionnaires et dirigeants, est soutenue par un groupe d’investisseurs québécois, dont Bois d’Amérique, l’entreprise de Jean Rosa de Saint-Sébastien. Entourant Daniel Hamann, Catherine Picard prend la direction de l’usine, Antoine Lapierre la direction de la qualité et Julien Dostie occupe le poste de surintendant.
Le syndicat représentant les travailleurs d’IMM a tenu une réunion extraordinaire de ses membres, vendredi dernier, à l’intérieur de l’usine. C’est par un vote de plus de 93% que les membres de l’unité syndicale affiliée à la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) ont accepté un contrat de travail renouvelé jusqu’au 30 avril 2024. Selon les termes de la convention collective, les travailleurs vont conserver les mêmes avantages et la même ancienneté que lors de la fermeture d’IMM, le 18 décembre 2020.
La première phase de rappel au travail s’adresse à une trentaine d’employés, par ordre d’ancienneté. «Plusieurs d’entre eux ont trouvé un autre travail, mais d’autres attendaient. On est confiant, avec les signaux qu’on a, que les gens seront au rendez-vous pour la plupart. Il y avait une loyauté et un engagement de nos travailleurs, avec un réel sentiment d’appartenance», partage le directeur général.
Nouveau nom, nouveau logo
Le projet d’une nouvelle entreprise mijotait depuis novembre 2020, à la même date que la Corporation Masonite annonçait la fermeture de sa division IMM. Avec ses 28 ans d’ancienneté, dont douze au poste de directeur de l’entreprise, Daniel Hamann s’entoure de dirigeants d’expérience. «Catherine et Antoine sont ici depuis 18 ans; Julien avait sa propre compagnie de placage à Lac-Drolet avant de se joindre à nous, il y sept ou huit ans, et Jean Rosa était associé à IMM depuis 1994. Son entreprise Bois d’Amérique s’occupera de nos approvisionnements au Québec et au Nouveau-Brunswick.»
À la différence d’IMM, La Compagnie de Placage Mégantic ne fera pas de panneaux. «Notre produit principal sera le déroulage et le placage de porte, principalement pour nos clients situés sur la côte ouest américaine, et aussi le placage de guitare. Nous ajoutons le placage pour les dessus de chaises. Nous serons en mesure d’opérer nos deux lignes de production.»
Le logo de la nouvelle entreprise Compagnie de Placage Megantic Veneer Company met en évidence la lettre «M» pour Mégantic, sur scène de montagne, avec l’intégration de trois branches de merisier, l’essence principale de ses bois.
Lundi, une équipe de maintenance rentrait au boulot pour assurer la remise à niveau des équipements. Une entente avec Emploi-Québec assurera la formation pour qualifier les travailleurs à leur nouveau poste de travail, notamment ceux qui opéraient les machines de nouvelle technologie chez Logibel. En fermant sa division IMM, la Corporation Internationale Masonite a transféré ses équipements de pointe dans une autre de ses usines, aux États-Unis.
L’appartenance à la communauté sera plus forte que jamais. «L’entreprise de la rue Notre-Dame a toujours joué un rôle important tant au niveau économique que communautaire dans notre belle région. Nous connaissons l’engagement de nos employés et de la communauté qui permettra de poursuivre la tradition d’excellence de notre usine. L’usine est maintenant 100% québécoise et 100% locale. Dirigeants et employés sont tous du monde qu’on croise à l’épicerie. La nouvelle compagnie va prendre ses propres couleurs», s’est réjoui Daniel Hamann.
Et l’usine de la rue Notre-Dame, qui en est maintenant à son quatrième groupe de propriétaires, après la famille Cliche, le groupe de Gilles Pansera et Premdor-Masonite, n’arrêtera pas là son élan. «On a des projets pour le futur. Dans une deuxième phase qui va venir plus tard, on pourrait ramener le nombre de travailleurs dans les niveaux qu’on avait avant la fermeture, soit environ 120», avance le directeur général.
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